Jacques Monod, biologiste et biochimiste.

Jacques Monod, né à Paris le 9 février 1910 et mort à Cannes le 31 mai 1976, est un biologiste et biochimiste français de l’Institut Pasteur de Paris, lauréat en 1965 du prix Nobel de physiologie ou médecine. Il est l’auteur en 1970 d’un essai intitulé Le Hasard et la nécessité.


Né à Paris le 9 février 1910, Jacques Lucien Monod est le fils du peintre Lucien Hector Monod et de Charlotte Todd MacGregor, americaine née à Milwaukee. Jacques Monod est un descendant du pasteur Jean Monod, et le frère de Philippe Monod. Il a deux fils jumeaux : Olivier, chercheur au CNRS à l’Institut des Sciences de la Terre d’Orléans (ISTO), et Philippe, physicien retraité de l’ESPCI de Paris, nés de son mariage avec Odette Bruhl, une petite-fille du grand rabbin de France Zadoc Kahn. Il est aussi le beau-frère du zoologiste Georges Teissier et de sa femme Lise Bruhl, et le cousin de Geneviève Zadoc-Kahn, régisseuse des concerts Musigrains.

C’est lors d’un stage en 1929 à la Station biologique de Roscoff, dirigée par Georges Teissier, qu’il rencontre sa future épouse, belle-sœur du directeur.

Jacques Monod, carte maximum, Paris, 21/02/1987.

Jacques Monod fut résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, tout comme son demi-frère Philippe Monod. C’est d’ailleurs grâce à l’action de ce dernier que Jacques peut s’évader de France, via Belfort, en 1944.

Il fait l’essentiel de sa carrière au sein de l’Institut Pasteur de Paris et devient professeur à la faculté des Sciences de Paris, puis au Collège de France, et enfin directeur de l’Institut Pasteur de 1971 à 1976. En 1965, il reçoit le Prix Nobel de physiologie ou médecine avec François Jacob et André Lwoff pour ses travaux en génétique. En 1966, il porte, avec notamment François Jacob, le projet de création d’un centre de recherche spécialisé en biologie moléculaire. Cet institut adoptera le nom d’Institut Jacques-Monod en 1982. Son livre Le Hasard et la nécessité (1970) a eu un très fort retentissement, amenant les débats sur la biologie sur la place publique. Monod y expose ses vues sur la nature et le destin de l’humanité dans l’univers, concluant ainsi son essai : L’ancienne alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers, d’où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres.

Il fut président du Centre Royaumont pour une Science de l’Homme.

Il était proche du philosophe Karl Popper, qui lui dédia l’édition française de 1978 de La Société ouverte et ses ennemis.

Il adhère au Parti communiste français au sortir de la guerre, mais s’en éloigne en 1948, au moment de l’affaire Lyssenko.

Les apports de Jacques Monod à la biologie moléculaire sont considérables. Intéressé par la génétique des micro-organismes, il postule puis met en évidence l’existence d’une molécule servant de lien entre le génome (ADN) et les protéines : l’ARN messager. Avec François Jacob, corécipiendaire du prix Nobel la même année, il démontre la notion d’opéron dans les bactéries, un opéron étant une unité génétique composée de plusieurs gènes dont l’expression est régulée par le même promoteur. La notion de promoteur est aussi due à ces deux savants.

Jacques Monod, épreuve d’artiste signée.

Il publie en 1949 dans le journal Annual Review of Microbiology, un modèle de prédiction des croissances bactériennes, toujours utilisé dans le dimensionnement des stations d’épuration. L’équation de Monod.

Il élabore en 1965 avec Jean-Pierre Changeux et Jeffries Wyman le concept d’allostérie, un mode de régulation majeur des enzymes. L’article publié dans le Journal of Molecular Biology est l’un des plus cités au monde.

Jacques Monod, François Jacob et André Lwoff ont obtenu le Prix Nobel pour avoir établi que l’ADN est le point de départ des réactions biochimiques qui, par l’intermédiaire de l’ARN, produisent les protéines nécessaires à la vie des cellules7. Pour Monod, l’ADN a le rôle primordial d’un centre de commande dans le métabolisme cellulaire. Avec François Jacob, il est l’un de ceux qui ont popularisé l’idée qu’un programme génétique dirige la vie et le développement des êtres vivants.

Fort de son succès, il publie en 1970 un livre, Le Hasard et la nécessité, dans lequel il écrit : Il faut ajouter enfin, et ce point est d’une très grande importance, que le mécanisme de la traduction est strictement irréversible. Il n’est ni observé, ni d’ailleurs concevable, que de “l’information” soit jamais transférée dans le sens inverse, c’est-à-dire de protéine à ADN. Cette notion repose sur un ensemble d’observations si complètes et si sûres, aujourd’hui, et ses conséquences en théorie de l’évolution notamment, sont si importantes, qu’on doit la considérer comme l’un des principes fondamentaux de la biologie moderne. L’année même de la parution de l’ouvrage, plusieurs chercheurs trouvent l’existence générale d’une enzyme, la transcriptase inverse, les Américains Harold Temin et David Baltimore, dans les retrovirus, le Français Mirko Beljanski, au sein même du CNRS, dans des bactéries, et le Japonais Satoshi Mizutani, ce qui ne contredit pas l’affirmation de Monod puisqu’il ne s’agit pas de traduction inverse mais de transcription inverse. Les chercheurs annoncent l’existence générale de cette enzyme au VIe Symposium de biologie moléculaire tenu à Baltimore (États-Unis) en juin 1972. Et trois ans après, Temin et Baltimore obtiennent le prix Nobel pour leur découverte.

Décédé à Cannes d’une leucémie, il y est enterré, au cimetière du Grand Jas.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

 

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