Jean-Henri Casimir Fabre, naturaliste et entomologiste.

Jean-Henri Casimir Fabre, né le 21 décembre 1823 à Saint-Léons (Aveyron), mort le 11 octobre 1915 à Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), est un homme de sciences, un humaniste, un naturaliste, un entomologiste éminent, un écrivain passionné par la nature et un poète français de langues d’oc (et à ce titre félibre) et française, lauréat de l’Académie française et d’un nombre élevé de prix.

Il peut être considéré comme l’un des précurseurs de l’éthologie, science du comportement animal, et de l’écophysiologie.

Ses découvertes sont tenues en haute estime en Russie, aux États-Unis, en Chine, en Corée et surtout au Japon où Jean-Henri Fabre est considéré comme le modèle accompli de l’homme de sciences et de l’homme de lettres réunis et, à ce titre, est au programme des enseignements de l’école primaire. Il est aussi mondialement connu pour ses Souvenirs entomologiques, qui ont été traduits en quinze langues.

« Un grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s’exprime en poète »

c’est ainsi que Jean Rostand qualifie Jean-Henri Fabre.

Dès son plus jeune âge, il est attiré par la beauté d’un papillon ou d’une sauterelle… Le souvenir de cette enfance restera à jamais gravé dans sa mémoire. A l’âge de 7 ans, il revient à Saint Léons, où il suit sa scolarité.

En 1833, son père emmène toute la famille à Rodez pour y tenir un café. Quatre années plus tard, ils s’installent à Toulouse. Jean-Henri Fabre rentre au séminaire qu’il quitte en 5ème pour gagner sa vie : il se retrouve à vendre des citrons à la foire de Beaucaire.

Il décide alors de se présenter à un concours, afin d’obtenir une bourse pour l’Ecole Normale primaire d’Avignon. Il est reçu, et remporte, au bout de trois ans, son brevet supérieur. Le jeune Fabre commence sa carrière d’instituteur à Carpentras, il a alors 19 ans. Sa préférence va aux leçons d’histoire naturelle en pleine garrigue.

Jean-Henri Fabre, carte maximum, 7/04/1956.

En 1849, il est nommé professeur de physique à Ajaccio. La nature et les paysages de l’Ile de Beauté le séduisent tellement, qu’il décide d’en étudier la flore et la faune. Le botaniste avignonnais Requien lui transmet aussi son savoir.

Plus tard c’est en compagnie de Moquin-Tandon qu’il herborise. Les grandes compétences de cet enseignant seront déterminantes pour le cheminement de Jean-Henri Fabre, en tant que naturaliste.

De retour sur le continent en 1853, il accepte un poste dans une école d’Avignon, et déménage dans une petite maison, bien modeste, rue des Teinturiers, dans le quartier Saint Dominique. Jean-Henri Fabre se consacre alors à l’étude de la garance ( Rubia tinctoria ) pour en améliorer les rendements en garancine, ou alizarine, colorant naturel. Les draperies d’Elbeuf utilisaient la poudre de garance pour obtenir le rouge des pantalons de l’armée française. Jean-Henri Fabre a déposé trois brevets en 1860.

Le Ministre Victor Duruy lui confie la création de cours du soir pour adultes, mais sa façon très libre d’enseigner déplaît à certains. Il démissionne alors, et s’installe à Orange. Il y séjourne avec toute sa famille, pendant presque une dizaine d’années, et c’est là qu’il écrit la toute première série des « Souvenirs Entomologiques ».

Il adore organiser des excursions botaniques au Mont Ventoux avec ses amis, Théodore Delacour et Bernard Verlot. C’est à cette même période que Jean-Henri Fabre se lie d’amitié avec le philosophe anglais John Stuart-Mill, mais ce dernier décède trop tôt, et leur projet commun, d’établir une « flore du Vaucluse » ne voit jamais le jour. Le destin anéantit alors Jean-Henri Fabre, par la mort de son fils Jules, âgé de 16 ans, le seul de ses six enfants à partager ses passions pour l’observation de la nature. Il lui dédia certaines découvertes d’espèces de plantes qu’il découvrit par la suite.

Les champignons ont toujours intéressé Jean-Henri Fabre. En 1878 il écrit un merveilleux essai sur les « Sphériacées du Vaucluse ». Intarissable au sujet de la truffe, il décrit avec un tel brio son odeur que les gourmets peuvent en retrouver tous les arômes.

A la fin de l’année 1878 paraissent la première série des « Souvenirs Entomologiques ». Cette oeuvre démontre son génie animé par une passion vraie et authentique de la vie, sous toutes ses formes.

Jean-Henri Fabre obtient maints titres scientifiques, malgré cela, il demeure toujours d’une grande simplicité. Il est presque autodidacte. Il maîtrise le dessin , l’aquarelle, et nous lui devons de magnifiques planches sur les champignons, qui rendaient Frédéric Mistral très admiratif.

En 1879, il fait l’acquisition de l’Harmas de Sérignan, où il réside jusqu’à sa mort. Là il peut se livrer à toutes ses expériences et réflexions en toute quiétude. C’était ce dont il avait toujours rêvé. Il y fait aménager sa maison familiale, son bureau, sa bibliothèque. Ce lieu incomparable est le cadre qui convient enfin à Jean-Henri Fabre, poète et savant. À ce jour, c’est un musée au milieu d’un magnifique jardin botanique qui respire la Provence.

Jean-Henri Fabre fut admiré de Darwin, de Maeterlinck, de Rostand, de Jünger, de Bergson, Roumanille, Mallarmé… On peut le considérer comme un des précurseurs de l’Éthologie, la science du comportement animal et humain. Darwin, à la lecture des « Souvenirs Entomologiques », le qualifia « d’observateur inimitable », en raison de la précision de ses expériences, de ses découvertes sur la vie et les moeurs des insectes. Savants, hommes de lettres…, tous ses contemporains sont subjugués par le personnage, un botaniste certes, mais surtout un être envoûté par la nature. Jean-Henri Fabre a reçu Pasteur chez lui, ainsi que John Stuart Mill, et bien d’autres savants. Cependant, la correspondance de Fabre n’est pas très abondante.

Victor Duruy présente Jean-Henri Fabre à Napoléon III, qui lui décerne la Légion d’honneur.

Raymond Poincaré de passage non loin de Sérignan, fait un détour par l’Harmas, afin de lui rendre hommage.

En 1915, s’éteint celui qui voua toute sa vie à l’étude des insectes, à l’âge de 92 ans. Il est alors enfin reconnu, un peu tardivement, il est vrai, comme il se plaisait à en plaisanter.

Le monde du cinéma a rendu de nombreux hommages à Jean-Henri Fabre. Henri Diamant-Berger a réalisé, en 1951, une biographie du savant « Monsieur Fabre » incarné par Pierre Fresnay ; Patrick Maurin (Patrick Dewaere), y interprétait le rôle d’un enfant du savant. Luis Buñuel se voulait disciple de Fabre, en témoignent dans ses films, l’acuité de son regard et la précision de son sens de l’observation. Louis de Funès relisait régulièrement les « Souvenirs Entomologiques » dont il s’inspirait dans la préparation de ses rôles. Louis de Funès a d’ailleurs transmis sa passion à son fils, Patrick.

Outre le « philosophe entomologique », le « psychologue du monde des Insectes », Jean-Henri Fabre est aussi un merveilleux « félibre » : il nous a laissé son recueil de poèmes « Oubreto Provençalo ». Majoral du Félibrige, on le surnomme avec affection « Le Félibre du Tavan », ( « Poète des Hannetons », en Provençal ). Sur son petit harmonium à l’Harmas, il compose quelques chansons…

Sources : Wikipédia, e-fabre.