Jean Piaget, biologiste, psychologue et épistémologue.

Jean Piaget, né le 9 août 1896 à Neuchâtel et mort le 16 septembre 1980 à Genève, est un biologiste, psychologue et épistémologue suisse connu pour ses travaux en psychologie du développement et en épistémologie à travers ce qu’il a appelé l’épistémologie génétique (ou structuralisme génétique).

Ses travaux apportent un éclairage sur l’« intelligence », comprise comme une forme spécifique de l’adaptation du vivant à son milieu, sur les stades d’évolution de celle-ci chez l’enfant et sa théorie de l’apprentissage. Cet éclairage exercera une influence notable sur la pédagogie et les méthodes éducatives.


Jean Piaget est le fils aîné d’Arthur Édouard Piaget (1865-1952), professeur de littérature médiévale, et de la française Rebecca Susanne Jackson (1872-1942), fille de William Fritz Jackson (petit-fils de James Jackson).

À l’âge de onze ans, Jean Piaget, élève au collège latin de Neuchâtel, écrit un court commentaire sur un moineau albinos aperçu dans un parc. Ce bref article est considéré comme le point de départ de sa carrière scientifique, illustrée par une soixantaine de livres et plusieurs centaines d’articles. À la même époque, il présente plusieurs travaux dans le cadre des conférences organisées par et pour le Club des jeunes amis de la nature, société d’étudiants fondée par, entre autres futurs savants, Pierre Bovet (cette société deviendra par la suite Amici Naturae).

Son intérêt pour les mollusques se développe après l’adolescence. Il deviendra un malacologiste renommé dès la fin de ses études secondaires. Piaget publiera de nombreux articles dans ce domaine, et continuera à s’y intéresser toute sa vie.

Après sa maturité, il s’inscrit à la faculté des sciences de l’université de Neuchâtel, où il obtient en 1918 un doctorat ès sciences sur la malacologie valaisanne.

Pendant cette période, il publie deux livres à contenu philosophique (La mission de l’idée et Recherche), qu’il qualifiera plus tard d’écrits d’adolescence, mais qui seront déterminants pour l’évolution de sa pensée (réflexions en partie en rupture avec les théories de l’évolution, avec la culture religieuse de sa famille et à ce que lui inspire la Première Guerre mondiale).

Après un semestre passé à Zurich, où il s’initie à la psychanalyse (travail qu’il conduira avec Sabina Spielrein, avec laquelle il fera une analyse), il part pour une année à Paris, où il travaille au laboratoire d’Alfred Binet. Cette période lui permet d’étudier les processus du développement de l’intelligence.

En 1921, il est appelé par Édouard Claparède et Pierre Bovet à l’Institut Jean-Jacques Rousseau de l’université de Genève pour occuper le poste de chef de travaux. En 1923, il épouse Valentine Châtenay (1899-1983) avec qui il aura trois enfants, sur lesquels il étudiera le développement de l’intelligence, de la naissance au langage.

Il sera successivement professeur de psychologie, de sociologie, de philosophie des sciences à l’université de Neuchâtel (1925 à 1929), professeur d’histoire de la pensée scientifique à l’université de Genève de 1929 à 1939, directeur du Bureau international d’Éducation (BIE) de 1929 à 1967, professeur de psychologie et de sociologie à l’université de Lausanne de 1938 à 1951, professeur de sociologie à l’université de Genève de 1939 à 1952, puis professeur de psychologie expérimentale de 1940 à 1971. Il participe en 1928 au premier cours universitaire de Davos, avec de nombreux intellectuels français et allemands. Il a été le seul professeur suisse à être invité à enseigner à la Sorbonne, de 1952 à 1963. Il fonde en 1955 le Centre international d’épistémologie génétique, qu’il dirige jusqu’à sa mort. Dans ce centre travaillent d’éminents psychologues et neuropsychologues français, ainsi, François Bresson8 et le mathématicien Benoit Mandelbrot rencontré à Paris.

Ses travaux en psychologie génétique et en épistémologie visent à répondre à la question fondamentale de la construction des connaissances. À travers les différentes recherches qu’il a menées en étudiant la logique de l’enfant, il a pu mettre en évidence, d’une part, que celle-ci se construit progressivement, en suivant ses propres lois, et d’autre part, qu’elle évolue tout au long de la vie, en passant par différentes étapes caractéristiques avant d’atteindre le niveau de l’adulte. La contribution essentielle de Piaget à la connaissance a été de montrer que l’enfant a des modes de pensée spécifiques qui le distinguent entièrement de l’adulte. L’œuvre de Piaget est diffusée dans le monde entier et continue à inspirer, aujourd’hui encore, des travaux dans des domaines aussi variés que la psychologie, la sociologie, l’éducation, l’épistémologie, l’économie et le droit, comme en témoignent les Catalogues annuels publiés par la Fondation Archives Jean Piaget. Il a obtenu plus de trente doctorats honoris causa de différentes universités à travers le monde, le Prix Balzan pour les sciences sociales et politiques (1979) et d’autres nombreux prix.

Parallèlement à ses nombreuses obligations universitaires à Genève, Lausanne et Paris, Piaget assume la direction du Bureau international d’éducation pendant 39 ans (1929-1968). Sous sa direction, la vocation du BIE consiste à promouvoir la compréhension entre les peuples par-delà les nationalismes et les idéologies politiques. Pour atteindre sa finalité pacifiste, le BIE mise sur l’éducation de la jeunesse, la formation des enseignants et le dialogue entre ministres de l’Instruction publique des pays membres.

Cette dimension militante de Piaget s’accompagne de conférences sur l’éducation, écrits injustement oubliés que Constantin Xypas a réédités sous le titre : Jean Piaget, L’éducation morale à l’école. De l’éducation du citoyen à l’éducation internationale (Anthropos, 1997). Ce livre vient compléter les textes moins engagés que le « Maître » a lui-même réédités dans Psychologie et pédagogie (Médiations, 1969) et Où va l’éducation ? (Médiations, 1972).

Ces trois recueils sont loin d’épuiser la pensée éducative de Piaget, comme le démontre Xypas dans son Piaget et l’éducation (PUF, 1997), où il présente l’ensemble des écrits concernant à des degrés divers l’éducation. Échelonnés entre 1930 et 1976, ils embrassent trois champs : le premier par ordre d’apparition et de volume concerne l’éducation de la personne (construction d’une personnalité autonome, éducation à la liberté intellectuelle et morale, socialisation, éducation morale, citoyenneté, pacifisme et compréhension internationale) ; le deuxième porte sur l’école notamment, la pédagogie active, la relation maître-élève, les sanctions et les récompenses dans la classe et la formation des enseignants ; le troisième concerne l’éducation mathématique, l’éducation scientifique, l’éducation artistique, l’enseignement de l’histoire, l’enseignement des langues vivantes.

Source : Wikipédia.

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