L’abbatiale Saint-Sauveur à Redon (Ille-et-Vilaine).

L’abbatiale Saint-Sauveur est une église catholique située à Redon dans le département français d’Ille-et-Vilaine en région Bretagne. Située au nord de l’ancienne abbaye Saint-Sauveur de Redon, elle en était l’église abbatiale jusqu’en 1790. À cette date, l’abbaye est supprimée ; l’église est ensuite affectée à la paroisse, tandis que les bâtiments conventuels deviennent un lycée.

La construction a commencé au XIe siècle. Il subsiste de cette époque la nef romane, amputée de ses cinq premières travées à la suite d’un incendie en 1780. Le transept, construit au XIIe siècle, est particulièrement remarquable : sa croisée s’inspire de constructions contemporaines du sud-ouest de la France ; le chevet date quant à lui du dernier tiers du XIIIe siècle. Il s’inscrit dans la lignée des constructions très unifiées et rigoureuses de l’architecture gothique rayonnante de l’Île-de-France. Enfin, le clocher est issu d’une campagne de construction postérieure à celle du chevet, et qui visait à créer une façade monumentale. Ce projet étant resté inachevé, il n’en reste que le clocher, qui a été séparé de l’église lors de l’incendie de 1780. À cet ensemble a été ajoutée, sur le flanc nord du chevet, une chapelle construite vers le milieu du XVe siècle pour le duc François Ier de Bretagne.

L’église est classée au titre des monuments historiques par la liste de 1862 ; le clocher est classé à son tour en 1875.

Abbatiale de Redon, carte maximum, 7/03/1987.

L’église abrite plusieurs objets protégés au titre des monuments historiques, notamment le tombeau du duc François Ier de Bretagne, ainsi qu’un retable monumental baroque dans le chœur, autour du maître-autel. Elle dispose de deux orgues, le grand-orgue et l’orgue de chœur.

L’abbaye, fondée en 832, disposait d’une église édifiée vers 848 et consacrée à saint Étienne, située un peu plus à l’est que le bâtiment actuel. Elle est ravagée par les Normands, puis reconstruite une première fois par l’abbé Ritcand (868-871) à l’emplacement actuel ; certaines parties du mur nord de la nef et du bras septentrional du transept pourraient dater de cette époque. Cette nouvelle église est de nouveau ruinée, avec le monastère, par un second raid normand en 920. Les moines quittent alors l’abbaye et errent pendant plusieurs années en Val de Loire, en Bourgogne et en Poitou.

L’église est de nouveau reconstruite dans la première moitié du XIe siècle suivant les principes de l’architecture romane. Cet édifice était alors l’un des plus imposants du duché de Bretagne et comportait un chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes. Vers le milieu du XIIe siècle est édifiée la tour de croisée, inspirée de bâtiments prestigieux d’Aquitaine.

En 1230, un incendie endommage gravement l’édifice roman. Le roi Henri III d’Angleterre, de même que le pape, incitent à la reconstruction de l’église, mais un conflit survenu entre le duc Jean Ier de Bretagne et les moines force ces derniers à l’exil et retarde le lancement du chantier. Les moines rentrent en 1256, et la construction ne commence qu’en 1260-1270. En 1276, les parties basses du vaisseau central et les chapelles rayonnantes étaient probablement déjà bien avancées, car l’abbaye reçoit un crucifix et deux statues en argent de la Vierge et de saint Jean pour le maître-autel. Enfin, les parties hautes sont probablement achevées ou en voie d’achèvement vers 1300, car les verrières hautes contenaient au XVIIe siècle des vitraux représentant les ducs Jean Ier mais également Jean II de Bretagne.

Le chantier continue, environ une décennie plus tard, à l’extrémité ouest de l’édifice : on projette de remplacer la façade romane par une façade monumentale. Cependant, on ne construit que la tour nord, probablement achevée lorsque éclate la guerre de Succession de Bretagne, en 1341. La victoire du parti Montfort se traduit par la création, dans l’abbatiale, d’une chapelle ducale consacrée à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle et plus couramment appelée « chapelle au duc », vers 1440.

L’abbaye étant passée aux mains des bénédictins de Saint-Maur, ceux-ci entreprennent dans les années 1640 la reconstruction des bâtiments claustraux, ainsi que certaines modifications de l’église : les mauristes font installer une toiture en appentis au-dessus du déambulatoire, ce qui rend aveugle le triforium au niveau du rond-point, tandis qu’il reste à claire-voie dans les travées droites. Ils font également installer un grand retable dans le chœur, autour du maître-autel.

En 1780, un incendie ravage l’abbatiale et la nef est amputée de cinq travées, ce qui explique sa séparation de la tour gothique, qui était à l’origine située au niveau de la façade. La voûte de la nef est également abaissée, ce qui entraîne la suppression des fenêtres latérales et explique le manque de luminosité à l’intérieur.

Abbatiale de Redon, prêt-à-poster.

En 1790, l’abbaye est supprimée. L’église reste cependant affectée au culte jusqu’en 1794, date à laquelle elle est transformée en temple de l’Être suprême. Elle est ensuite rendue au culte catholique sous le Premier Empire.

Le 10 novembre 1799, Redon est prise par les Chouans après des combats contre la garnison républicaine retranchée à l’intérieur de l’abbatiale. Le 4 juin 1815, les Chouans s’emparent à nouveau de la ville mais, dépourvus de canons, ils ne peuvent déloger les soldats impériaux retranchés dans la tour de l’abbatiale.

L’édifice est classé au titre des monuments historiques en 1862, pour l’église, et 1875 pour le clocher. Le clocher fait l’objet de restaurations en 18982. L’église est restaurée en 1910 et les transformations apportées par les mauristes sont alors supprimées. Une campagne de fouilles menée en 1913-1914 ne permet pas de découvrir de reliques ni de traces de pèlerinage.

L’église abbatiale Saint-Sauveur de Redon est depuis la Révolution française une église paroissiale qui appartient en 2019 à la paroisse de Saint-Conwoion en Pays de Redon. La messe y est célébrée tous les dimanches à 10 h 30. En septembre 2019, elle accueille une exposition sur le thème du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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