L’huile de palme.

L’huile de palme est une huile végétale extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile, un arbre originaire d’Afrique tropicale dont est aussi tirée l’huile de palmiste, extraite du noyau de ses fruits.

L’Indonésie et la Malaisie sont aujourd’hui les principaux pays producteurs mondiaux de ce fruit, et concentrent à eux deux plus de 85 % de la production. Avec plus de 50 millions de tonnes produites chaque année, c’est l’huile végétale la plus consommée au monde (35 % de la  consommation mondiale en 2017). Ingrédient traditionnel des cuisines d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie, elle est actuellement massivement utilisée dans les pays non producteurs pour la fabrication d’aliments transformés, en remplacement des graisses animales (saindoux, beurre…) et des huiles végétales hydrogénées (dites trans). À ce titre, elle est aussi devenue à la fin du XXe siècle et au début du xxie siècle l’un des symboles des problèmes ou limites rencontrés par l’agroindustrie monoculturale et le « capitalisme agraire ».

Il existe des controverses au sujet de son impact sur la santé, ainsi que de l’impact de sa production sur l’environnement et des conditions de travail liées à la culture des palmiers à huile. Certains critiquent sa haute teneur en acides gras saturés. De fait, une méta-analyse reprenant toutes les études scientifiques publiées sur le sujet conclut en 2015 que l’huile de palme a un impact négatif sur le taux de cholestérol semblable à celui des graisses animales, pas beaucoup plus faible que celui des graisses hydrogénées, et bien plus fort que celui des huiles végétales riches en acides gras insaturés (olive, arachide, etc.).

Les ONG dénoncent, quant à elles, le développement des plantations de palmiers à huile, car il entraîne une importante déforestation en Malaisie, Indonésie et Papouasie-Nouvelle-Guinée, et constitue une grave menace pour diverses espèces animales vivant dans ces forêts et déjà en danger d’extinction (orangs-outans, gibbons, tigres…).

Plus récemment, Amnesty International a publié un rapport dénonçant le travail des enfants et le travail forcé dans les plantations d’Indonésie.


L’usage alimentaire et médicinal d’huile de palme remonte au moins à 5 000 ans, comme l’attestent des fouilles archéologiques en Égypte. Les palmiers à huile sont probablement originaires des forêts tropicales humides de l’Afrique de l’Ouest, où ils sont exploités localement avant d’être introduits en Égypte par des commerçants arabes et au Brésil par les colons portugais au XVe siècle.

Les noix de palme servaient à nourrir les esclaves objets du commerce triangulaire.

Les marchands européens commercent avec l’Afrique mais l’huile de palme n’est qu’occasionnellement importée en Europe, où elle sert d’huile de cuisson ou bien est utilisée pour la fabrication du savon et des chandelles. Son commerce s’y développe surtout à la fin du XVIIIe siècle, la révolution industrielle en faisant usage comme lubrifiant mécanique, notamment dans les chemins de fer. Son usage en Europe augmente encore lorsque les résidus de noix de palme sont donnés comme nourriture au bétail et que l’huile de palme entre dans la fabrication de produits pharmaceutiques. L’arachide du Sahel, arrivant à Marseille, va alors rivaliser avec les palmistes du Golfe de Guinée arrivant à Liverpool.

En 1851, le roi Sodji de Porto-Novo signe un traité de commerce et d’amitié avec la France pour l’huile de palme9. Il fait planter de nouvelles palmeraies au nord de Porto-Novo, sur les conseils des négociants afro-brésiliens qui tirent bénéfice des Traites négrières, réprimée par le British African Squadron10. Il fait planter de nouvelles palmeraies au nord de Porto-Novo, dont les savonneries marseillaises seront le débouché.

La fin en 1864 du protectorat français créé par roi Sodji de Porto-Novo est une étape importante dans l’Histoire de la culture de l’arachide car les palmeraies ainsi mises en orbite dans le commerce colonial français en sortent peu après, obligeant à trouver de nouvelles matières premières pour les savonneries marseillaises qui en avaient profité.

Vers 1870, l’huile de palme constitue la principale exportation de certains pays d’Afrique de l’Ouest, comme le Ghana et le Nigeria8. En 1885, William Lever. fabrique à Liverpool à échelle industrielle du savon à base d’huile de palme qu’il importe d’Afrique de l’Ouest11. Sa fabrique de savon Lever Brothers est devenue par la suite la multinationale Unilever.

Jusqu’au XIXe siècle, l’éclairage est assuré par des bougies en suif  dangereuses et à la combustion âcre. Les travaux scientifiques de Michel-Eugène Chevreul conduisent au remplacement de ces chandelles par des bougies stéariques, notamment à base d’huile de palme comme en fabrique depuis cette époque l’entreprise londonienne Price’s Candles.

En 1854, Price’s Candles brevette un procédé de distillation de l’huile de palme qui permet de produire la glycérine utilisée dans de nombreuses compositions pharmaceutiques et cosmétiques et dans les pellicules de photos : la nitroglycérine. Néanmoins l’huile de palme est progressivement supplantée par les huiles minérales et les dérivés du pétrole.

Elle refait une percée au début du xxe siècle dans le domaine de l’industrie alimentaire, qui est aujourd’hui son principal débouché en raison de son faible coût de production et de ses propriétés physiques et chimiques (bonne conservation, stable à haute température, richesse en β-carotène).

L’huile de palme brute, de couleur rouge (non raffinée, ni traitée) est considérée comme l’aliment naturel le plus riche en Alpha et β-carotène : (500 à 700 mg/kg), elle en contient environ 15 fois plus que la carotte. Cette particularité a été utilisée au Burkina Faso pour lutter contre les carences en vitamine des populations (le β-carotène pouvant se transformer dans le corps en vitamine A). C’est également la deuxième huile la plus riche en vitamine E (tocophérols), après l’huile de germe de blé. Cette richesse en β-carotène et en vitamine E de l’huile de palme vierge, disparaît après raffinage, chauffage et cuisson. Ces nutriments n’existent plus dans l’huile de palme classique.

À l’échelle mondiale, l’huile de palme est principalement utilisée dans l’industrie alimentaire (près de 70 %), dans l’oléochimie (savon,  cosmétiques…) et en tant qu’agrocarburant (plus de 20 %). En Europe, la moitié des importations d’huile de palme servent à fabriquer les biocarburants ; en France, cette part est même de 60 %. Avec plus de 50 millions de tonnes produites chaque année, c’est l’huile végétale la plus consommée au monde (35 % de la consommation mondiale en 2017).

70 % de l’huile de palme consommée dans le monde en 2018 l’est pour un usage alimentaire, mais en Europe cette part est inférieure à 50 %.

Ingrédient traditionnel des cuisines d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie, elle est actuellement massivement utilisée dans les pays non producteurs pour la fabrication d’aliments transformés, en remplacement des graisses animales (saindoux, beurre…) et des huiles végétales hydrogénées (dites trans). À ce titre, elle est aussi devenue à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle l’un des symboles des problèmes ou limites rencontrés par l’agroindustrie monoculturale et le « capitalisme agraire ».

Les traces les plus anciennes d’huile de palme remontent à cinq mille ans. Elles ont été retrouvées sur une jarre en terre dans une tombe d’Abydos, en Égypte.

L’huile de palme rouge (ou orangée) est utilisée traditionnellement dans les pays producteurs d’Asie, d’Afrique et du Brésil.

Elle entre notamment dans la composition de plusieurs plats traditionnels : le moqueca de peixe (Brésil), l’aloco, attiéké rouge (Côte d’Ivoire), la sauce graine, (Côte d’Ivoire) et l’eru, le taro sauce jaune, le ekwan, l’okok, le koki (Cameroun).

Afin de remplacer les graisses animales plus chères et difficiles à travailler (comme le beurre), l’agro-industrie a utilisé les huiles végétales hydrogénées (comme celles présentes dans certaines margarines). Or, le processus d’hydrogénation induit la formation d’acides gras trans, reconnus comme contribuant aux maladies cardiovasculaires. Les industriels se sont alors tournés vers l’huile de palme, qui possède, une fois raffinée, des qualités physiques et organoleptiques satisfaisantes pour la fabrication de nombreux aliments :

  • avec sa forte concentration d’acides gras saturés (50 %), l’huile de palme reste solide à température ambiante ce qui permet de limiter l’emploi de graisses hydrogénées ;
  • elle est généralement plus stable à la cuisson que d’autres huiles ;
  • elle n’a pas de goût ni d’odeur une fois désodorisée ;
  • elle permet une bonne conservation du produit fini.

Ces différentes qualités font que l’huile de palme est très appréciée par les industriels, qui la jugent difficilement substituable d’un point de vue  technique, pour certaines de leurs productions.

Bien que cela ne soit pas mis en avant dans l’information au consommateur, on trouve de l’huile de palme dans un grand nombre de produits élaborés par l’industrie agro-alimentaire, en général uniquement désignée comme « huile végétale » dans la liste des ingrédients : chips, croûtons, soupes lyophilisées, pâtes à tartiner, biscuits, lait pour bébé, sardines en boîte, bouillon de poulet instantané, mayonnaise, sauce tomate, céréales, chocolat, glaces, fromage râpé, fromages analogues, sauces, crèmes fraiches, pâtes à tartes, plats préparés, sauces pré-faites, biscottes, brioches, biscuits salés et sucrés, etc..

L’huile de palme est également utilisée dans la synthèse de nombreux produits cosmétiques. C’est le cas par exemple de certains savons, où elle est utilisée pour la saponification. Le composé est alors appelé sodium palmate (et sodium palm kerenelate dans le cas de l’huile de palmiste). Elle est également utilisée pour la parfumerie sous la forme de civettone, et comme agent hydratant dans les crèmes.

Elle est par ailleurs utilisée dans d’autres industries comme lubrifiant.

Par rapport aux autres huiles, le rendement de l’huile de palme en fait un choix privilégié pour la production d’agrocarburant. Mais sa composition en fait un carburant que l’on ne peut insérer qu’en quantité limitée car elle fige dans les réservoirs.

L’huile de palme peut également être hydrogénée afin de produire un agrocarburant composé d’alcanes qui ne présente pas les inconvénients de l’huile brute ou de trans-estérification de triglycérides d’acides gras : encrassement du moteur, point de figeage élevé. Ce procédé est mis en œuvre à partir de 2010 dans une usine à Singapour, qui transforme de l’huile de palme provenant de Malaisie. Il s’agit de la plus grande usine d’agrodiesel au monde.

La part de l’huile de palme importée dans l’Union européenne et transformée en agrocarburant « biodiesel » a connu une très forte augmentation de 2008 à 2018. Selon la Fédération européenne pour le transport et l’environnement, environ deux tiers de celle-ci étaient raffinés en biodiesel en 2018.

En douze ans (2006-2018), la production d’huile de palme a presque doublé, de 36,03 Mt à 69,6 Mt, dont 87 % en Indonésie et en Malaisie, le reste en Thaïlande, Nigeria, Colombie et plus récemment au Gabon. Les principaux importateurs sont l’Inde (9,5 Mt), l’Union européenne (6,5 Mt), la Chine (5,1 Mt), le Pakistan (3,1 Mt) et les États-Unis (1,6 Mt). L’huile de palme est un marché ultra-rentable à l’hectare : une plantation de palmier à huile produit huit fois plus d’huile qu’un champ de soja et six fois plus qu’un champ de colza, selon l’Alliance française pour l’huile de palme durable.

La demande en huile de palme a augmenté de 8,7 % par an entre 1995 et 2004. On observe une forte croissance de la consommation mondiale qui pourrait atteindre 40 millions de tonnes en 2020, contre 22,5 millions de tonnes en 2010. Ainsi, l’huile de palme est depuis 2010, la plus consommée dans le monde (25 % de la consommation mondiale en 2010), dépassant de peu l’huile de soja (24 %) et de loin celles de colza (12 %) et de tournesol (7 %).

Cette performance s’explique par son faible coût de production. Le rendement à l’hectare du palmier à huile est en effet dix fois plus élevé que celui du soja. Ainsi, 100 kg de fruits donnent environ 22 kg d’huile.

Outre cet avantage, la transformation des fruits en huile nécessite une huilerie avoisinante aux plantations, ce qui concentre les opérations de valorisations dans les pays producteurs, comme c’est déjà le cas pour d’autres oléagineux. Malgré cela, une étude comparative menée à Sambas (Indonésie) entre les cultures traditionnelles et une culture de palmier à huile, a montré qu’à surface égale, la même année, les cultures traditionnelles fournissent plus de travail. En effet la culture de palmier à huile demande très peu de main d’œuvre. Côté revenus 66 % des travailleurs touchent moins que les salaires minimums en Indonésie quand ils sont employés dans des plantations de type industriel.

Dans les pays comme l’Indonésie et la Malaisie, le développement des plantations de palmiers ont été la conséquence d’une politique gouvernementale, ainsi les grandes plantations sont subdivisées en parcelles pour les petits planteurs (small holder). Ces derniers sont des transmigrants ou sont issus de populations locales. Ils doivent alors acheter les terres à crédit auprès de la compagnie mère (nucélus). Avec les petits exploitants qui convertissent leurs rizières en palmeraies, on compte 3 millions de ces exploitations, représentant la moitié des cultures. La comparaison de revenu du travail est de 36 €/pers. pour l’huile de palme contre 17 €/pers. pour l’hévéa et 1,7 €/pers. pour le riz à Bongo (Malaisie) et ces valeurs varient suivant le prix d’achat des matières premières.

Après avoir été placées en fermentation pendant un an dans des conteneurs, les graines sont semées en pépinière où elles sont arrosées au goutte à goutte. Après 2 ans, on peut les planter pour récolter la noix de palme.

Un palmier donne des fruits deux fois par mois, durant toute l’année, et produit pendant 25 à 35 ans. Cependant, vers 20 à 25 ans, les palmiers deviennent trop hauts et il devient difficile de cueillir les noix de palme ; ils sont alors coupés, et leur stipe est exploité notamment dans la construction d’habitations et la fabrication de planchers exotiques. Dans d’autres cas, les plantations sont brûlées pour pouvoir être replantées, mais cette pratique tend à être interdite.

Par rapport à d’autres cultures, il n’y a pas besoin de retourner la terre chaque année, de sorte que l’érosion et le tassement du sol sont moindres.

Source : Wikipédia.

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