Le site archéologique de Faras (Soudan).

Faras, connu aussi sous le nom de Pachoras (en grec : Pakhoras), est un site archéologique de Nubie dans l’actuelle Égypte.

Le site, situé à l’extrême nord du saillant de Wadi Halfa, est entièrement submergé par le lac Nasser depuis les années 1960.

Centre administratif égyptien durant le Nouvel Empire et la Basse époque, puis cité méroïtique, la ville devient la capitale du royaume de Nobatie durant la période chrétienne de la Nubie.


Les premières traces d’occupation du site apparaissent durant la période prédynastique. Il s’agit d’un cimetière de cent-seize tombes situé à deux kilomètres à l’ouest de la citadelle de Faras. Les sépultures ont été fouillées par l’équipe de Francis Llewellyn Griffith durant les années 1910, les objets collectés permettent de rattacher ce cimetière à la culture du Groupe A (3800-3100 avant notre ère). Parmi les nombreux artefacts découverts : des poteries gravées de facture égyptienne, des poteries de style plus local, quelques objets en cuivre, des bijoux, des perles. Une partie de ces objets est conservée au British Museum, au Metropolitan Museum of Art et au Musée égyptien de Berlin. Proche du cimetière, Griffith découvre les vestiges d’un village datant de la même époque.

Plus aucun indice d’occupation humaine n’apparait pendant près de mille ans. Un nouveau cimetière est découvert au sud-ouest de la citadelle de Faras, il occupe une surface 100 × 60 m et est daté de la culture du Groupe C (2400-1550 avant notre ère). Il a malheureusement été pillé durant l’antiquité et peu d’artefacts ne subsistent. Griffith fouille néanmoins deux-cent-quarante-quatre sépultures et y découvre des stèles, quelques bijoux, des scarabées gravés et de nombreuses poteries. Quelques-uns de ces objets sont également visibles au British Museum, au Metropolitan Museum of Art et au Musée égyptien de Berlin.

Une forteresse égyptienne a été construite sur les contreforts situés à l’ouest de la citadelle de Faras durant le Moyen Empire. Griffith date cette structure du règne de Sésostris III (XIIe dynastie) ainsi que pourrait l’attester une inscription sur le temple d’Hathor situé à proximité. De cette forteresse ne subsistait que des ruines permettant néanmoins d’en restituer le plan. Très peu de vestiges furent découverts dans ce bâtiment,  uniquement quelques poteries caractéristiques du Moyen Empire.

Un immense cimetière de l’époque méroïtique s’étendait aux abords du temple de Toutânkhamon. deux-mille sépultures y furent fouillées par l’équipe de Griffith sur les trois-mille (minimum) constituant le cimetière. Ces fouilles permirent de récolter une quantité considérable d’artefacts dont Griffith fait une précise description. Le British Museum, le Metropolitan Museum of Art et le Musée égyptien de Berlinen possèdent un grand nombre, vaisselles en poterie et en bronze, couvercle de miroir, pointes de flèches, très nombreux bijoux en or et argent (pendentifs, bagues), colliers de perles, figurines en ivoire, stèles sculptées, statues. Les tombes les plus riches sont de type mastaba.

La cathédrale de Faras est l’église nubienne la plus célèbre en raison de ses nombreuses fresques.

La construction de la cathédrale dédiée à la Vierge et à saint Michel, a été réalisée en trois étapes. Le plus ancien bâtiment a été construit dans les années vingt du viie siècle sous l’évêque Aetios. Il s’agissait d’un bâtiment de 24,5 × 14,5 mètres avec trois nefs et une abside. Les piliers de l’église, l’espace dans les nefs et de nombreux éléments de décoration étaient en pierre.

L’an 11 du règne du roi Mercurios, en 707, cette église a été élargie à 24,5 × 24 m, avec l’établissement de chapelles latérales, l’intérieur de l’église étant en forme de croix. La partie inférieure des murs est désormais en pierres. La partie supérieure est composée de torchis, supportée par des colonnes de granit. On peut supposer que les colonnes de granit de l’église du Vieux Dongola servirent de modèle. Le premier programme de peintures murales est réalisé après cette rénovation effectuée à l’époque de l’évêque Paulos au VIIIe siècle.

Trente des peintures appartiennent à cette phase, ce sont les plus anciennes, leur style les rattache à l’Alexandrie hellénistique.

Sainte-Anne, peinture sur mur du VIIIe siècle, découverte à Faras, conservée au musée national de Varsovie. Au IXe siècle, les espaces laissés vides par ce premier programme sont complétés par une nouvelle série de peintures.

Au Xe siècle, les peintures de la première phase sont recouvertes par un enduit à la demande de l’évêque Kollouthos et un second programme décoratif est réalisé, on y devine l’influence de l’art de Syrie et de Palestine.

La cathédrale est ensuite reconstruite sous l’épiscopat de Petros (974-997)22, l’église est transformée et le naos remodelé de manière exhaustive. Les colonnes de granit sont remplacées par des piliers de briques, le toit en bois par des coupoles.

Au tournant des Xe – XIe siècles, des peintres, appartenant à un atelier unique, se succèdent sous les épiscopats de Petros, Ioannes puis Marianos, ils auront réalisé un troisième programme de soixante peintures murales clairement inspirées de l’art byzantin. Elles sont très détaillées, les personnages y sont richement vêtus et accompagnés de nombreux attributs. Cette école de peinture sera répandue dans tout le royaume nubien.

Au chœur de la cathédrale, une Croix comporte en son centre un buste du Christ en médaillon, il bénit de la main droite et tient un livre fermé de la main gauche. Il est escorté des Quatre Vivants, à savoir des symboles de l’homme, de l’aigle, du taureau et du lion, ce qui fait de cette peinture une Majesté crucis. Elle est gemmée et richement travaillée et comme plantée sur un socle à trois marches.

À la fin du XIIe siècle, les espaces laissés vides sont complétés par des peintures représentant des dignitaires protégés par des saints. Les dernières peintures datent du milieu du XIIIe siècle, les abords de la cathédrale commencent alors à être envahis par le sable, le sol atteint le bas des fenêtres et des escaliers sont installés pour descendre à l’intérieur de la cathédrale.

Au XIVe siècle, le siège épiscopal de Faras est déplacé à Qasr Ibrim où réside désormais l’évêque. L’église se détériore puis est finalement recouverte de sable. Une citadelle arabe sera construite au XVIIe siècle, au-dessus des ruines de la cathédrale.

Source : Wikipédia.

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