Le site nucléaire de Marcoule (Bagnols-sur-Cèze), Gard.

Le site nucléaire de Marcoule est créé en 1956, aussi connu comme Valrhô Marcoule s’étend sur les communes de Chusclan et Codolet, proches de Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard et à une trentaine de kilomètres au sud du site nucléaire du Tricastin (Pierrelatte, Drôme). Ce site industriel, situé en bordure du Rhône entre Montélimar (cette ville étant 45 km en amont) et Avignon (30 km en aval), est localisé en pleine région des Côtes-du-Rhône, zone touristique, agricole et viticole. Nîmes est située à 45 km au sud-ouest du complexe, et Orange à 8 km à l’est.

Le site de Marcoule a vu naître non seulement les applications industrielles et militaires du plutonium en France, mais aussi la production civile d’électricité d’origine nucléaire. Les recherches portent sur le cycle du combustible nucléaire et les projets de réacteurs nucléaires. L’arrivée en fin de vie de certaines installations se traduit par la mise en place de chantiers de démantèlement, et le lancement de nouveaux projets.

 

Sur le site de Marcoule travaillent environ 5 000 personnes, dont 1 550 salariés du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives). Orano (ex-Areva) y emploie environ 1 000 personnes pour l’assainissement et le démantèlement des installations nucléaires arrivées en fin de vie ainsi que pour l’exploitation d’installations industrielles.

En 1948 est construit au sud de Paris dans le fort de Chatillon le premier réacteur nucléaire français, la pile Zoé, sous la supervision de Frédéric Joliot-Curie. L’année suivante, le premier milligramme de plutonium est extrait à l’usine du Bouchet, située aussi en région parisienne.

Site nucléaire de Marcoule,, carte maximum, 23/05/1959.

Lancé en 1951 par Félix Gaillard, secrétaire d’État chargé du CEA, le premier plan quinquennal d’investissement en faveur de l’atome (1952-1957) aboutit à la création d’un centre production de plutonium à Marcoule dans le Gard6. Pierre Guillaumat, administrateur général du CEA, embauche alors des ingénieurs et choisit le site de Marcoule pour la production du plutonium.

Marcoule, essai de couleur.

Le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) crée en 1955 le centre de production de plutonium de Marcoule dans le but de délocaliser cette activité militaire, confidentielle et hautement dangereuse. Cette même année 1955 est créé la commission PEON pour la production d’électricité d’origine nucléaire en France. Puis en 1961, pour pallier une éventuelle défaillance de Marcoule, le CEA met en projet une seconde usine d’extraction de plutonium à la Hague.

C’est sur le site de Marcoule que furent construits les réacteurs nucléaires à usage militaire pour la fabrication du plutonium nécessaire à la bombe atomique de la force de dissuasion nucléaire française. C’est aussi sur le site de Marcoule que le CEA a mis au point la filière graphite-gaz, filière à l’origine des premiers réacteurs nucléaires en France :

Marcoule, épreuve d’atelier.
  • réacteur nucléaire G1 (mise en service le 7 janvier 1956, arrêt définitif le 15 octobre 1968) ;
  • usine d’extraction du plutonium (UP1) (construite à partir de juin 1955 et mise en service en janvier 1958, arrêt définitif en 1997) ;
  • réacteur nucléaire G2 (mise en service le 21 juillet 1958, arrêt définitif en 1980) ;
  • réacteur nucléaire G3 (mise en service le 8 juin 1959, arrêt définitif en 1984) ;
  • réacteur Célestin I (mise en service le 15 mai 1967, arrêt définitif en 20098).
    La création de l’usine Melox en 1995 – usine destinée à produire du combustible MOX à base de plutonium – compense la diminution d’effectif liée à l’arrêt de l’usine de retraitement UP1 en 1997.

Dans les années 1990, le site de Marcoule s’est porté candidat pour la réalisation d’un laboratoire souterrain de stockage des déchets radioactifs, mais c’est en Lorraine que sera construit le laboratoire de Bure.

  • Aujourd’hui, de très nombreuses activités nucléaires sont réunies à Marcoule : production de MOX, ancienne usine de traitement du combustible nucléaire usé, entreposage de déchets radioactifs, centre d’étude sur les déchets radioactifs, installation nucléaire militaire exploitée par Areva NC, etc. Le site de Marcoule accueille comme installations nucléaires :
  • Phénix : réacteur nucléaire expérimental définitivement arrêté, de la filière à neutrons rapides ;
  • Atalante (laboratoire) : laboratoire de traitement des combustibles irradiés et d’étude sur la gestion des déchets radioactifs de haute activité et à vie longue ;
  • Melox : usine de fabrication de combustible nucléaire MOX ;
  • Centraco : centre de traitement et de conditionnement des déchets radioactifs.

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Sources : Wikipédia, YouTube, INA.