La garde républicaine.

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Histoire
  • Temps de lecture :7 min de lecture

La Garde républicaine est une branche de la Gendarmerie nationale qui assure des missions d’honneur et de sécurité au profit des plus hautes autorités de l’État en France, ainsi que des missions de sécurité au profit du public. Elle concourt également au rayonnement culturel de la France avec ses formations musicales et ses formations spéciales. Enfin, elle exécute des missions d’assistance, de formation et de coopération, tant en France qu’à l’étranger.

Subordonnée à la région de Gendarmerie d’Île-de-France (RGIF), son effectif comprend environ 3 300 hommes et femmes en 2019 – militaires et civils2,3. Elle est composée d’un régiment de cavalerie, de deux régiments d’infanterie, d’un escadron motocycliste et de formations musicales qui comprennent notamment l’orchestre de la Garde républicaine et le Chœur de l’Armée française.

Intrinsèquement liée à Paris, elle n’abandonne qu’en 1978 le nom de « Garde républicaine de Paris », acquis en 1870. Les gardes portent sur leur uniforme un écusson aux armoiries de la ville.

Le siège de l’état-major de la Garde républicaine se trouve au quartier des Célestins dans le 4e arrondissement de Paris.

Garde républicaine, carte maximum, Paris 22/11/1980.

La Garde républicaine est l’héritière de tous les corps qui ont assuré, depuis les premiers rois francs, les honneurs et la protection des hautes autorités de l’État et de la Ville de Paris.

Paris est dotée du guet royal créé par Saint Louis. Celui-ci devient la « garde de Paris » en 1750. Dès le 13 juillet 1789, celle-ci choisit de trahir le Roi et de servir l’Assemblée nationale. Elle est dissoute en 1791, et Paris n’a plus de garde spécifique : la police y est désormais assurée par 8 divisions de gendarmerie — la Gendarmerie nationale parisienne — jusqu’en 1793, puis par une légion de police jusqu’en 1796. Ensuite, les patrouilles et la garde des bâtiments publics sont assurées uniquement par la Garde nationale.

La Garde républicaine se rattache plus directement à la Garde municipale de Paris, créée le 12 vendémiaire an XI (4 octobre 1802) par Napoléon Bonaparte. Celle-ci s’est distinguée dans de grandes batailles, dont Dantzig et Friedland en 1807, Alcolea en 1808 et Burgos en 1812.

En 1813, elle est dissoute à la suite de la tentative de coup d’État du général Malet et remplacée par la Gendarmerie impériale de Paris puis, sous la Restauration, par la Garde royale de Paris puis la Gendarmerie royale de Paris6. En 1830, elle est recréée, puis de nouveau supprimée après la Révolution de 1848 au profit de l’éphémère Garde civique.

Garde républicaine, collector de 10 timbres.

En juin 1848 est créée la Garde républicaine de Paris, qui comprend un régiment d’infanterie et un régiment de cavalerie. Cette Garde, par décret de Louis-Napoléon Bonaparte, est intégrée dans la Gendarmerie le 1er février 1849. Elle reçoit ses insignes le 14 juillet 1880.

Elle ne prend pas part à la Première Guerre mondiale en tant qu’unité combattante, contrairement aux autres régiments montés de Cuirassiers et de Dragons car elle ne devait pas être mobilisée en temps de guerre, sa mission étant le maintien de l’ordre dans la capitale, l’encadrement de la mobilisation et la défense éventuelle de Paris. Toutefois, de très nombreux volontaires partirent pour le front où ils furent versés dans l’infanterie: la totalité de ses officiers et le tiers de ses effectifs en sous-officiers soit plus d’un millier de militaires. C’est en reconnaissance de ce fait qu’elle voit ses drapeaux et son étendard décorés de la croix de chevalier de la Légion d’honneur depuis 1928.

Garde républicaine, essais de couleurs.

C’est justement son maintien dans la capitale pendant la Première Guerre Mondiale qui devait la sauver en tant que dernier régiment monté. En effet, les régiments de Cuirassiers de Paris à qui était échu jusqu’alors le service des escortes officielles sont partis au front avec leurs chevaux, leurs casques, leurs cuirasses et leurs sabres. Ils en reviendront 4 ans plus tard, entièrement mécanisés, dans leurs chars blindés. La Garde qui avait ainsi échappé au départ sur le front et à la mécanisation se retrouva de ce fait seule à assurer le service des honneurs et des escortes dans la capitale où elle se maintint dans ses coutumes et uniformes restés d’avant-guerre, et encore de nos jours, sachant que l’anachronisme des tenues et des montures ne commence qu’à partir de ce moment.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, démilitarisée, elle est rattachée à la préfecture de police et prend le nom de Garde de Paris. Une partie de ses effectifs se rallie clandestinement au général de Gaulle et la Garde participe aux combats aux côtés des FFI lors de la libération de Paris.

En 1952, la Garde est rebaptisée « Légion de la Garde républicaine de Paris ». Elle prend part à la guerre d’Indochine, ce qui lui vaut la Croix de guerre des TOE.

En 1978, la Garde prend sa dénomination actuelle de « Garde républicaine ». L’année 1978 voit également la scission du régiment d’infanterie pour former deux unités nouvelles appelées respectivement 1er et 2e régiment d’infanterie de la Garde républicaine. Le président Giscard d’Estaing remet ses nouveaux insignes à la garde le 11 novembre 1979 en remettant son drapeau au Lieutenant Colonel Gerardin, 1er chef de corps du régiment, qui sera également à l’origine de la création du fameux quadrille des baïonnettes.

Garde républicaine, prêt-à-poster.

En février 2013, la Cour des comptes demande un rapport sur la réduction éventuelle des moyens accordés à la Garde républicaine car les « missions de la Garde répondent davantage à des objectifs de prestige qu’à des besoins de sécurité » tout en constatant que les services d’honneur ne représentent que 7,5 % des activités de la Garde.

Le 4 janvier 2018, le cheval hongre de la Garde républicaine Vésuve de Brekka est offert par Emmanuel Macron à son homologue chinois Xi Jinping, geste que l’Élysée qualifie de « diplomatie du cheval inédite ».

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.