Karl Barth, Pasteur et professeur de théologie.

Karl Barth, né le 10 mai 1886 à Bâle et mort dans la même ville le 10 décembre 1968, est un pasteur réformé et professeur de théologie suisse.

Il est considéré comme l’une des personnalités majeures de la théologie chrétienne du xxe siècle, en particulier de la théologie dialectique. Ses travaux, notamment ses essais sur la révélation divine, ont exercé une influence déterminante sur Paul Tillich et Jürgen Moltmann. Ils lui valent d’être tenu pour le plus grand théologien protestant du XXe siècle et peut-être depuis la Réforme, tout en dépassant le clivage confessionnel.

Étudiée par des théologiens catholiques tels que Hans Urs von Balthasar et Henri Bouillard, l’œuvre de Karl Barth a parfois été comparée à celle d’Augustin, de Thomas d’Aquin et de Calvin. Du moins est-elle, en grande partie, à l’origine du renouveau de la théologie trinitaire contemporaine


En 1919, il publie Der Römerbrief, un commentaire de l’Épître aux Romains dont il avait débuté la rédaction en 1916 et qui reçoit de bonnes critiques.

Il réécrit ce commentaire en onze mois entre 1920 et 1921, abandonnant à l’occasion certaines conceptions plus politiques de la première édition en raison de sa déception quant à la tournure prise par la Révolution d’Octobre. Cet ouvrage, considéré comme « révolutionnaire » du point de vue théologique, suscite de nombreuses réactions et acquiert une audience qui n’est pas limitée à l’Église réformée. C’est celui-ci qui fait de lui le chef de file du mouvement de la théologie dialectique, ou « théologie de la Parole de Dieu », une théologie qui prend comme base le fait que seul Dieu parle bien de Dieu. Toute théologie authentique est un acte d’audace (Franz Overbeck) qui accepte de laisser advenir la Parole de Dieu comme une brèche dans le discours théologique.

Le succès de son ouvrage lui permet de devenir professeur de théologie réformée à l’université de Göttingen en 1921. Il y entreprend une réflexion théologique systématique qui deviendra une référence majeure pour son siècle.

Au cours des années 1920, sa théologie et surtout son style connaissent une évolution, liée à un christocentrisme de plus en plus affirmé.

Karl Barth, carte maximum, Allemagne.

À partir de la fin des années 1920, Barth rédige une dogmatique qui  deviendra en 1932 la Kirchliche Dogmatik. Si la théologie reste toujours pour Barth une entreprise risquée et, du point de vue humain, impossible, la révélation de Dieu en Christ garantit sa possibilité – mais seulement du point de vue de Dieu. Il est de la responsabilité du théologien, pour le bien de l’Église, d’oser prendre ce risque.

En 1932 paraît le premier volume de la Kirchliche Dogmatik (traduite en français sous le titre de Dogmatique), une œuvre – inachevée – dont il poursuivra la rédaction jusqu’à la fin de sa vie. Ce travail de réflexion ne le coupe pas de la réalité de son temps. Barth introduit la théologie au cœur de la vie quotidienne.

En 1934, il est le principal auteur de la Déclaration théologique de Barmen, texte fondamental d’opposition chrétienne à l’idéologie nationale-socialiste. Suspendu à cause de son refus de prêter serment au Führer, puis expulsé d’Allemagne, il devient professeur de théologie systématique à l’université de Bâle. Il participe à la première assemblée mondiale du Conseil œcuménique des Églises à Amsterdam, en 1948 : « N’est-il pas dit que nous devons chercher premièrement le Royaume de Dieu et sa justice ? » rappelle-t-il lors de la séance d’ouverture. Pour Barth, la Bible est l’interpellation que Dieu adresse aux hommes.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Karl Barth entretient un long débat théologique avec le grand théologien catholique suisse Hans Urs von Balthasar. L’un et l’autre étaient profondément marqués par la musique. Bien plus tard, Balthasar publie une immense somme de théologie dogmatique où la musique joue un rôle important (La Dramatique divine et son « résumé », La vérité est symphonique) et Karl Barth un petit livre sur Mozart. À la fin de sa vie, il participe à la lutte contre la prolifération des armements atomiques. Il resta toujours proche de la gauche socialiste allemande et suisse, et même fut critiqué pour sa position, jugée  accommodante, vis-à-vis du communisme stalinien.

Karl Barth a été très marqué par les idées de son père, théologien plutôt évangélique et par la forte personnalité de sa mère, qui fera échouer une relation amoureuse de son fils. En 1913, elle le pousse vers le mariage avec Nelly Hoffmann, issue de la haute bourgeoisie bâloise. Malgré la naissance de 5 enfants, ce mariage n’est guère heureux. Du moins Karl Barth entretient-il à partir de 1924 une relation à la fois intellectuelle et amoureuse avec son élève devenue sa collaboratrice Charlotte von Kirschbaum. En 1929, celle-ci emménage dans la maison familiale, où les enfants du ménage prennent l’habitude de l’appeler leur tante. Une sorte de ménage à trois s’instaure avant que Nelly Barth, très affectée par cette situation, ne demande le divorce au bout de 10 ans. Charlotte von Kirschbaum a contribué de manière importante à toutes les publications académiques de Karl Barth avant de publier un ouvrage théologique elle-même. Début 1962, Charlotte von Kirschbaum tombe malade et s’installe dans une maison de retraite à Riehen, où elle décèdera 10 ans plus tard. Respectant les dernières volontés de Karl Barth, Nelly Hoffman la fait inhumer dans la tombe de la famille Barth, où Karl Barth avait été enterré auparavant et où Nelly sera également enterrée plus tard.

Source : Wikipédia.

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