L’électrification de la ligne SNCF Valenciennes-Thionville.

La réforme de la S.N.C.F. est en panne au Parlement. Sa réalisation permettrait sans doute d’améliorer à plus ou moins longue échéance la gestion de la Société nationale. Mais l’un des plus sûrs moyens de réduire son déficit reste le perfectionnement technique.

Le remplacement de la machine à vapeur par des modes de traction moins coûteux (électrification des grands itinéraires, dieselisation des autres et chauffage au fuel des locomotives) permet de réaliser des économies considérables. Sans l’effort de modernisation accompli depuis vingt ans le déficit eût été en 1951 de 30 à 40 milliards plus élevé.

Le réseau français avait utilisé en 1930 11 300 000 tonnes de charbon. Pour un trafic légèrement supérieur il n’en a utilisé en 1950 que 6 500 000. Sur le seul parcours Paris-Lyon l’électrification, qui sera achevée en juillet 1952, donnera une économie annuelle de 750 000 tonnes de charbon et do 6 milliards 700 millions de francs. L’exploitation du tronçon Paris-Dijon a diminué en 1951 les frais de 3 milliards 1/2. 49 milliards 400 millions ayant été dépensés, l’opération sera amortie en moins de dix années.

Si elle a des crédits suffisants la S.N.C.F. se propose de réaliser d’ici 1955 un programme de transformations techniques qui doivent abaisser encore de 1 million 300 000 tonnes sa consommation annuelle de charbon et remettre à la disposition de l’industrie française une quantité presque équivalente à la production d’un mois de nos charbonnages.

Electrification de la ligne SNCF Valenciennes-Thionville, Lille 11/05/1955.

La prochaine étape sera l’électrification de la ligne Valenciennes-Thionville. Les travaux, qui commenceront en 1952, devraient être achevés en 1954. De courtes dérivations desserviront, à partir de Longuyon, les centres d’Audun-le-Roman, de Baroncourt et de Conflans-Jarny.

Aux prix de 1950 la dépense devait s’élever à 12 milliards de francs. L’économie annuelle réalisée étant, toutes choses égales d’ailleurs, de 1 milliard 920 millions, le taux de rentabilité s’établit à 16 %. Si l’on tient compte de l’achat des motrices et du retrait des machines à vapeur, ce taux est encore de l’ordre de 9 %.

Source : Le Monde