Maj Sjöwall et Per Wahlöö, écrivains.

Maj Sjöwall (Stockholm, 25 septembre 1935 – Landskrona, 29 avril 2020) et Per Wahlöö (Göteborg, 5 août 1926 – Stockholm, 23 juin 1975) sont un couple d’écrivains suédois, auteurs d’une série de dix romans policiers ayant pour héros l’enquêteur Martin Beck.


Au milieu des années 1960, quand débute la saga des enquêtes de  l’inspecteur Martin Beck, la Suède est un pays prospère. C’est même, juste derrière la Suisse, la nation européenne offrant le meilleur niveau de vie par habitant. C’est un État largement industrialisé, importateur de matières premières et d’énergie, et exportateur de produits manufacturés. Sa neutralité pendant la Seconde Guerre mondiale a profité à l’économie, qui non seulement n’a pas été détruite ou convertie en économie de guerre, mais s’est développée et modernisée.

Sur le plan politique le pays est dominé depuis les années 1930 par le parti social-démocrate, champion toutes catégories de l’État-providence. Les inégalités sociales sont faibles et la population immigrée est quasi  inexistante (à l’exception d’une immigration finlandaise).

C’est dans ce cadre idyllique en apparence, que dix ans durant — et dans autant de romans écrits à quatre mains — Maj Sjöwall et Per Wahlöö vont s’ingénier à montrer l’envers du décor, toutes les déviances  traditionnellement passées sous silence, mais dont l’existence même prouve, à leurs yeux, que le fameux « modèle suédois » n’est qu’un leurre à bien des égards.

Pour reprendre une expression de Robert Deleuse dans Les Maîtres du polar (Bordas, 1991), l’œuvre du couple scandinave est une « scannerisation de la société suédoise ». Per Wahlöö définissait leur travail comme « un scalpel ouvrant le ventre d’une idéologie appauvrie et exposant la morale discutable du pseudo bien-être bourgeois ».

Per Wahlöö, diplômé de l’Université de Lund en 1946 consacre ses dix premières années de vie professionnelle au journalisme (il fut notamment reporter criminel), tout en publiant à partir de la fin des années 1950 quelques romans relevant pour l’essentiel du genre de la politique-fiction.

Maj Sjöwall est éditrice pour la maison d’édition suédoise Wahlström & Widstradt lorsqu’en 1961 elle rencontre Per Wahlöö qu’elle épouse l’année suivante.

Intéressés l’un et l’autre par la criminologie, et animés par de fortes  motivations politiques, ils décident très rapidement d’investir le genre du roman policier, qui permet assez facilement de capter l’attention du lecteur tout en développant une argumentation plus intellectuelle. Par le truchement d’histoires policières classiques, mais néanmoins caractérisées par une vraie science de l’intrigue, le couple, dès Roseanna en 1965, a tenté d’exprimer sa vision du monde en général et de la société suédoise de l’époque en particulier. Ce premier roman écrit en commun est aussi le premier de la série dont le héros est l’enquêteur de police Martin Beck.

Le constat implacable que les deux auteurs ont fait de la société suédoise déliquescente finit par trouver un écho éclatant à la fin de la décennie 1980 lorsque le fameux modèle social à la suédoise commence à voler en éclats sous les coups de boutoir du libéralisme économique.

Source : Wikipédia.

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