La baie de Somme (Somme).

La baie de Somme est située sur le littoral de la Picardie en France. Elle s’étend sur 70 km2. Elle est d’une grande richesse écologique notamment en tant que haut lieu ornithologique.

La baie de Somme est située entre la pointe du Hourdel au sud et la pointe de Saint-Quentin-en-Tourmont au nord. La Somme, fleuve côtier qui a donné son nom au département, se jette dans la Manche à cet endroit.

La baie est principalement constituée de deux milieux :

 

  • la slikke, zone de vasières, recouverte par la mer deux fois par jour,
  • le schorre ou « mollières » qui est couvert par la mer seulement lors des grandes marées.

Elle est constituée de deux estuaires emboités :

  • celui de la Somme au sud, et
  • celui de la Maye, petit fleuve côtier, au nord.

Elle est cependant menacée d’ensablement et les premiers symptômes sont déjà visibles.

Baie de Somme, carte maximum, St-Valéry-sur-Somme, 27/06/1998.

L’eau douce du fleuve y devient saumâtre et forme ce qu’on appelle le fleuve côtier qui remonte vers le nord le long du littoral, entretenu par les apports en eau douce de l’Authie puis de la Canche.

Ces eaux un peu moins salées sont appréciées des alevins et adultes de nombreuses espèces de poissons. Il forme une sorte de sous-corridor biologique, avec une masse d’eau différenciée remontant globalement vers le nord. Des atlas des habitats et espèces des fonds sous-marins ont été réalisés dans le cadre du programme franco-anglais CHARM (CHannel integrated Approach for marine Resource Management), qui montrent la grande importance de cet estuaire dans le complexe des estuaires picards et du fleuve côtier qui longe la façade ouest de la Picardie et du Pas-de-Calais.

La baie de Somme est aujourd’hui internationalement reconnue pour sa richesse écologique ; elle est notamment considérée comme un haut lieu ornithologique grâce à la richesse de ses milieux qui offrent des conditions d’accueil favorables aux oiseaux sédentaires et migrateurs.

Cette richesse a suscité la création, dans sa partie nord (embouchure de la Maye), d’une réserve nationale de chasse en 1968, transformée en réserve naturelle (avec modifications des limites) en 1994, la Réserve naturelle nationale de la baie de Somme dont le parc du Marquenterre fait partie.

Enfin, la baie de Somme est également réputée par la présence de phoques (qu’il est recommandé de ne pas approcher) : phoques-veaux marins (plus de 100 en 2006 et 2007, plus de 150 en 2009 et 2010 et plus de 190 en 2011) mais aussi des phoques gris de plus en plus nombreux. C’est aussi le lieu de repos et d’alimentation d’oiseaux d’eau (canards colvert, siffleurs, sarcelles, chipeaux…) ainsi que de limicoles (bécassines, courlis, huîtriers pies, vanneaux…) ce qui fait de la baie un terrain de chasse au gibier d’eau. C’est aussi une zone de productivité biologique exceptionnelle (bien que se dégradant, notamment pour les coques et les poissons)3, comme la proche baie de Canche .


Vers 615, Valery de Leuconay fonda l’abbaye de Saint-Valery-sur-Somme. En 1066, Guillaume le Conquérant fit mouiller sa flotte dans la baie de Somme et partit du port de Saint-Valery à la conquête de l’Angleterre.

Festival de l’oiseau en baie de Somme, prêt-à-poster.

En décembre 1430, Jeanne d’Arc, prisonnière des Anglais, fut détenue au Crotoy et traversa la baie jusqu’à Saint-Valery puis fut conduite à Rouen pour son procès.

La périphérie de la baie de Somme et de son estuaire ont fait l’objet de drainages et d’aménagements depuis le Moyen Âge.

En 1899, Louis Barron, lors de sa traversée de la France décrit la baie de Somme, son estuaire et son environnement comme suit :

« Le vaste estuaire de la Somme semble un bras de mer, comme ceux des grands fleuves de l’Amérique mais le flot qui lui apporte cette gloire la remporte ; à marée basse, ce n’est plus qu’un archipel d’îlots sableux hérissés de joncs ou couverts d’algues et de mousses, et pareils, au milieu des eaux peu profondes, à des taches vertes sur une plaque d’étain bruni. Au-dessus de ce marécage volent des nuées d’oiseaux sauvages, canards, macreuses, guillemots, pies. Quelques bourgs, à la merci de, la vague, vivant par elle, morts sans elle, Port-le-Grand, Noyelle, le Crotoy, le Hourdel, abritent des pêcheurs au bord de la baie, dont Saint-Valery continue d’être le port de commerce, grâce au canal d’Abbeville, doublant la Somme, et au viaduc du chemin de fer, svelte et puissante jetée de treize cent soixante-sept mètres de longueur bâtie sur le fond mouvant de l’estuaire pour servir la vieille ville et la préserver de déchéance. On voudra descendre la Somme, faible reste d’un fleuve qui fut immense comme le Saint-Laurent ou l’Orénoque. À l’âge de la pierre, la pirogue de l’homme primitif navigua sur ce fleuve disparu, s’il en faut croire le témoignage des silex taillés recueillis par le savant Boucher de Perthes dans les sables et les graviers des anciennes berges, et conservés au musée d’Abbeville. Son lit, évacué depuis tant de siècles, constitue les tourbières picardes, les plus abondantes de France. Les routes passent entre ces boues noires et molles et les marécages traversés de « renclôtures », que le paysan dessèche peu à peu. Hormis ces vestiges d’antiquité géologique, ce sont partout cultures perfectionnées, prairies, jardins maraîchers, villes, bourgs, villages nombreux et florissants »

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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