L’amitié franco-allemande.

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L’amitié franco-allemande est une notion diplomatique franco-allemande née des suites de la Seconde Guerre mondiale, troisième conflit en moins d’un siècle entre la France et l’Allemagne. Pour éviter une nouvelle guerre et mettre fin au revanchisme, des efforts de rapprochement sont entrepris par les deux pays.

Elle s’est donc développée en parallèle avec l’Union européenne, le couple franco-allemand ayant toujours été un moteur de la construction européenne. Le traité de l’Élysée, en 1963, a officialisé ce rapprochement symbolique.

L’amitié franco-allemande fait un premier pas décisif le 9 mai 1950 lorsque le chancelier Konrad Adenauer accepte en moins de 24 heures le projet de constitution de la CECA (Communauté européenne du Charbon et de l’Acier) qui lui a été adressé personnellement par le ministre français Robert Schuman. Les lettres échangées par les deux hommes à cette occasion témoignent du degré de confiance mutuelle qu’ils avaient pu établir au cours de leurs contacts antérieurs. Comme le relèvent les deux intéressés, cette proposition, malgré son vague, règle d’emblée les problèmes récurrents de la Sarre et de la Ruhr et permet aux deux pays d’envisager une coopération sur un pied d’égalité.

En août 1950, les villes de Montbéliard et de Ludwigsbourg organisent le premier échange de jeunes et le premier jumelage de villes entre la France et l’Allemagne à l’initiative des maires Lucien Tharradin et Elmar Doch, qui se sont mis d’accord au cours d’une rencontre entre maires à Stuttgart. Ce jumelage franco-allemand a servi de modèle à de nombreux autres.

Le 23 avril 1960, le chancelier allemand Konrad Adenauer et le premier ministre français Michel Debré inaugurent conjointement un jardin franco-allemand à Sarrebruck dans le cadre de l’apaisement nécessaire après le référendum d’autodétermination de la Sarre de 1955 (où 67,7% des Sarrois ont voté pour leur rattachement à l’Allemagne).

Du 4 au 9 septembre 1962, le général de Gaulle parcourt l’Allemagne et y prononce une dizaine de discours dont 6 en allemand (appris par cœur), suscitant une vague d’enthousiasme en Allemagne. Son discours à la jeunesse, prononcé le 9 septembre au château de Ludwigsbourg est le véritable lancement de l’amitié franco-allemande scellée peu après par le traité de l’Élysée.

En 1963, le président Charles de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer signent le traité de l’Élysée pour que la coopération franco-allemande devienne une réalité quotidienne. Depuis, de nombreuses villes, écoles, régions et universités sont jumelées et l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) offre à des millions de jeunes la chance de participer à des échanges. Depuis 1999, et selon l’accord de Weimar, signé en 1997, l’Université franco-allemande (UFA) soutient des partenariats entre établissements d’enseignement supérieur français et allemands. Elle permet ainsi à des étudiants des deux pays de suivre des cours partagés entre France et Allemagne, et à des chercheurs de mettre en commun leurs savoirs.

En 2003, les parlementaires français et allemands se réunissent dans la salle du Congrès du château de Versailles pour commémorer le traité de l’Élysée de 1963.

Le couple franco-allemand a toujours été un moteur de la construction européenne.

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Sources : Wikipédia, YouTube