Les Îles Féroé.

Les Îles Féroé (en féroïen : Føroyar, en danois : Færøerne, sont l’un des trois pays constitutifs du royaume de Danemark, avec le Danemark propre et le Groenland. Ce territoire est composé de l’archipel subarctique des Féroé situé dans l’océan Atlantique Nord, non loin de la mer de Norvège, cette dernière baignant l’île de Fugloy uniquement par son cap nord-est. Les pointes septentrionales des îles de Streymoy et Eysturoy sont à peu près équidistantes de l’Écosse et de l’Islande. L’archipel a une superficie de 1 400 km2 et compte, en 2020, 52 110 habitants, appelés Féroïens.

La forme de gouvernement est une monarchie constitutionnelle  parlementaire (avec Marguerite II, l’actuelle reine de Danemark, pour chef d’État). Les langues officielles sont le féroïen et le danois, les devises la couronne féroïenne et la couronne danoise, la religion d’État le  luthéranisme (Église luthérienne des îles Féroé), et la capitale et plus grande ville Tórshavn.

Les Îles Féroé sont une province autonome du royaume de Danemark depuis 1948. Elles possèdent un gouvernement qui leur est propre et qui a compétence dans toutes les affaires, à l’exception de la défense. Un ministre des Affaires étrangères est nommé en 2008.


L’histoire ancienne de l’archipel est mal connue. L’occupation humaine pourrait dater du IVe siècle. Des moines hiberno-écossais pourraient s’y être installés au vie siècle et y avoir introduit des moutons et des chèvres – mais ce point n’est pas confirmé.

Des recherches récentes, faites à partir d’analyses de crottes de moutons, font remonter au début du Ve siècle l’arrivée de colons, sans doute venus des îles britanniques.

Vers 650, des Scandinaves s’installent sur l’archipel, y apportant le vieux norrois, qui évolue par la suite pour donner le féroïen actuel. On suppose que ces colons ne viennent pas directement de Scandinavie, mais plutôt de communautés scandinaves autour de la mer d’Irlande, des Shetland, ou des Orcades, et des Norvégiens-Gaëls. Selon la saga des Féroïens, le premier homme à poser le pied sur les îles Féroé, Grímr Kamban, fuyait la tyrannie du roi de Norvège Harald Ier.

Au XIe siècle, Sigmundur Brestisson, dont le clan a prospéré dans le Sud des îles, mais a été quasiment exterminé par des envahisseurs venus du Nord de l’archipel, s’échappe en Norvège. Il est renvoyé aux îles Féroé afin d’en prendre possession au nom du jarl Håkon Sigurdsson. Il introduit le christianisme et, malgré son assassinat, les îles deviennent possession du roi de Norvège Olaf Tryggvason. La domination norvégienne se maintient jusqu’en 1386, lorsque les îles sont intégrées à l’Union de Kalmar, puis à la double monarchie Danemark-Norvège. Le Danemark prend  progressivement le contrôle de l’archipel et, lorsque l’union avec la Norvège est dissoute, en 1814 par le traité de Kiel, conserve la possession des îles.

Le monopole du commerce dans les îles Féroé est aboli en 1856. Vers la fin du XIXe siècle, l’archipel connait un éveil national, initialement centré sur le maintien du féroïen et donc d’abord orienté culturellement, puis politiquement après 1906, avec la création des premiers partis politiques.

Le 12 avril 1940, trois jours après l’invasion du Danemark par l’Allemagne nazie, les troupes britanniques envahissent l’archipel, pour éviter que les Allemands n’y établissent une base avancée et pour renforcer le contrôle britannique dans l’Atlantique Nord. En 1942-1943, les Britanniques construisent le seul aéroport des îles, l’aéroport de Vágar. Le contrôle de l’archipel est restitué au Danemark à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais une autonomie large est introduite en 1948. En 1973, les Îles Féroé ne rejoignent pas la Communauté européenne avec le Danemark. L’archipel connaît de sérieuses difficultés économiques dans les années 1990, à la suite de l’effondrement de l’industrie de la pêche, et essaye dès lors de diversifier son économie. Le soutien à l’indépendance a grandi et est d’ailleurs l’un des objectifs du Tjóðveldi (Parti républicain).

En mars 2000, le Gouvernement féroïen présente au Gouvernement danois un projet d’indépendance totale, à l’exception de la couronne danoise, qui resterait la monnaie de l’archipel, et du souverain de Danemark qui demeurerait le chef d’État de l’archipel. Dans ce projet, une coopération est prévue dans les domaines de la justice, de la santé et du transport aérien. Le Gouvernement danois répond que cette indépendance se traduirait par un arrêt de l’aide financière (un milliard de couronnes par an) et exige aussi le remboursement de la dette (six milliards de couronnes). Devant cette menace et dans le contexte de la crise économique sur l’archipel à la suite de l’effondrement des cours du poisson, le référendum prévu pour le 26 mai 2001 est annulé. Les sondages locaux donnaient alors des avis partagés (environ 45 % pour l’indépendance, 45 % contre).

En avril 2004, un référendum est cette fois-ci organisé, et les partisans de l’indépendance l’emportent avec 50,72 % des voix (pour une participation de 91,1 %) ; le Gouvernement féroïen annonce alors l’indépendance prochaine de l’archipel, mais le Gouvernement danois la refuse et le statu quo est maintenu. Un nouveau référendum sur l’indépendance, accepté par le Gouvernement danois et prévu le 25 avril 2018, n’est finalement pas organisé et repoussé sine die.

Source : Wikipédia.

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