Greta Garbo, actrice.

Greta Lovisa Gustafsson, dite Greta Garbo est une actrice suédoise naturalisée américaine, née le 18 septembre 1905 à Stockholm et morte le 15 avril 1990 à New York.

D’origine modeste, son père étant balayeur de rue à Stockholm, elle quitte l’école en 1920 pour des raisons financières et devient savonneuse chez un barbier, puis vendeuse dans un grand magasin. Elle pose alors comme modèle pour le catalogue de ce magasin et joue dans des films publicitaires, produits par ce grand magasin, jusqu’à sa démission, « pour faire des films » et son inscription au Conservatoire royal d’Art dramatique de Suède. Elle fait à cette occasion la rencontre de Mauritz Stiller, à la recherche de jeunes comédiennes pour son prochain film et qui devient son mentor.

En 1923, elle prend pour nom de scène Garbo, multiplie les rôles au théâtre et tourne avec Stiller la Légende de Gösta Berling, qui sort en 1924. Elle est alors repérée par le réalisateur autrichien Georg Wilhelm Pabst qui l’emploie dans la Rue sans joie en 1925, tourné à Berlin. Grâce à son mentor qui négocie son propre contrat hollywoodien en mettant l’engagement de Garbo dans la balance, l’actrice est employée par la firme de Louis B. Mayer, la toute jeune Metro-Goldwyn-Mayer cette même année.

Greta Garbo, carte maximum, Roumanie, 2005.

Le départ de Greta Garbo pour Hollywood va donner naissance à l’un des plus grands mythes cinématographiques, lié au jeu particulier de l’actrice, à son alchimie puissante avec ses partenaires (dont John Gilbert), à sa personnalité énigmatique aux mille facettes et à ses exigences sans cesse renouvelées vis-à-vis des studios (refus assez rapide des interviews, pas de présence de l’actrice aux « premières », horaires de tournage fixes, plateaux non accessibles pour qui n’est pas membre de l’équipe du film en cours, etc.), qui feront couler beaucoup d’encre.

Si Greta Garbo tourne beaucoup de mélodrames comme la Tentatrice en 1926, Anna Karénine en 1927 (puis en 1935), Intrigues en 1928 ou encore Romance en 1930, elle passe aussi avec succès le cap du cinéma parlant la même année avec Anna Christie, s’essaie aussi au film d’espionnage avec la Belle Ténébreuse en 1928 ou Mata Hari en 1931, au film historique avec la Reine Christine en 1933 ou Marie Walewska en 1937, ou encore à la comédie avec Ninotchka en 1939.

Surnommée « la Divine », elle tourne son dernier film en 1941. Elle se retire alors de la vie publique jusqu’à la fin de sa vie, refusant toute interview, ce qui contribue un peu plus à édifier son mythe. Le réalisateur Federico Fellini dit d’elle qu’« elle fut la fondatrice d’un ordre religieux appelé cinéma ».

En 1999, Greta Garbo est classée à la cinquième place dans le classement AFI’s 100 Years… 100 Stars établi par l’American Film Institute. Lauréate d’un Oscar d’honneur en 1955, trois de ses films américains sont inscrits au National Film Registry.


Greta Gustafsson est la benjamine de Karl Alfred Gustafsson (1871–1920), ouvrier journalier, et d’Anna Lovisa Johansson (1872–1944), couturière. Elle naît en 1905 au 32 de la rue Blekingegatan à Stockholm dans un quartier ouvrier. Sa maison natale a aujourd’hui disparu. Elle grandit avec sa sœur, Alva, et son frère, Svendans, dans un contexte de grande pauvreté, leurs parents étant des personnes de condition modeste dans la Suède pauvre du début du XXe siècle.

Elle va à l’école de 1912 à 1920, puis la quitte à 14 ans, à la mort de son père, pour commencer à travailler. Elle travaille d’abord comme apprentie-barbier, puis se fait embaucher par une relation de sa sœur au rayon bonneterie d’un grand magasin PUB. Là, promue modèle pour chapeau, elle joue dans un film publicitaire pour la marque, aujourd’hui conservé aux Archives historiques du cinéma suédois. Après un autre spot publicitaire, elle est recrutée par Erick Petschler (de) pour un rôle dans une de ses comédies.

En 1922, elle entre à l’Académie royale d’art dramatique de Stockholm — le Dramaten — et y étudie jusqu’en 1924. Elle y rencontre le réalisateur suédois Mauritz Stiller qui la repère, lui enseigne les techniques cinématographiques et lui confie un rôle majeur dans son film La Saga de Gösta Berling, d’après Selma Lagerlöf en 1924. C’est à cette occasion que son mentor lui donne son nom de scène : Greta Garbo, garbo voulant dire en espagnol « la classe, l’élégance ».

Lorsque Garbo arrive à Hollywood, sa carrière prend un tournant inattendu ; elle n’a rien d’une « femme fatale » — Louis B. Mayer la surnommait alors « la grosse vache nordique » — mais Arnold Genthe, un photographe de Vanity Fair, décèle son important potentiel. Elle suit un régime amaigrissant et modifie son apparence : cheveux coupés, lissés, front dégagé, sourcils redessinés, regard mis en valeur.

Ses premières apparitions dans des films muets, tels Le Torrent (The Torrent) en 1926, La Tentatrice (The Temptress) en 1926, La Chair et le Diable (Flesh and the Devil) en 1927 ou Anna Karénine (Love) en 1928, la propulsent en haut de l’affiche. Le renouvellement de son contrat est l’occasion d’un long bras de fer avec Louis B. Mayer et aboutit à ce qu’elle devienne l’actrice la mieux payée d’Amérique (250 000 $ par film).

C’est dans ces premières années qu’elle rencontre John Gilbert, star du cinéma muet, avec qui elle poursuit une relation qui défraye la chronique. La légende veut qu’elle l’ait quitté devant l’autel, ayant changé d’avis quant à leur mariage, mais c’est la MGM qui a utilisé abondamment les scènes d’amour interprétées avec John Gilbert pour alimenter les magazines à scandale.

Sa carrière, contrairement à celle de beaucoup d’autres, ne s’arrête pas avec la fin du cinéma muet. Greta Garbo a été l’une des rares stars hollywoodiennes à franchir le cap du cinéma parlant. C’est dans Anna Christie, en 1930, que le public entend pour la première fois sa voix grave et sensuelle, teintée d’un léger accent suédois. Le film d’ailleurs promu avec le slogan « Garbo parle » (« Garbo Talks ») est un véritable succès, bien que Garbo ne soit pas convaincue de sa propre performance. Par contre John Gilbert, dont la popularité baisse, ne réussit pas la transition vers le cinéma parlant et sa carrière s’arrête dans les années 1930.

À partir de cette époque, on lui compose un nouveau personnage solitaire, énigmatique. Elle devient grave, tantôt mutine, tantôt craintive, parfois intellectuelle. Elle n’assiste qu’aux premières, n’accorde plus que de rares interviews, voyage sous un nom d’emprunt. Elle arrête aussi les nombreuses séances de photos d’extérieur et ne fait plus que des portraits d’art, réalisés en studio par deux portraitistes attitrés — Ruth Harriet Louise jusqu’en 1929, puis Clarence Bull — et destinés à n’être reproduits qu’en petit format pour être envoyés aux admirateurs. Même pour la promotion des films, elle n’accorde plus qu’une unique séance de pose de dix heures maximum avec 150 photos par séance. Son costumier attitré Adrian crée pour elle le « style noble » glamour avec des velours, des lignes hiératiques et des proportions inhabituelles. Devant le succès grandissant de la star, la Paramount, studio concurrent, se met en tête de trouver « sa » Garbo : ce sera Marlène Dietrich.

Garbo, si quelque chose lui déplait lorsqu’elle tourne, déclare vouloir rentrer en Suède (« I want to go home »), ce chantage lui vaut d’avoir tous ses vœux exaucés par ses employeurs. Garbo est connue pour ne tourner qu’à studio fermé, refusant les visiteurs lorsqu’elle joue. Son apparition dans Mata Hari, en 1931, la consacre séductrice, la censure s’offusque même du costume suggestif qu’elle porte sur l’affiche. Elle partage ensuite, en 1932, avec Joan Crawford et les frères Barrymore (Lionel et John) l’affiche et la vedette dans Grand Hotel.

Elle se fâche avec la MGM en 1932 et disparaît des écrans pendant presque deux ans. La réconciliation lui donne un contrôle total sur les films qu’elle tourne, et lui permet de faire remplacer Laurence Olivier par John Gilbert pour le tournage de La Reine Christine en 1933. David O. Selznick la presse de jouer le rôle de l’héritière mourante dans Dark Victory en 1935, mais elle préfère tourner une nouvelle version d’Anna Karénine.

Son interprétation de La Dame aux camélias dans Le Roman de Marguerite Gautier (Camille) en 1937 est considérée comme la meilleure de tous les temps, et aussi la seule de ses interprétations trouvant grâce à ses yeux. Après tant de tragédies, elle tourne enfin, avec Melvyn Douglas, la comédie Ninotchka en 1939. le film est lancé avec le slogan « Garbo rit ! » (« Garbo laughs! »), en référence à la scène dans un bistrot parisien où l’héroïne éclate de rire, une première dans sa carrière.

Greta Garbo est l’une des stars les plus adulées des années 1920 et 1930, mais aussi l’une des plus secrètes. Fuyant la publicité et les ragots, elle rend célèbre l’une de ses tirades de Grand Hotel même dans sa vie publique : « Je veux qu’on me laisse tranquille » (« I want to be let alone »). Elle n’accordait ni autographe, ni interview, sauf au tout début de sa carrière, n’assistait à aucune première et ne répondait pas à ses fans. Cette prédilection pour le secret ne fit que confirmer le surnom qu’elle garda toute sa vie, « La Divine » : belle, lointaine et inaccessible.

Après l’échec relatif de son dernier film, La Femme aux deux visages (Two Faced Woman) en 1941, Garbo met définitivement un terme à sa carrière, au faîte de sa gloire.

D’après Albert Lewin, elle aurait souhaité interpréter Dorian Gray dans le film Le Portrait de Dorian Gray en 1945 mais, pour des problèmes de censure, la chose ne se fit pas. Alfred Hitchcock pensa que la mise en production de son film le Procès Paradine, en 1947, allait être le moyen de son retour sur les écrans, mais sans succès.

Détail peu connu de sa carrière à Hollywood, Greta Garbo a fait partie des acteurs qui ont travaillé pour l’OSS, les services secrets des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale avant la création de la CIA, comme Cary Grant et Marlène Dietrich, chargés d’espionner les acteurs pro-nazis (comme Errol Flynn). Greta Garbo a permis de sauver l’un de ses amis, Niels Bohr. Le physicien, persécuté en Europe pendant la guerre par les nazis parce que Juif, se réfugie en Suède par le statut de réfugié politique que lui assure le roi de Suède Gustave V suite à l’intervention de Greta Garbo, amie du roi. Niels Bohr quitte ensuite la Suède vers les États-Unis encore grâce à Greta Garbo. Niels Bohr aura ainsi l’occasion de participer au projet Manhattan.

Greta Garbo intervient aussi auprès du roi, pour aider plus de 8 000 Juifs du Danemark à se réfugier en Suède. 95 % de la population juive du Danemark a été ainsi sauvée grâce à elle.

En 1949, le réalisateur Max Ophuls lui propose de tourner un film en couleur adapté de Balzac, La Duchesse de Langeais. Des essais avec l’actrice sont d’ailleurs tournés. Pour des raisons budgétaires, le producteur italien se retire du projet qui échoue.

Gretas Garbo, carnet de 4 timbres, Suède.

De son propre aveu, Greta Garbo pensait que le monde avait été bouleversé par la Seconde Guerre mondiale, peut-être pour toujours. Ses films, pensait-elle, avaient leur propre place dans l’Histoire et gagneraient en valeur. Elle prend la citoyenneté américaine le 9 février 1951. Elle achète un appartement à New York dans les années 1950 où elle vit jusqu’à la fin de ses jours, évitant autant que possible les médias. Séparée du monde hollywoodien, elle refusera catégoriquement de paraître en public, mais sera connue pour ses promenades dans les rues de New York affublée de grandes lunettes noires.

Elle est restée cependant amie avec de nombreuses célébrités, et on l’a vue souvent en compagnie d’Aristote Onassis, Cecil Beaton ou Cécile de Rothschild, tout en défendant cependant jalousement sa vie privée.

En 1984, elle est traitée avec succès d’un cancer du sein, mais elle meurt à New York, en 1990, à l’âge de 84 ans, des suites d’une insuffisance rénale terminale et d’une pneumonie. Sa dépouille est incinérée et ses cendres enterrées au cimetière Skogskyrkogården à Stockholm.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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