Le Château de Porrentruy (Suisse).

Le château de Porrentruy est un château situé au nord de la vieille-ville de Porrentruy (JU), en Suisse.

Le château est classé comme « bien culturel d’importance nationale » par l’Office fédéral de la protection de la population.

Situé précisément dans le lieu-dit du Château, le château se trouve dans l’actuelle vieille-ville de Porrentruy, dans le district homonyme de la République et canton du Jura, en Suisse.

À l’emplacement de l’actuel château se trouvait un château en bois, plus ancien, qui daterait du XIIe siècle. Il s’agissait d’une place forte entouré de fossés et de palissades surmonté d’une tour en bois dressée sur un monticule artificiel. Ce premier château fut remplacé par une construction en maçonnerie au XIIIe siècle. Seule la tour Réfous est conservée. La superficie de cet ancien château en bois correspond à la place surélevée qui entoure aujourd’hui encore la tour Réfous.

Le vaste ensemble a une forme triangulaire composé de plusieurs bâtiments qui étaient autrefois plus nombreux. Quelques traces de remparts curvilignes du XIVe siècle subsistent à l’ouest et au nord mais l’enceinte extérieure, elle, n’existe plus.


Jusqu’au début de l’époque carolingienne, l’Ajoie appartient aux comtes d’Alsace. Peu peuplée, cette région attira pendant longtemps de nombreux colonisateurs. Lors du partage de la Lotharingie, en 870, l’Ajoie échut à Louis le Germanique. Peu à peu, des familles de la petite noblesse, dispersées dans tout le pays, défrichèrent des terres incultes et érigèrent de modestes châteaux. Ce n’est que plus tard qu’elles les agrandirent pour en faire des maisons fortes. La ville de Porrentruy est promue au rang de ville au XIIIe siècle par Rodolphe de Habsbourg. Le château, lui, devient propriété des princes-évêques de la Principauté épiscopale de Bâle dès 1270. Le 21 mars 1337, le château est victime d’un incendie. Le 20 juin 1384, le château et la ville sont rattachés à la Principauté épiscopale de Bâle avant de se rattacher, le 18 juillet de l’année suivante, à la seigneurie de Roche-d’Or. Le 5 juillet 1386, le château et la ville sont vendus à la Principauté de Montbéliard. Finalement, entre le 1461 et 1462, le château et la ville sont rachetés par le prince-évêque de Bâle Jean de Venningen. En 1465, le château est relevé. Le 10 juillet 1528, la Réforme protestante conquiert Bâle où le prince-évêque Jacques-Philippe de Gundelsheim est contraint de se réfugier au château de Porrentruy. À partir de cette date, le château devient la résidence des princes-évêques.

Le château subira un deuxième incendie le 19 décembre 1558. Comme ce fut la Chancellerie qui brula, une grande partie des archives furent détruites. Ferdinand Ier imposa aux sujets et vassaux de la Principauté épiscopale de Bâle de déclarer les fiefs et biens qu’ils retiennent de l’église de Bâle.

En 1575, Jacques-Christophe Blarer de Wartensee est élu prince-évêque. Celui-ci rénove complément le château entre 1590 et 1597. Il crée également, à Porrentruy, le Collège des Jésuites et assura la fondation d’une imprimerie. La ville connut alors une ère de prospérité qui prit fin avec la guerre de Trente Ans, durant laquelle la cité fut assiégée et occupée à plusieurs reprises par des troupes diverses. Après la guerre, le château redevient possession du prince-évêque le 29 juillet 1650.

Le 27 juillet 1697, ce sont les écuries qui brulent.

En 1716, le prince-évêque Jean-Conrad de Reinach fonde une académie au château.

Durant l’été 1790, inspirée par la Révolution française, cette partie du Jura, et plus particulièrement le Nord, s’agite ; des émeutes éclatent et un comité révolutionnaire réclame la tenue d’États généraux sous l’impulsion des corporations de Porrentruy. Inquiet, le prince-évêque, Joseph Sigismond de Roggenbach, fait appel à l’empereur qui lui envoie des troupes autrichiennes au printemps 1791, lesquelles sont cantonnées à Porrentruy. La France entre en guerre contre l’Autriche le 20 avril 1792. Le 30 avril, son armée pénètre dans l’évêché de Bâle pour, en conformité avec l’alliance de 1780 conclue avec le Prince-Évêque, repousser les Autrichiens devenus ennemis. Les troupes françaises occupent la partie germanique de la principauté, mais ne franchissent pas les frontières des bailliages sud, respectant ainsi les territoires de la Confédération. Entre-temps, le prince a déjà pris la fuite abandonnant le château pour se réfugier à Bienne emportant avec lui de nombreux documents avec lui ; ils échouent à Vienne. Le reste demeure à Porrentruy. Cette fuite sans gloire sonne le glas de la principauté épiscopale, même si Roggenbach gouverne encore, au moins nominativement, le sud du territoire. Le 6 septembre 1792, les révolutionnaires d’Ajoie prennent possession du château.

Le révolutionnaire jurassien Joseph-Antoine Rengguer arrive dans le sillage de l’armée française avec ses partisans. Sous son impulsion autoritaire, et avec les bonnes grâces de la France, une Assemblée nationale est convoquée. Le 19 décembre 1792, cette Assemblée proclame la déchéance du Prince-Évêque et la création de la République rauracienne. Le 21 mars 1793 la Convention nationale accepte l’annexion sous la forme d’un nouveau département : le Mont-Terrible.

Après la chute de Napoléon, le Congrès de Vienne va alors redessiner les frontières de l’Europe. Après neuf mois de négociations, il est finalement décidé de rattacher le territoire jurassien au canton de Berne. Dès lors, le château devient propriété dudit canton. Dès 1837, le canton souhaite l’implantation d’un orphelinat et hospice dans le château6. Par cet acte, le château devient la propriété de toutes les communes du district de Porrentuy. L’Hospice des pauvres ouvre le 14 septembre 1841 et ferme le 14 novembre 1930. Le 3 novembre 1932, le château et racheté par le canton de Berne et devient le siège de l’administration du district.

En 1937, le château est aménagé en caserne militaire jusqu’en 1945. Le 2 septembre 1956, par votation populaire cantonale, le peuple accepte la restauration du château et le transfert des administrations de district dans ledit bâtiment. La restauration aura lieu de 1958 à 1961.

Avec la création de la République et canton du Jura le 24 septembre 1978 et de son ascension au rang de 23e canton, le nouveau Gouvernement jurassien devient propriétaire du château et décide, le 19 janvier 1979, d’y installer le Tribunal cantonal.

Le 19 septembre 1997, un incendie criminel ravage les bureaux du substitut du procureur.

Source : Wikipédia.

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