Georges de Lydda (Saint-Georges).

Georges de Lydda (vers 275/280 – 23 avril 303), saint Georges, est un martyr du IVe siècle, selon la tradition continue de l’Église catholique et des diverses Églises orthodoxes. Il est le saint patron, entre autres, de la chevalerie chrétienne, du royaume d’Angleterre depuis l’an 800, de la Géorgie, du Scoutisme et des armuriers. Par ailleurs, de nombreuses localités sont nommées d’après lui. Selon la tradition chrétienne, il est cousin avec l’isapostole sainte Nino. Il est principalement représenté en chevalier qui terrasse un dragon et fait ainsi figure d’allégorie de la victoire de la foi chrétienne sur le démon ou plus largement du bien sur le mal.

La croix de Saint-Georges orne le drapeau Sarde au centre des quatre têtes de maures. Pierre Ier d’Aragon dont c’est le saint patron repoussa les Maures en 1096 lors de la reconquista.

Il est honoré le 23 avril ou le 3 novembre (translation des reliques et  dédicace de l’église de Lydda (l’actuel Lod), au iIVe siècle), et le 23 novembre en Géorgie.


Il existe peu d’informations sur les débuts de la vie de Georges, néanmoins des récits de pèlerins et des dédicaces d’églises sont attestés dès le IVe siècle, il ne semble donc pas y avoir de raison de douter de son existence historique, d’autant qu’il est certain que la persécution de Dioclétien en 303 a bien visé des militaires chrétiens parmi les soldats professionnels de l’armée romaine. Certains d’entre eux vont mourir martyrs et devenir saint militaire.

Les principaux éléments de sa vie proviennent de la Passio sancti Georgii du pseudo-Pasicratès (ou Pasicrate ou Passecrate), que le Decretum  Gelasianum de 496, attribué au pape Damase Ier, a classé comme œuvre apocryphe.

D’après la Passio, Georges de Lydda naît vers 275-280 à Mazaca, en Cappadoce, dans une noble famille grecque chrétienne. Son père serait un noble qui vint en Cappadoce servir dans l’armée romaine. Sa mère est originaire de la province romaine de Syrie-Palestine. De santé très fragile après sa naissance, son père, craignant pour sa survie, décide de le faire aussitôt baptiser. Et l’enfant survit.

Saint Georges a dix ans lorsque son père meurt sur un champ de bataille. Polycronia retourne alors en Judée et s’installe dans la région de Lydda (ou Diospolis, l’actuel Lod). La renommée militaire de son père lui donne accès à une bonne éducation. À l’âge de quinze ans, il se rend à Nicomédie et y devient officier dans l’armée romaine. Il se présente devant l’empereur Dioclétien, qui reconnaît en lui le fils de son ancien compagnon d’armes et le fait chevalier, chef de sa garde particulière. Par la suite, Georges est promu tribun. Tant son habileté que l’origine de sa mère incitent les autorités à lui confier le commandement de régions militaires réputées difficiles, comme la Syrie, la Palestine, l’Égypte et la Libye. Il est alors élevé au grade de préfet par le même Dioclétien. À ce titre, il est chargé des rapports, souvent conflictuels, entre les autorités romaines et les diverses populations locales.

Mais le proconsul Maxence convainc Dioclétien de reprendre sur une large échelle les persécutions contre les chrétiens et de prôner la sacralisation du pouvoir politique au moyen de l’imposition du culte solaire. Le 24 février 303, l’empereur émet les édits donnant l’ordre de détruire les églises  chrétiennes et de persécuter d’abord le haut clergé, notamment les évêques. La première destruction sera celle de l’église principale de Nicomédie même. Les livres d’office sont brûlés, et tous les chrétiens sont privés des droits et privilèges de la citoyenneté. Georges tente sans succès d’en dissuader l’empereur, puis lui remet son glaive, en signe de démission, et quitte Nicomédie pour retourner dans sa ville natale. Il arrive à Mazaca, où il trouve sa mère mourante, laquelle, dans son agonie, approuve la décision de son fils. Après la mort de sa mère, saint Georges distribue sa fortune personnelle aux pauvres et projette un pèlerinage en Terre Sainte sur les lieux de la Passion du Christ. Mais en raison des persécutions, il abandonne momentanément ce projet et retourne à Nicomédie.

En cours de route, il passe par Lydda, où il met fin aux agissements d’une bande de pillards perses, dirigés par un certain Nahfr, dont le nom signifie « serpent », ou « dragon ». À l’abri dans des marais, ils anéantissent par surprise les troupes envoyées à plusieurs reprises contre eux, finissant par soumettre la population à un tribut arbitraire de deux moutons par jour, ou bien d’un esclave, s’il vient à en manquer. Comme « prix » de ses services, saint Georges ne négocie rien d’autre que la conversion de la population locale à la foi chrétienne. Il débarrasse alors celle-ci de Nahfr, tuant celui-ci d’un seul coup de son épée, ou de sa lance, ce qui permet de capturer sa troupe et de rétablir à nouveau le calme dans la région.

De retour à Nicomédie, il rend visite aux chrétiens emprisonnés. Dioclétien lui enjoint de cesser ses actions prochrétiennes et de reprendre son service. Il refuse, et en quittant le palais il détruit sur son passage une tablette sur laquelle figure l’édit impérial obligeant au culte d’Apollon. Arrêté pour cet acte, il est soumis à de nombreux supplices, mais il survit miraculeusement, ce qui suscite de nombreuses conversions au palais, notamment celle de l’épouse de Dioclétien, Prisca, une princesse d’origine perse, et deux autres consuls d’Orient, Anatole et Protole, ainsi que celle du gardien de la prison où il est incarcéré.

Afin que cela cesse, il est condamné à mort. Il est décapité un vendredi, le 23 avril 303, peut-être à l’âge de 22 ans. Des fidèles clandestins recueillent sa dépouille pour l’inhumer à Lydda, en un lieu sur lequel sera vite bâtie par la suite une église qui lui sera dédiée, là même où il avait vaincu « le dragon » (le chef de bande Nahfr). Les chrétiens d’Orient affirment qu’il s’y trouve encore, dans la crypte, sous l’autel.

Dans le royaume des Francs, sous l’influence de Clotilde, Clovis (466 – roi de 481 à 511) fait élever un monastère en son honneur. Plus tard, saint Germain de Paris († 576) en propage le culte dans le royaume mérovingien.

Durant la christianisation, Grégoire de Tours (538 ou 539 – 594) mentionne le passage de reliques, son sang, en Auvergne à destination de l’Abbaye-aux-Dames en Normandie6 son culte7, notamment dans l’espace  germanique, comme le montre la consécration d’une basilique à Mayence en 570.

La tradition veut que le culte de saint Georges ait été établi à Rome du temps du pontificat du pape Léon II en 682, avec la dédicace qu’il a faite de la basilique San Giorgio in Velabro. Au siècle suivant, sous le maître-autel de cette basilique, le pape Zacharie, d’origine grecque, a solennellement déposé, en l’an 741, des reliques de saint Georges rapportées d’Orient, notamment un os de bras et partie de son crâne. Ces reliques, formellement authentifiées ultérieurement par le Saint-Siège, au XVIIIe siècle, se trouvent toujours actuellement sous le maître-autel de cette basilique romaine paléochrétienne, là où le pape Zacharie les avait consignées au VIIIe siècle, mille ans plus tôt.

À Lyon, l’église Saint-Georges, est dédiée à saint Georges  par Leidrade autour des années 800. Le culte fleurit au IXe siècle, probablement aussi grâce aux croisades et ne faiblira plus au cours du Moyen Âge. Il devient le saint patron de l’ordre du Temple, de l’ordre Teutonique, de l’ordre de la Jarretière…

Des textes laïques évoquant le martyre du saint furent écrits  aux Xe et XIe siècles, comme le Georgslied, un poème vernaculaire relatant la passion du saint, ou « la Légende dorée » (légende, au sens de tradition). Ce fait touche ainsi un nombre de fidèles bien plus large que celui des clercs.

Au xiie siècle, dans le contexte des croisades, saint Georges est érigé en modèle du chevalier chrétien, « défenseur de la foi et de la vertu  héroïque ». Il est alors fréquent de le retrouver en protecteur des armées et des ordres militaires, mais aussi des villes et des peuples.

Aux XIIe – XIIIe siècles, saint Georges devient l’un des quatorze saints dits auxiliaires (Nothelfer), dont l’invocation est censée protéger les fidèles contre les épidémies récurrentes. Ainsi est-il censé protéger Venise, qui en 1205 reçoit avec vénération un bras de saint Georges, puis d’une partie de son crâne en 1462. Dans les textes épiques et romans chevaleresques, l’enjeu toujours politico-religieux est adapté aux exigences de la société féodale. Cela fera du bandit, un monstre, et du tribut réclamé, une princesse.

Source : Wikipédia.

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