Karl Schmidt-Rottluff, peintre, graphiste et plasticien.

Karl Schmidt-Rottluff, né le 1er décembre 1884, à Rottluff et mort le 10 août 1976 (à 91 ans) à Berlin, est  un peintre, graphiste, plasticien, illustrateur et graveur expressionniste allemand, membre du groupe Die Brücke.


Karl Schmidt naît, dans une famille modeste, le 1er décembre 1884 à Rottluff, qui est maintenant un quartier de Chemnitz (Saxe). Il est le fils du meunier Friedrich August Schmidt. Au lycée de Chemnitz, Karl Schmidt fait la connaissance, en 1901, d’Erich Heckel (né le 31 juillet 1883). Tous deux participent au cercle littéraire Vulkan. À partir de 1905, Karl Schmidt se fait appeler Schmidt-Rottluff. Comme Franz Marc, il étudie la théologie, selon la volonté de son père. En 1905 et 1906, il suit des cours d’architecture à l’École technique supérieure de Dresde, ainsi qu’Erich Heckel, qui lui fait rencontrer Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938) et Fritz Bleyl. Fritz Schumacher est son professeur de dessin.

Karl Schmitt-Rottluff participe, en 1910, aux expositions de la Nouvelle Sécession, à Berlin. Il découvre la sculpture de l’Afrique. En 1911, il effectue un voyage en Norvège, au cours duquel il peint un certain nombre de paysages. Il fréquente également le groupe Der Blaue Reiter, participant à la seconde exposition de ce dernier, en 1912, à Munich. Cette même année, il expose également avec le Sonderbund, à Cologne, aux côtés de Heckel et Kirchner, avec lesquels il se rend, à la fin de l’été, sur l’île de Fehmarn, dans la mer Baltique. En 1912, il voyage à Paris, en Italie et en Dalmatie. Il rejoint la Nouvelle Sécession en 1914, ce qui lui permet d’organiser ses premières expositions particulières. La première a lieu à la galerie Fritz Gürlitt. Karl Schmidt-Rottluff répond à une enquête menée par le périodique Kunst und Künstler, sur la définition d’un nouveau programme pour l’art. À cette époque, il est influencé par Picasso et le cubisme, ainsi que par l’art africain. C’est aussi la période où il peint ses premiers portraits et réalise également des sculptures. Il expose à Hambourg et Iéna.

Schmidt-Rottluff, carte maximum, Berlin, 1984.

Durant la Première Guerre mondiale, il s’engage comme soldat dans un bataillon du génie, en Lituanie et en Russie, de mai 1915 à 1918. Il est affecté à l’État-major. En 1916, il participe activement à la fondation, à Berlin, du Groupe de novembre (allemand : November Gruppe). Traumatisé par la brutalité des combats et incapable de peindre, il pratique alors la gravure sur bois, créant notamment un cycle de huit œuvres religieuses sur des thèmes du Nouveau Testament, en 1917 et 1918, inspiré par les horreurs de la guerre et où les plages noires prédominent.

Après la guerre, il épouse la photographe Emmy Frisch, en 1918. Entre 1918 et 1921, il est membre du Conseil ouvrier pour l’art et participe au journal Action. L’architecte Walter Gropius l’invite, en 1919, à donner des cours à l’institut du Bauhaus. Il enseigne également à l’Académie de Berlin. En collaboration avec Rosa Schapire et Wilhelm Niemeyer, il fonde la publication expressionniste Die rote Erde (La terre rouge) et, en 1920 et 1921, le journal d’art Kündung. En 1932, il s’installe à Rumbke, sur le Lebasee, en Poméranie.

Cette période est marquée par l’influence de Vincent van Gogh, d’Edvard Munch et de l’art primitif. La vie paysanne devient un de ses sujets de prédilection. L’artiste voyage au Tessin14 (1928 et 1929), dans les monts du Taunus, en Italie (1923), à Paris (1924) et à Rome, où il passe l’année 1930 à l’Académie allemande de la villa Massimo. En 1931, il est nommé membre de l’Académie des arts de Prusse. Lors des Jeux olympiques de 1936, la galerie Ferdinand Möller (Ferdinand Möller Galerie) expose 70 de ses aquarelles. La même année, Karl Schmidt-Rottluff expose à la Galerie Westermann (Westermann Gallery), à New York. En février et mars 1937, 40 aquarelles sont exposées à Berlin, à la galerie Karl Buchholz.

En 1938, 608 œuvres d’art de Karl Schmidt-Rottluff sont qualifiées d’art dégénéré (Entartete Kunst), par les nazis, et retirées des musées allemands. 25 d’entre elles sont présentées dans l’exposition Entartete Kunst. Celle-ci, conçue par Goebbels, stigmatise la presque totalité de l’art moderne. Karl Schmidt-Rottluff y figure, aux côtés de Kirchner, Matisse, Picasso, Van Gogh et Chagall. Plusieurs de ses œuvres sont détruites par le feu, lors de l’autodafé de peintures du 20 mars 1939, dans la cour de la caserne centrale des pompiers de Berlin. Pendant le même temps, comme Ernst Barlach et Emil Nolde, il présente une partie de son travail à l’Exposition d’artisanat, qui se tient sous le patronage du Front allemand du travail. Rosa Schapire se réfugie en Angleterre, en 1939, emportant avec elle plusieurs de ses œuvres.

En 1941, Karl Schmidt-Rottluff est interdit d’exercice de la peinture et exclu de la Chambre de la Culture du Reich (allemand : Reichskammer der bildenden Künste). La lettre de renvoi est rédigée par Adolf Ziegler, le dirigeant de cette institution. Cette mise à l’écart est, en fait, la fin d’un long processus, commencé en 1933 par son exclusion de l’Académie des arts de Prusse, lors de l’avènement du nazisme, et poursuivi, en 1936, par une interdiction d’exposition. À partir de 1941, le peintre est surveillé par la police nazie. Il quitte alors Berlin pour se retirer à Rottluff. Cette même année, les bombardements de Berlin détruisent son appartement et son atelier, ainsi qu’une partie importante de son œuvre. D’autres peintures, stockées en Silésie, sont détruites en 1945.

Après la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), Karl Schmitt-Rottluff revient à Berlin, en 1946, et préside la Ligue culturelle pour le renouveau démocratique. Il recommence à peindre. En 1947, il est nommé professeur à l’université des Beaux-Arts, à Berlin-Charlottenburg, où il enseigne jusqu’en 1954. Il se rend à Ascona, en 1949. Il participe à l’exposition documenta , à Cassel, en 1955. En 1964, il abandonne la peinture sur toile pour l’aquarelle. Lors de son quatre-vingtième anniversaire, en 1964, il propose de créer, à Berlin, un musée consacré à Die Brücke. Après trois ans de travaux le musée est ouvert à Berlin-Zehlendorf, le 15 septembre 1967, avec plusieurs œuvres24 données par Karl Schmitt-Rottluff lui-même et Erich Heckel, encore en vie à ce moment-là.

En 1974, à l’occasion du 90e anniversaire de sa naissance, Karl Schmitt-Rottluff est nommé membre honoraire de l’Académie des Beaux-Arts de Stuttgart, sur la proposition de son recteur, Wolfgang Kermer. Il est membre de l’Association des artistes allemands (allemand : Deutscher Künstlerbund). Dernier survivant de Die Brücke, il meurt, à l’âge de 91 ans, le 10 août 1976, à Berlin, après une longue maladie, quelques mois après Emmy Schmidt-Rottluff en 1975. Il est enterré dans le cimetière forestier de Dahlem, à Berlin-Dahlem. Le premier directeur du musée de Die Brücke prononce son éloge funèbre. Sa tombe est une des tombes d’honneur de Berlin.

Voir aussi cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=Ql2GM2oJbdI

Sources : Wikipédia, YouTube.

 

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