Les Sarmates.

Les Sarmates (Sauromates pour les Sarmates protohistoriques) sont un ancien peuple cavalier scythique iranien de nomades de la steppe pontique, appartenant sur le plan ethno-linguistique au rameau iranien oriental septentrional du grand ensemble indo-européen. Ils sont signalés à l’origine entre les fleuves Tanaïs et Daïkos (actuellement le Don et l’Oural).


La Sarmatie se trouvait dans une vaste région naturelle, que les  géographes actuels nomment « steppe pontique », et qui avait pour limites au nord des terres couvertes de forêts inconnues des Anciens, à l’ouest la Vistule qui cependant ne traçait pas une limite certaine entre les populations sarmates et germaniques (dont quelques-unes s’étendaient assez loin à l’est de ce fleuve), au sud le Pont-Euxin (mer Noire, où ils étaient en contact avec les Grecs) et à l’est une limite variable fluctuant entre les fleuves Rá (Ρά), ancien nom de la Volga, ou Lycus selon certains auteurs antiques, et Daïkos (Δάικος), ancien nom de l’Oural.

La Sarmatie comprenait ainsi une grande partie des contrées de la Scythie, nom donné aux actuelles Ukraine et Russie méridionale au temps de l’expédition perse de Darius Ier en 513 avant notre ère. Selon Lucien de Samosate, le fleuve Tanaïs (Don) délimitait les territoires des Scythes et des Sauromates.

La Sarmatie à l’ouest du fleuve Tanaïs accueillit la grande migration des Goths du IIIe siècle. Parmi les peuples sarmates qu’ils assujettirent, on distinguait les Roxolans et les Iazyges, ainsi que la confédération celto-germanique des Bastarnes.

La Sarmatie située au nord du Caucase occupait l’espace compris entre le Pont-Euxin (mer Noire), le liman Méotide (mer d’Azov), le Tanaïs à l’ouest et la mer Caspienne à l’est ; elle s’étendait au nord jusque vers l’endroit où le Tanaïs se rapproche le plus du fleuve du Rá, soit l’actuelle oblast de Volgograd en Russie.

L’histoire des Sarmates est connue indirectement par les historiens grecs puis romains contemporains et grâce à de nombreux témoignages archéologiques ou toponymiques.

Dès Hérodote, les Sarmates sont associés à la légende des Amazones : selon lui, les Sauromates descendent d’Amazones qui se seraient accouplées avec des Scythes, peuple voisin ; cette légende s’inspire peut-être de la place des femmes sauromates de rang princier dans leur société : les fouilles de leurs tombes, richement décorées et dotées d’armes, corroborent cette idée pour les vie et ve siècles av. J.-C. Eustathe de Thessalonique, commentant la Description de l’Univers de Denys le Périégète, et à sa suite Thomas de Pinedo, éditeur de l’encyclopédiste Étienne de Byzance, s’efforcent de réconcilier les récits historiques d’Hérodote avec ceux de Diodore de Sicile selon lequel les Amazones prirent le nom de « Sauromatides ».

Selon Hérodote, les Sarmates protohistoriques s’allient au roi scythe Idanthyrse pour résister à l’expédition perse de Darius Ier en Scythie (vers 513 av. J.-C.). On sait que tous ces peuples parlaient des langues iraniennes mais on n’en sait pas plus sur leurs origines, ce qui a laissé le champ libre à diverses hypothèses allant d’une migration depuis l’Asie centrale par la steppe eurasienne durant l’âge du bronze, à une évolution sur place depuis le néolithique, l’un n’excluant pas l’autre.

Selon Pline l’Ancien, qui cite Eudoxe (probablement Eudoxe de Cnide), les Sarmates historiques sont un peuple riverain du Don (Tanaïs), voisin oriental des Scythes. Ils seraient donc apparus au IVe siècle av. J.-C. et s’étendent depuis l’Oural au détriment des Scythes européens. C’est aux IIIe et IIe siècles av. J.-C. que les Sarmates supplantent ces derniers en Ukraine. Leur poussée vers l’ouest se poursuit jusqu’au Ier siècle : on trouve leurs traces de la mer Baltique jusqu’à la mer Caspienne.

À partir du ier siècle av. J.-C., alors qu’ils dominent la steppe  européenne, Strabon16 et Pline l’Ancien distinguent plusieurs (quatre ?) tribus sarmates, les Iazyges (entre le Danube et Dniepr), les Roxolans (à l’est du Dniepr), les Siraques et les Aorses (à l’est du Don).

Une étude de paléogénétique publiée en 2021 suggère que les individus associés à la culture sarmate sont très homogènes bien qu’ils soient répartis sur une vaste zone géographique et une large période. Les nouvelles  données étudiées de sept premiers sites sarmates du centre et de l’ouest du Kazakhstan (vers 450 av. J.-C.) montrent que ce pool de gènes était déjà répandu dans cette région au cours des premières phases de la culture sarmate. De plus, les Sarmates montrent une nette discontinuité par rapport aux autres groupes des steppes de l’âge du fer en formant un cluster déplacé vers les Eurasiens occidentaux.

Certains groupes de Sarmates obtiennent de Rome le statut de fédérés (alliés pouvant résider dans l’empire contre service militaire, par fœdus, traité) pour protéger les camps situés sur la voie Agrippa sur l’axe Rome-Boulogne-sur-Mer tel que celui de Cora dans l’Yonne.

À la suite de nombreuses confrontations avec l’Empire romain, des lanciers sarmates sont recrutés par Rome au cours du IIe siècle. L’intégration de ces unités auxiliaires se traduit par l’adoption de l’armement et des techniques militaires steppiques ainsi que par la création d’unités spécialisés (la colonne Trajane montre les lanciers cataphractaires sarmates en train de combattre contre leurs voisins du sud-ouest, les Daces). À partir du IIIe siècle, une partie des Sarmates se soumet aux Goths. Dès lors, ils appartiennent à une coalition de peuples germaniques et non-germaniques, connue sous le nom de « culture de Tcherniakhov » (aussi appelée « culture Sânta Ana de Mureș » par les archéologues roumains). À la fin du IVe siècle, sous la pression des Huns, certains groupes de Sarmates participent aux migrations et s’installent sur le territoire romain. La notice des Dignités (Notitia dignitatum) mentionne une préfecture des Sarmates et des Taïfales en Gaule, dans la Pictonie gauloise (Pictavis gallia, l’actuel Poitou) où ils sont installés en tant que colons avec le statut de gentiles. Trois des cinq communes nommées Sermaise en France doivent leur nom à ces groupes de Sarmates.

Une partie des Sarmates est soumise par les Goths entre 200 et 300. Au ive siècle, les principaux groupes sarmates sont alors les Roxolans et les Iazyges de Pannonie, à la frontière romaine, et les Alains d’Ukraine et de Russie méridionale, voisins des Ostrogoths et des Taïfales.

En 376, les Sarmates de la mer Noire s’allient aux Huns pour détruire le royaume des Goths puis participent aux invasions hunniques du Ve siècle en Europe occidentale.

Source : Wikipédia.

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