Jean Fouquet, peintre et miniaturiste

Jean Fouquet, né vers 1415, peut-être à Tours (France), et mort entre 1478 et 1481, probablement dans la même ville, est considéré comme l’un des plus grands peintres de la première Renaissance et le rénovateur de la peinture française du XVe siècle.

Formé dans la tradition française du gothique international, il développa un nouveau style en intégrant les fortes tonalités chromatiques du gothique avec la perspective et les volumes italiens du Quattrocento, ainsi que les innovations naturalistes des primitifs flamands. Ses chefs-d’œuvre sont le Diptyque de Melun et les miniatures des Heures d’Étienne Chevalier.

 

Reconnue de son temps, l’œuvre de Jean Fouquet tomba dans l’oubli jusqu’à sa réhabilitation au XIXe siècle par les romantiques français et allemands, fascinés par l’art médiéval. Elle fut définitivement revalorisée par une exposition sur les primitifs français organisée par la Bibliothèque nationale de France en 1904, qui permit de réunir et faire connaître ses travaux épars.

La date de naissance est totalement inconnue. Selon les biographes, son estimation varie entre 1415 et 1425 et cette naissance est traditionnellement située à Tours sans en avoir aucune preuve si ce n’est l’inscription très tardive de François Robertet dans le manuscrit des Antiquités judaïques. Un certain Jean Fouquet prêtre originaire de Tours, ayant fait un voyage à Rome et nommé curé de Bécon-les-Granits en Anjou est mentionné dans des documents datés de 1449. L’hypothèse a été émise qu’il pourrait s’agir du peintre mais d’autres éléments indiquent qu’il ne pouvait pas être clerc. Il pourrait s’agir par contre d’un membre de sa famille.

Carte maximum Jean Fouquet, Tours 28/10/1946.

Cette absence de sources sur la jeunesse du peintre ne laisse que des conjectures sur le lieu de sa formation de peintre. La peinture tourangelle de cette époque est totalement inconnue. On a cherché des indices dans les ateliers parisiens de cette époque, alors le seul centre artistique d’importance à proximité. Mais le seul atelier majeur encore actif dans les années 1430, celui du Maître de Bedford et de son probable successeur le Maître de Dunois, est très éloigné dans son style de celui de Fouquet. Son style trouve quelques échos dans celui d’un autre maître parisien, le Maître de Boucicaut, mais celui-ci avait déjà cessé son activité à cette époque. L’historien de l’art allemand Eberhard König a émis l’hypothèse qu’il pourrait avoir été formé plutôt dans l’ouest de la France, dans l’entourage du Maître de Jouvenel dont l’activité est attestée à Angers. Le Maître de Boucicaut est justement connu pour avoir influencé plusieurs enlumineurs de l’ouest de la France, ce qui tend à confirmer une formation plutôt dans cette région8. En fait, selon une autre historienne de l’art, Nicole Reynaud, l’activité de ce Maître de Jouvenel est trop tardive (années 1440-1450) pour avoir contribué à former le jeune Fouquet mais ils pourraient s’être connus et ils ont collaboré tous deux à un même manuscrit, un livre d’heures à l’usage d’Angers, daté vers 1450.

Il faut attendre 1475 pour que Fouquet soit signalé comme « peintre du roi » Louis XI, dans les archives royales, indiquant qu’il reçoit une rente de 50 livres tournois à ce titre. Son activité auprès des rois de France est pourtant plus ancienne. Le portrait de Charles VII remonte au moins aux années 1450-1455 et il participe aux travaux de peintures réalisés à l’occasion des funérailles de ce dernier en 1461. Pour son successeur, il peint en 1471 des tableaux d’armoiries à destination des chevaliers du nouvel ordre nouvellement créé, l’ordre de Saint-Michel. Il peint aussi une enluminure pour les statuts de cet ordre. En 1474, il est fait encore appel à lui avec le sculpteur Michel Colombe pour dessiner un modèle de tombeau pour le roi dans l’église Notre-Dame de Cléry, qui n’est finalement pas retenu.

La date de son décès n’est pas plus connue. Il est encore vivant en 1478 mais le dénombrement de son héritage intervient en novembre 1481. Il intervient probablement dans sa ville de résidence, Tours.

Source : Wikipédia