Léon Ier, Pape.

Léon Ier le Grand (en latin Leo Magnus) fut pape de 440 à 461. Il est connu pour son intervention dans les controverses christologiques du Ve siècle : sa position doctrinale exprimée dans le Tome à Flavien fut adoptée comme la doctrine orthodoxe au concile de Chalcédoine en 451. Face au délitement du pouvoir impérial, il négocia en 452 avec Attila la retraite des hordes hunniques et en 455 avec Genséric la survie de Rome. Il est considéré comme saint et Docteur de l’Église par l’Église catholique romaine qui le célèbre le 10 novembre.

Ses origines sont mal connues. Né en Toscane ou à Rome entre 390 et 400, fils d’un dénommé Quintianus, il est archidiacre de Rome sous le pontificat de Célestin Ier (422/432) puis de Sixte III (432/440) dont il est l’homme de confiance. À la mort de ce dernier, le 19 août 440, Léon est en Gaule à la demande de la cour de Ravenne afin d’arbitrer un conflit entre le patrice Aetius et Albinus le préfet du prétoire des Gaules.

Sa réputation et son influence sont si grandes qu’il est élu pape par le peuple romain pendant son absence en Gaule. Il rentre à Rome en septembre pour être sacré le 29 de ce mois. Il a pour conseiller Pierre Chrysologue.

Léon Ier ne fit que peu de confidences sur sa personne, contrairement à nombre de ses successeurs. De son pontificat, on ne connaît que son activité pastorale et théologique. Il ignore probablement le grec, ne goûte guère la philosophie et les auteurs classiques dont on ne trouve quasiment pas de citations dans la centaine de sermons que l’on possède de lui. Mais Léon Ier possède au plus haut point la conscience de la dignité de sa fonction d’évêque de Rome dont il justifie la primauté par sa qualité de successeur de Pierre.

De fait, il privilégie de façon claire la fonction plutôt que la personne qui l’assume. Ce principe ne sera plus réellement remis en question avant 1054. D’ailleurs, en 445, l’empereur Valentinien III reconnaît officiellement la primauté du pape à la suite de la condamnation de l’évêque d’Arles Hilaire. Il est énergique et serein, tenace et résolu.

Il exerce sa juridiction sur trois zones. Tout d’abord la ville de Rome et l’Italie où il réprime la secte des manichéens et le pélagianisme. En 443, il rassemble à Rome de nombreux évêques et prêtres pour mettre en garde contre les sectes et inviter ceux qui le souhaitent à se rétracter de leurs erreurs. Beaucoup, semble-t-il, se rétractent ; quant aux récalcitrants ils sont sanctionnés. Léon oblige aussi les évêques à assister chaque année au synode de Rome. Il leur rappelle les conditions d’admission à l’épiscopat. Sur la Gaule, l’Espagne et l’Afrique du Nord ensuite où il encourage la lutte contre le priscillianisme, invitant l’évêque d’Astorga à réunir un concile contre cette hérésie. De même il exprime sa réprobation à Hilaire d’Arles qui s’arroge un pouvoir sur les évêques de Gaule.

En Orient, enfin, il exerce sa juridiction sur l’Illyricum (les régions balkaniques) par l’intermédiaire de l’évêque de Thessalonique, dont il a fait son vicaire. Surtout, il intervient de façon décisive dans les troubles qui agitent l’Orient à la suite de l’enseignement d’Eutychès, qui ne veut voir dans le Christ qu’une seule nature, la divine (monophysisme). Il adresse à Flavien de Constantinople une lettre (le « Tome », Ep., XXVIII) qui expose avec netteté et fermeté le dogme des deux natures dans l’unique personne du Christ. Après l’échec du concile convoqué par Théodose II (le « brigandage » d’Éphèse, 449), Léon, d’accord avec le nouvel empereur Marcien, sut imposer ce dogme au concile de Chalcédoine.

Les innombrables querelles sur la personne et la nature du Christ permettent à Léon Ier d’en imposer aux théologiens byzantins. Dans le Tome à Flavien, lettre publiée le 13 juin 449 et adressée au patriarche de Constantinople, il exprime de façon magistrale la doctrine de l’unicité de la personne du Christ subsistant en deux natures distinctes et réfute ainsi clairement le monophysisme. Théodose II convoque un concile à Éphèse en 449 mais Eutychès empêche les représentants du pape de prendre la parole (le brigandage d’Éphèse)6. Le triomphe d’Eutychès est de courte durée car, après la mort accidentelle de Théodose II, la nouvelle impératrice Pulchérie et son mari Marcien, favorables à l’orthodoxie, convoquent un nouveau concile à Chalcédoine (451). Léon Ier fait triompher son point de vue et, à la lecture de son Tome à Flavien, l’assemblée se lève, s’écriant : « C’est Pierre qui parle par la bouche de Léon ». Si le triomphe doctrinal est complet, il en va différemment sur le plan politique où Léon Ier accuse un échec avec le 28e canon du concile qui affirme l’égalité de droit des sièges de Rome et de Constantinople, les deux villes étant cités impériales. Pour Léon, c’est inacceptable car sa primauté, estime-t-il, vient non pas du prestige de la ville mais de sa qualité de successeur de Pierre. Cette tension, source de bien des conflits dans l’avenir, reste pour l’instant contenue car Léon Ier est conscient de l’importance pour la papauté d’être présente à Constantinople.

La foi permet à celui qui entend la lecture de l’Évangile d’être présent spirituellement à l’événement. Il est commémoré, mais l’action du Christ est rendue présente et agissante (sous la forme du pain et du vin). La célébration des mystères est une source de joie, en même temps qu’un moyen pour affermir la foi des fidèles.

Chaque sermon part de la contemplation du Mystère célébré, et aboutit à une parénèse, une exhortation. Le Christ est sacramentum et exemplum : il procure la grâce par la vertu de son action, et témoigne du chemin à suivre.

L’action politique de Léon Ier n’est pas négligeable. L’épisode le plus célèbre est la rencontre avec Attila en 452 à Mantoue où le pape persuade le conquérant de faire demi-tour. Il est vrai que l’intervention de l’empereur Marcien sur les arrières des Huns n’est sans doute pas étrangère au retrait d’Attila, plus sans doute que le pouvoir de persuasion du pape. En 455, il lui est impossible d’empêcher le deuxième pillage de Rome par Genséric et ses Vandales. Mais il parvient quand même à négocier que la ville ne soit pas incendiée et qu’il n’y ait ni meurtres, ni viols, ni violences.

Saint Léon meurt le 10 novembre 461. Il est enseveli sous le portique de la basilique vaticane. Il est, avec Grégoire Ier et Nicolas Ier (non officiel), le seul pape auquel a été attribué le qualificatif de « grand ». Il est fêté le 10 novembre.

Source : Wikipédia.

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