Le sanglier-enseigne gaulois.

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Les sangliers-enseignes gaulois sont des objets particulièrement représentatifs de la culture celtique laténienne. Ces objets sont des enseignes militaires représentant la plupart du temps un sanglier, souvent de manière stylisée. Ces étendards ont une fonction similaire à celle des aigles de l’armée romaine. Tout comme ces derniers, leur dimension sacrée semble également importante.

Fréquemment représentés dans l’iconographie monétaire et monumentale, ils sont également connus par plusieurs découvertes archéologiques réalisées la plupart du temps en rapport avec un sanctuaire.


Il s’agit de représentations de sanglier plus ou moins stylisés. Les exemplaires connus sont en bronze

Sanglier-enseigne, carte maximum, Soulac-sur-mer, 2/06/2007.

battu à froid sur une forme en bois, avec des pièces rapportées, pattes avant, oreilles, sur un corps constitué de deux plaques de tôle emboîtées. Leur mise en forme, leur assemblage, leur décoration traduisent un travail particulièrement soigné de la part des artisans. La taille des enseignes oscille entre une longueur de 55 cm pour le sanglier de Soulac-sur-mer, 45 et 53 cm pour les sangliers de Neuvy-en-Sullias. Une autre statuette trouvée à Neuvy-en-Sullias, celle du bovidé, mesure 47 cm de long, sans la tête, absente. La longueur de la crête en bronze trouvée sur le sanctuaire de l’oppidum de Corent implique un animal du même ordre de taille. L’iconographie montre que les sangliers-enseignes sont, le plus souvent, portés au bout de hampes, la finesse particulière des tôles de bronze pour leur façonnement va aussi dans ce sens.

Le sanglier est l’animal le plus fréquemment représenté sur ces enseignes gauloises. Toutefois, si le sanglier domine l’iconographie, d’autres animaux peuvent le remplacer. C’est ainsi que l’arc de triomphe d’Orange montre une enseigne militaire gauloise formée d’un taureau. Dans le récit par Plutarque de la guerre des Cimbres, ces derniers sont montrés prêtant serment sur une enseigne de bronze également en forme de taureau5. De même, la statuette de cheval en bronze de Guerchy est parfois interprétée comme une enseigne.

Un texte de Polybe donne de curieux renseignements sur les enseignes celtiques. Outre l’indication que celles-ci étaient remisées dans les temples en temps de paix, il mentionne l’existence de plusieurs types d’enseignes, dont un, qu’il qualifie d’« immobile », n’est sorti du sanctuaire que lors d’événements majeurs.

Il est possible que les plus grandes représentations animales, telles celle du grand sanglier découvert à Neuvy-en-Sullias, ou le cheval en bronze découvert avec les Carnyx au sein du dépôt de Tintignac et actuellement interprété comme une statue de culte, appartiennent à ce type d’enseigne. Elles étaient lors de leurs rares déplacements, probablement portées via un palanquin ou un chariot. Cependant, l’iconographie ne nous renseigne pas sur l’existence de telles enseignes.

Sanglier-enseigne, carte maximum, Soulac-sur-mer, 2/06/2007.

Il existe également de grands fers de lance ajourés, tels celui retrouvé dans une sépulture de la Marne au lieu-dit la Fin d’écury, à Fère-champenoise. Un autre, découvert à Thugny-Trugny en 2002, est doté d’une flamme ondulée de près d’un mètre. Un troisième est soupçonné à Tintignac. Ces artefacts sont parfois qualifiés de lance-enseignes. Ces dernières sont susceptibles de matérialiser un échelon inférieur de l’organisation militaire gauloise. On en retrouve un équivalent dans les étendards de Beneficarius de l’armée romaine.

Selon Alain Deyber, une monnaie du peuple des pétrocores, connue des numismates sous la référence LT4336, montre un emblème ressemblant à une oriflamme médiévale. Cette pièce, la quinaire Lucios – parfois attribuée aux éduens ou aux pictons par les sites de numismatique – montre un porte-étendard appuyé sur son bouclier. Le sanglier-enseigne n’est pas absent, il est porté démonté, le long de la hampe. Au sommet de cette dernière se trouve un emblème constitué de trois boules regroupées en triangle. Ce symbole, que l’on retrouve la plupart du temps sur du matériel affilié à la sphère militaire, tel le casque aux anneaux de Tintignac, pourrait être un symbole celtique du commandement.

Source : Wikipédia.

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