Noé Zhordania, homme politique.

Noe Zhordania, né le 15 janvier 1868 à Lantchkhouti, en Géorgie, à l’époque dans l’Empire russe, est un homme politique russe, transcaucasien, et géorgien, membre du Parti ouvrier social-démocrate de tendance menchévique, exilé en France à la suite de l’invasion de son pays par l’Armée rouge et mort le 11 janvier 1953, à Vanves.

Il fut l’un des principaux artisans de l’indépendance de la Géorgie en 1918 et président des 2e et 3e gouvernements de la République démocratique de Géorgie (1918 à 1921).


Élève de l’école primaire, puis du séminaire de Tbilissi (entré en 1884), il se distingue par son esprit critique et consacre son temps à l’étude des sciences naturelles et de la sociologie, tout en dirigeant le cercle clandestin des étudiants.

En 1891, il est étudiant à l’Institut vétérinaire de Varsovie. Il étudie les théories et mouvements socialistes et révolutionnaires de l’Europe.

En 1893, de retour à Tbilissi, sur l’initiative d’Egnaté Ninochvili il participe avec Nicolas Tcheidze et Sylvestre Djibladzé à la naissance du Parti ouvrier social-démocrate géorgien, puis il part en voyage d’études en Suisse, France, Allemagne, Angleterre et écrit des articles destinés à la presse de son pays : sur le passé national géorgien, le mouvement ouvrier européen, l’organisation rurale, etc.

Aussi lorsqu’il rentre quatre ans après, il est reconnu par tous comme un journaliste et un écrivain de grand talent. Un an plus tard, il prend la  direction du journal Kvali (« Le Sillon ») et en fait le centre de ralliement de la jeune génération en révolte contre le régime tsariste. Il est arrêté et incarcéré.

En 1902, il lance l’idée d’une confédération des peuples du Caucase. Élu député à la première Douma de l’Empire russe (1906), il y préside le groupe socialiste (qui regroupe mencheviks et bolcheviks). Signataire de l’Appel de Viborg, il est condamné à la détention. Pour y échapper, il s’exile  notamment en Suisse.

En 1917, après la Révolution de Février, il est un des dirigeants du soviet de Tbilissi, puis porte-parole de toutes les organisations révolutionnaires du Caucase et du Conseil national géorgien.

Le 26 mai 1918, Noé Jordania proclame, au nom de tous les partis politiques, la restauration de l’indépendance de la Géorgie et l’instauration d’une république.

En juillet, il est élu par l’Assemblée parlementaire provisoire à la présidence du 2e gouvernement de la République démocratique de Géorgie,  gouvernement d’union nationale avec ministres sociaux-démocrates, sociaux-fédéralistes et nationaux-démocrates.

En février 1919, il est élu par l’Assemblée constituante géorgienne à la présidence du 3e gouvernement de la RDG, cette fois homogène social-démocrate.

À la tête de l’exécutif (mandat d’une année, limité à 2 consécutifs selon la Constitution), il entreprend la reconstruction nationale, les réformes modernes qui doivent acheminer la Géorgie vers la démocratie.

L’action sociale et éducative, la défense des libertés, la politique étrangère menée pour nouer des alliances, faire reconnaître l’indépendance de la Géorgie et récupérer les provinces cédées par la Russie à la Turquie par le traité de Brest-Litovsk (1918), développent dans la population géorgienne un fort sentiment d’adhésion nationale.

Mais en février 1921 les armées de la Russie soviétique, en violation du traité du 7 mai 1920, envahissent la Géorgie sans déclaration de guerre. La Géorgie, également attaquée par la Turquie, tombe aux mains des Russes. Le 18 mars, Noé Jordania est chargé par le Parlement (nouvelle dénomination de l’Assemblée constituante) de poursuivre la lutte à l’étranger.

Après la Turquie, la France accueille officiellement le gouvernement en exil qui s’installe à Leuville-sur-Orge. Il défend avec une énergie inlassable les droits de la Géorgie auprès des représentants officiels des nations, des partis socialistes, de l’opinion publique.

En 1924, Noé Jordania envoie des ministres -notamment Noé Khomériki- et des membres du Parti ouvrier social-démocrate géorgien préparer une insurrection nationale sur le territoire géorgien : déclenchée en août, elle échoue.

Jusqu’à la fin de sa vie, il garde dans la plus grande clandestinité des contacts personnels avec la Géorgie. Il meurt le 11 janvier 1953, quelques mois avant Staline, le dirigeant de l’Union Soviétique, qui décédera en mars 1953, qui comme lui, était Georgien.

Il repose au carré géorgien du cimetière de Leuville-sur-Orge.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.