L’arachide.

L’arachide (Arachis hypogaea), dont le fruit s’appelle cacahuète ou cacahouète qui signifie cacao de terre), arachide, pois de terre, pistache de terre et pinotte (de l’anglais peanut) au Canada est une plante de la famille des légumineuses (Fabaceae) originaire du nord-ouest de l’Argentine et du sud-est de la Bolivie et cultivée dans les régions tropicales, sub-tropicales et tempérées pour ses graines oléagineuses. Elle présente la particularité d’enterrer ses fruits après la fécondation.


L’arachide est une plante annuelle à fleurs jaunes de 20 à 90 cm de hauteur.

Les feuilles sont composées à deux ou trois paires de folioles membraneuses, ovales. Elles sont munies à leur base de stipules engainantes.

Les fleurs sont presque sessiles et apparaissent à l’aisselle des feuilles, isolément ou en petits groupes. La corolle papilionacée est jaune orangé. Les étamines au nombre de neuf sont soudées en tube par leur filet. L’ovaire est inséré sur un support particulier, le gynophore.

Arachide, carte maximum, Mozambique, 1981.

Après fécondation, l’ovaire est porté en terre par le développement du gynophore qui s’allonge en se courbant vers la terre par géotropisme positif.

Le fruit mûrit à une profondeur de 3 à 5 cm. C’est une plante qui requiert pour cette raison un sol léger et bien drainé. Le fruit est une gousse de 3 à 4 cm de long, appelée coque sur le plan commercial. La gousse multiséminée à déhiscence longitudinale, typique des Fabacées, subit une modification morphologique : elle devient pauciséminée et indéhiscente, réticulée extérieurement et étranglée entre les graines (le plus souvent seulement deux).

Les graines ovoïdes sont enveloppées dans un tégument sec rouge.

Le genre Arachis est endémique d’Amérique du Sud. L’arachide cultivée (Arachis hypogaea) est issue d’une hybridation entre deux espèces sauvages, probablement A. duranensis et A. ipaensis. L’hybride initial aurait été stérile, mais un doublement chromosomique spontané aurait restauré sa fertilité, formant ce qu’on appelle un amphidiploïde ou allotétraploïde. L’hybridation se serait produite une seule fois et aurait donné naissance à A. monticola, une forme sauvage d’arachide qui se rencontre spontanément en Argentine ou en Bolivie.

Les plus anciens vestiges archéologiques connus de gousses d’arachide datent d’environ 7 600 ans, peut-être une espèce sauvage en culture ou A. hypogaea au début de la domestication. L’arachide était donc déjà cultivée en Amérique du Sud à l’arrivée des conquistadors. Il en est fait état pour la première fois dans une chronique espagnole de 1569, à propos du Pérou où, par la suite, on a trouvé en grand nombre des pousses et des graines d’arachides dans les tombes précolombiennes.

Jean de Léry, pasteur, grand voyageur et écrivain français décrit cette plante sous le nom de «manobi » comme une culture de la région de Rio:

« Les sauvages ont semblablement une sorte de fruicts, qu’ils nomment Manobi, lesquelles croissans dans terre comme truffes, et par petits filemens s’entretenans l’un l’autre, n’ont pas le noyau plus gros que celuy de noisettes franches, et de mesme goust. » (Histoire d’un voyage faict en la terre du Brésil, 1564).

Au xviie siècle, le Père Charles Plumier, un botaniste et voyageur-naturaliste français, la signale aux Antilles. Les négriers portugais l’importèrent, semble-t-il, en Afrique vers le milieu du XVIe siècle. Bientôt les indigènes de la Sénégambie la cultivent autour des cases, et dès 1560, Alvarez de Almada, parle d’abondantes récoltes de mantiga consommée fraîche par les Mandingues.

Les variétés cultivées sont très nombreuses et regroupées en deux grands types :

  • Virginia, à port rampant et à cycle végétatif long (120 à 140 jours) ; les graines ne germent pas prématurément ; cette variété est plus résistante à la tavelure des feuilles ;
  • Spanish et Valencia, à port érigé et à cycle végétatif court (90 à 110 jours) ; le rendement est plus élevé, mais la germination rapide après maturité peut poser problème.

Le cycle de culture dure de 90 à 150 jours. La floraison intervient environ un mois après le semis.

Les cacahuètes ne poussent que dans des sols bien drainés et pas trop argileux pour éviter les pertes au moment de la récolte (arrachage). Le pH idéal est de 5,8. Les cacahuètes sont des légumineuses et peuvent satisfaire la totalité ou presque de leurs besoins en azote grâce à une relation de symbiose qu’elles entretiennent avec un type de bactérie (Rhizobium). Il faut inoculer ce rhizobium sur un sol qui en est dépourvu, à raison de 9 kg/ha pour obtenir une bonne nodulation (l’inoculant doit être épandu directement sur la semence dans la raie de semis).

Pour protéger le sol contre l’érosion par le vent et par l’eau, on y installe normalement une culture couvre-sol d’hiver (CIPAN) qui sera ensuite enfouie vers la fin avril, afin de lui laisser le temps de bien se décomposer avant les semailles de l’arachide.

Les petits exploitants africains plantent souvent les cacahuètes avec une ou deux autres cultures, telles que le sorgho, le millet ou les pois sauvages. Les cultures se font en buttes (surélevées) séparées d’un mètre environ ; ce qui permet d’améliorer le drainage et facilite l’arrachage. Dans les régions de savane au nord de l’Afrique occidentale, elles sont généralement plantées en juin et récoltées en septembre ou octobre. Dans les régions de savane du sud, où les précipitations sont plus élevées, il est souvent possible d’obtenir deux récoltes (la première se faisant d’avril ou mai jusqu’au mois d’août, et la deuxième d’août ou septembre jusqu’au mois de novembre).

La récolte doit se faire dès la maturité (lorsque la pellicule qui recouvre la graine se détache facilement). Un point important est d’éviter le développement de moisissures qui peuvent produire des aflatoxines, dangereuses pour le bétail qui consommerait les tourteaux contaminés.

À signaler, une maladie virale, la « rosette de l’Arachide (en) », transmise par un puceron. Cette maladie provoque le rabougrissement des pieds et fait baisser sensiblement le rendement surtout si elle apparaît tôt (moins de 40 jours après le semis).

Deux autres maladies fongiques, la cercosporiose (tavelure des feuilles) et la rouille (spores sur la face inférieure des feuilles), sont présentes sur l’arachide surtout en climat humide, où elles provoquent une chute des feuilles entraînant une baisse des rendements en gousses.

  • Alimentation humaine :Huile d’arachide, utilisée comme huile de table ou comme matière première pour la fabrication de margarine, résiste bien aux hautes températures (friture) ;
  • Beurre de cacahuète (appelé beurre d’arachide au Canada).
  • Farine d’arachide, aliment de complément employé en biscuiterie (déshuilé, riche en acides aminés essentiels)
  • Arachides en coque (aliment de base dans certains pays d’Afrique)
  • Arachides décortiquées, arachides grillées pour apéritif (mélangées à d’autres ingrédients : sel, amidon modifié de pomme de terre, exhausteur de goût E621, gélifiant E414, dextrose, farine de blé, levure en poudre, protéines végétales hydrolysées (soja, maïs), épices (paprika, macis), poudre d’oignon, arôme, graines de céleri11), arachides pour confiserie
    sauce Saté, condiment en Asie du Sud-Est et aux Pays-Bas
  • L’arachide est également consommée en sauce en Afrique de l’Ouest. La sauce à la pâte d’arachides (obtenue en écrasant des arachides rôties) appelée maffé est une sauce aux légumes et à la viande. Elle accompagne le riz ou le couscous de petit mil, de sorgho ou de maïs. Les arachides crues écrasées sont par contre cuites en sauce avec des feuilles et de la viande. Cette sauce accompagne exclusivement le couscous local.
  • Purée d’arachide, pimentée ou non (Dakatine)
  • Alimentation animale :Tourteau d’arachide, résidu de pression après extraction de l’huile
  • fanes utilisées comme fourrage (équivalent aux fanes de pois)12. En foin, le séchage dure plusieurs semaines13.
  • Industrie :huile d’arachides de deuxième extraction pour savonnerie
    coques utilisées comme combustible
  • Engrais vert : La culture de l’arachide, comme celle des autres légumineuses, enrichit le sol en azote.
  • Plante médicinale : l’huile d’arachide est inscrite à la pharmacopée française comme solvant médicamenteux.

Composition des graines (sans peau) :


La molécule de pyridine est responsable de l’odeur des cacahuètes.
L’arachide, par sa consommation sous forme de cacahuète, est une des plantes qui présentent le plus grand risque de contamination alimentaire, aigüe, ou plus souvent latente, par une mycotoxine, l’aflatoxine, synthétisée par le champignon microscopique Aspergillus flavus, et extrêmement cancérogène.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.