Marie François Xavier Bichat, médecin.

Marie François Xavier Bichat est un médecin né à Thoirette (Jura) le 14 novembre 1771, mort à Paris le 22 juillet 1802. Il commença ses humanités au collège de Nantua et alla les terminer au séminaire de Sainte-Irénée à Lyon; entre temps son père, qui était médecin, lui donnait des leçons d’anatomie et faute de mieux lui faisait disséquer des chats. Ses classes finies, Xavier Bichat commença régulièrement l’étude de la médecine en

1791 à l’Hôtel-Dieu de Lyon et suivit la célèbre clinique d’anatomie et de chirurgie de Marc-Antoine Petit. Sur ces entrefaites, la conscription le saisit et il fut envoyé comme chirurgien de 3e classe dans les ambulances des armées, division des Alpes, avec résidence à Grenoble, puis fut attaché à l’hôpital militaire de Bourg où il forma son instruction pratique sur la chirurgie des camps. De retour à Lyon vers la fin de 1792, il quitta cette ville lorsqu’elle fut assiégée par les soldats de la Convention, et vint à Paris au début de 1793 avec une recommandation de son maître Petit pour le célèbre Desault. Cet éminent chirurgien avait créé depuis cinq ans à l’Hôtel-Dieu la première grande école de chirurgie clinique qu’on ait eue en France; Bichat fut au nombre des plus zélés auditeurs de Desault qui ne tarda pas à le remarquer, se l’attacha, l’admit sous son toit, l’associa à ses travaux et lui donna la direction du Journal de chirurgie qu’il avait fondé deux ans auparavant; on trouve dans ce recueil une série d’articles intéressants de Bichat.

Xavier Bichat, carte maximum, Thoirette, 13/06/1959.

A la mort de Desault en 1795, il ne voulut pas se séparer de la veuve de son maître qu’il regardait comme une seconde mère; avant tout il songe à acquitter sa dette de reconnaissance et il termine le 4e volume du Journal de chirurgie, puis, tout en se livrant à ses recherches d’anatomie, réunit les observations dispersées que renferme ce journal pour en constituer les Oeuvres chirurgicales de Desault, qui parurent de 1798 à 1799. Dès lors il abandonne la chirurgie pour se consacrer exclusivement à la physiologie; il publie d’abord son Traité des membranes, un an après ses Recherches sur la vie et la mort , enfin, l’année suivante, cet impérissable monument qui s’appelle l’Anatomie générale. Les principes de la science une fois posés dans ces ouvrages, Bichat qui, à peine âgé de vingt-huit ans, venait d’être nommé médecin de l’Hôtel-Dieu, veut en faire immédiatement

l’application à la médecine proprement dite, et avec cette ardeur fiévreuse qui semblait présager sa fin prématurée, il aborde sans retard l’anatomie pathologique; dans l’espace de six mois il fait plus de 600 autopsies et rédige aussitôt le plan d’un cours d’anatomie pathologique qui sert de programme à de nouvelles leçons. Enfin, il projette de réformer la thérapeutique et institue des expériences. Mais épuisé par ce travail surhumain, il succombe à une fièvre typhoïde, malgré les soins de Corvisart et le dévouement de Mme Desault; il avait poussé l’imprudence jusqu’à coucher dans la salle d’autopsie; il n’avait pas trente-un ans.

Source : Cosmovision.