Louis Jean joseph Blanc, député français.

Louis Jean Joseph Blanc (né à Madrid le 29 octobre 1811 – mort à Cannes le 6 décembre 1882) est un journaliste et historien français, qui fut membre du gouvernement provisoire de 1848 et député sous la Troisième République.

Promoteur de l’aphorisme communiste De chacun selon ses facultés à chacun selon ses besoins : « L’égalité n’est donc que la proportionnalité, et elle n’existera d’une manière véritable que lorsque chacun […] produira selon ses facultés et consommera selon ses besoins. » (Organisation du travail, 1839) repris par Étienne Cabet (Voyage en Icarie, 1840) puis plus tard par les communistes libertaires. Socialiste et républicain, il participe à la campagne des Banquets en faveur du suffrage universel et se distingue, après la Révolution de 1848, en proposant la création des Ateliers sociaux afin de rendre effectif le droit au travail. Il est finalement contraint de s’exiler à Londres après les Journées de Juin car tenu pour responsable de l’émeute du 15 mai. Il y demeura jusqu’à la fin de la guerre franco-prussienne de 1870, entrant de nouveau à l’Assemblée nationale en 1871, où il siège une dizaine d’années à l’extrême gauche.

Fils d’un inspecteur général des finances, Jean-Charles Blanc, et d’Estelle Pozzo di Borgo, Louis Blanc est né à Madrid le 29 octobre 1811. Étudiant brillant au collège de Rodez où il se passionne pour Rousseau, il part ensuite à Paris, avec son frère Charles. Abandonnés par leur père, et après avoir été dans le dénuement le plus total, ils travaillent à l’Institution Jubé où le premier enseigne les mathématiques et le second le dessin. Rapidement, Louis accepte un poste de précepteur auprès du fils de Hallette, constructeur de machines à Arras, entre 1832 et 1834. C’est à cette époque, dans la ville de Robespierre, qu’il se mêle au monde du travail industriel et en écoute les préoccupations.

De retour à Paris en 1835, il est journaliste, historien, et homme politique. Exilé en Angleterre après l’émeute du 15 mai 1848, d’où il publie notamment son Histoire de la Révolution Française, il revient en France au lendemain de Sedan. Aux élections de février 1871 il est élu premier représentant de la Seine avec plus de voix que Victor Hugo ou Gambetta et il préside l’Union républicaine dès 1872. D’une remarquable constance jusqu’à sa mort en 1882, proche de Clemenceau, il n’a eu de cesse, en tant que député, de tenter la mise en œuvre de ses idées.

Louis Blanc, épreuve d’artiste.

Deux thèmes marquent l’ensemble de son œuvre : le travail et l’État. Deux moyens sont alors à mettre au programme des réformes républicaines : l’association et le suffrage universel.

Le projet de Louis Blanc consiste à trouver un équilibre politique entre son idéal socialiste et la liberté que la république doit garantir. S’il s’agit de sortir de l’état de nature des relations économiques pour un nouveau contrat social, il ne faut violenter personne. C’est par l’éducation et à la lumière de l’expérience associative que le changement de société doit s’opérer.

Défenseur de la séparation de l’Église et de l’État, pour l’éducation primaire gratuite et obligatoire, contre la peine de mort, pour une centralisation politique et une décentralisation administrative, pour l’union des classes, il appelle également de ses vœux la mise en mouvement d’ateliers sociaux.

Louis Blanc, carte maximum, 30/06/1948.

Acteur éphémère de la vie politique après février 1848 où il lutte, sans moyen, contre les ateliers nationaux promus par le gouvernement provisoire, du Luxembourg, il encourage la création d’ateliers sociaux conformément à son programme d’Organisation du Travail publié en 1839.

Depuis la Campagne des Banquets et tout au long de sa vie, il promeut le suffrage universel et la représentation proportionnelle à l’Assemblée. Le mode de scrutin choisi est celui de Hare (proportionnel). La démocratie est pour lui le seul régime permettant de faire en sorte que l’intérêt des gouvernés soit également celui des gouvernants. Afin de garantir l’équilibre, il nuance le propos en réaffirmant la nécessaire autonomie des communes, l’absence de président de la République élu au suffrage universel, la responsabilité et la révocabilité de l’élu, ainsi que des principes fondamentaux tels que la liberté d’expression, de réunion et d’association.

Célébrer nationalement sa naissance rend hommage à la pensée d’un homme que Maurice Agulhon présentait comme « l’un des plus authentiques fondateurs de l’idée socialiste en France » ainsi qu’à ses quelques messages qui « pourraient peut-être bien définir, entre les prétentions maintenues d’une certaine droite et l’ouvriérisme exclusif d’une certaine gauche, la voie étroite de la République moderne ».

Sources : Wikipédia, France-archives.