Joseph Lakanal, homme politique.

Joseph Lakanal est un homme politique français, ex-prêtre catholique doctrinaire, né le 14 juillet 1762 à Serres-sur-Arget, et mort le 14 février 1845 à Paris.

Il fut professeur de rhétorique puis de philosophie chez les Pères de la doctrine chrétienne dans diverses villes de France1 avant de se rallier à la Révolution. Il fut député de l’Ariège à la Convention, où il siégea parmi les Montagnards, et vota la mort de Louis XVI. Membre du Comité de l’Instruction publique de la Convention, il remit un rapport sur les Écoles militaires, signalant celle de Paris comme « un des monuments les plus odieux élevés par le despotisme à l’orgueil et à la vanité ». C’est également sur son rapport que, le 19 juillet, la Convention rendit le décret relatif à la propriété des auteurs d’écrits en tous genres, des compositeurs de musique, des peintres et dessinateurs ; c’est lui qui fit accorder à Claude Chappe, l’inventeur du télégraphe, le titre d’ingénieur appointé comme lieutenant du Génie et qui fit construire la première ligne télégraphique.

Il est envoyé en mission en Dordogne, où il arrive à Bergerac le 21 octobre 1793. Il y reste jusqu’au 9 thermidor an II (27 juillet 1794).

Sur sa proposition, le 18 novembre 1794, la Convention décide la fondation de 24 000 écoles primaires. La même année, sur le rapport de Lakanal et Garat, de la commission d’Instruction publique, elle ouvre l’École normale de l’an III et les Écoles de l’an III scientifiques. Par son décret, l’école n’est plus obligatoire.

Joseph Lakanal, carte maximum,Serres sur Arget, 2/06/1962.

Franc-maçon, il fit partie de la Société des idéologues et en 1795 il fit voter l’organisation des écoles normales et d’un projet d’instruction publique où il développe les idées chères aux idéologues sur l’enseignement :

« L’analyse seule est capable de recréer l’entendement, et la diffusion de sa méthode détruira l’inégalité des lumières. ».

Élu député à deux reprises par le département de Seine-et-Oise en 1798, il refusa cet honneur. L’année suivante, il fut envoyé à Mayence en qualité de commissaire pour organiser les nouveaux départements réunis à la France6.

Il fit à la Convention un rapport sur l’établissement d’une École publique des langues orientales vivantes.

On lui doit aussi la conservation du jardin des Plantes, qu’il fit réorganiser sous le nom de Muséum national d’histoire naturelle.

Réélu au Conseil des Cinq-Cents, Lakanal présenta le règlement de fondation d’un institut national, qui deviendra bientôt l’Institut de France, et proposa la liste des membres qui devaient en former le noyau complété par des élections. Ce corps savant contenait trois classes : la première s’occupait des sciences physiques et mathématiques, la seconde des sciences morales et politiques, la troisième de la littérature et des beaux-arts. Lakanal fut élu membre de la deuxième classe dont il devint secrétaire.

Sous l’Empire, il accepta la chaire de langues anciennes à l’École centrale de la rue Saint-Antoine, et fut plus tard attaché au lycée Bonaparte comme économe9. En 1809, il devint inspecteur des Poids et Mesures. Il prépara une édition des œuvres de Rousseau et rédigea un traité d’économie politique.

À la Restauration, il partit pour les États-Unis, où il a été accueilli par le président des États-Unis James Madison. Le Congrès des États-Unis lui a octroyé une subvention de 2 km2 dans la Société coloniale de la vigne et de l’olivier d’Alabama. Il est alors devenu plus tard planteur en Alabama, où en 1817, plusieurs centaines de réfugiés de Saint-Domingue, menés par deux ex-généraux de Napoléon Bonaparte, fondent la Vine and Olive Colony, et obtiennent 370 kilomètres carrés du gouvernement américain. Très vite, ces colons, dont fait partie également l’éditeur de presse Jean-Simon Chaudron, abandonnent le vin et les olives pour devenir des pionniers de l’histoire de la culture du coton, avant de finir président de l’université de Louisiane à La Nouvelle-Orléans, qu’il a réorganisée avec le soutien des loges maçonniques locales.

Après la révolution de Juillet, il attendit trois ans pour regagner Paris et siéger de nouveau à l’Académie des sciences morales et politiques, à la demande de François Guizot.

Mort au 10 rue de Birague, il a laissé sa jeune épouse et leur enfant démunis, malgré sa longue carrière et fut enterré au cimetière du Père-Lachaise. Sa tombe située dans la 11e division, est une concession gratuite par arrêté préfectoral en date du 16 février 1847.

Source : Wikipédia.