Le camembert.

Camembert est une appellation générique qui désigne généralement un fromage industriel à pâte molle et à croûte fleurie. Commercialement, cette appellation d’origine normande ne fait l’objet d’aucune protection et se voit utilisée pour des fromages n’ayant parfois que peu de rapport avec le camembert originel. Dans certaines régions de France, le camembert est appelé « claquos », « calendos » ou « camembos » ou cadendos ou cadenli ou cadenil.

Pour se distinguer de cette multitude de fromages appelés « camembert » par leurs fabricants, la filière de production agricole normande du camembert originel a demandé et obtenu l’enregistrement comme AOP, une protection de l’Union européenne, de l’appellation d’origine « camembert de Normandie ». La production du lait et sa transformation en fromage sont assurées uniquement par cette filière composée d’agriculteurs producteurs fermiers et de transformateurs qui respectent le cahier des charges attaché à ce label officiel.


Le camembert, carte maximum, 24/05/2003.

Il a existé des fromages dans cette région bien avant la naissance de la célèbre Normande Marie Harel, en 1761. Dès 1554 et 1569, le fromage du pays d’Auge est cité. En 1708, Thomas Corneille évoque le fromage de Camembert dans un traité de géographie. Depuis le XVIIIe siècle, le camembert est devenu une référence. Selon Pierre Androuët, ce fromage frais de lait caillé écrémé et égoutté a été transformé par le secret de fabrication du fromage de brie et son essor économique est lié à la proximité de stations balnéaires à la mode : le fromage trouva là une clientèle de touristes qui le fit découvrir à Paris. Selon la légende, historiquement peu crédible, l’histoire du fromage commencerait en octobre 1791, lorsque Marie Harel, une habitante de Camembert, aide le prêtre réfractaire alençonnais Charles-Jean Bonvoust à échapper aux républicains. Ce curé, prétendument originaire de Brie, l’aurait alors remerciée en lui révélant le secret de fabrication du fromage briard. Marie Harel (II), la fille de Marie Harel (I) et son époux Thomas Paynel, augmentèrent peu à peu la production de ce nouveau fromage. Napoléon III, lors d’un séjour effectué à Argentan, l’aurait goûté, apprécié et se le serait fait livrer à son palais des Tuileries à Paris. C’est ainsi qu’aurait commencé la fortune du Camembert.

L’inclusion d’une portion de camembert dans la ration militaire, durant la Première Guerre mondiale contribue également à la diffusion du produit.

L’émergence de crises sanitaires alimentaires impliquant le lait cru ou pasteurisé sont toujours possibles. Elles peuvent fortement affecter les producteurs et les transformateurs. Il existe une divergence de points de vue dominants à propos des notions de « risques sanitaires » et de « qualité » entre la France et certains pays anglo-saxons (États-Unis, notamment). Le lait cru est perçu comme source de risques dans certains pays, et comme gage de qualité dans d’autres ; En 2007, le groupe Lactalis et la Coopérative Isigny-Sainte-Mère, les deux plus grands fabricants de camembert de Normandie, fabriquant alors 90 % du volume de cette Appellation d’origine protégée, ont souhaité « momentanément » abandonner cette dernière pour n’avoir plus à en respecter les contraintes, pour des motifs sanitaires selon ces entreprises. Ceci se serait traduit par une chute des ventes de 6 500 tonnes en 2007 à 4 500 tonnes entre 2007 et fin 2008. Ne cèdant pas à la pression des 2 transformateurs industriels, le Syndicat des Fabricants de Camembert de Normandie a refusé de modifier son cahier des charges. La Coopérative Isigny-Sainte-Mère a finalement relancé une fabrication de camembert de Normandie, tout en maintenant une fabrication de « camembert générique » sous sa marque Le Médaillon issu de lait microfiltré.

Le début des années 2000 verra la totale disparition des modestes productions paysannes de camembert de Normandie.

En 2019, trois grosses fermes assurent une production de camembert de Normandie commercialisée avec la mention « fermier ».

Le lait est réchauffé à environ 37 °C puis ensemencé en levain (bactéries lactiques) avant d’être emprésuré. La coagulation prend environ 3/4 d’heure. Le fromage caillé est tranché en petits cubes, à l’aide d’un tranche-caillé. Laissé au repos, le lactosérum remonte à la surface. Il est soutiré par le fromager avant que le caillé soit mis en moule. Là, l’égouttage se poursuit et le moule donne sa forme circulaire au fromage. Le fromage est retourné à plusieurs reprises pour être égoutté uniformément.

Une fois formé, le fromage est déplacé vers le hâloir où commence l’affinage. La température et l’hygrométrie sont régulées afin de mettre les ferments lactiques dans les meilleures conditions de développement. Au bout de quelques jours apparaît un feutrage blanc, le pénicillium spécifique : Penicillium camembertii.

Symbole de son aura auprès du consommateur, il existe des collectionneurs de boîtes de camembert, les tyrosémiophiles. Avec la baguette de pain, il est un symbole international de la France.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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