Christo et Jeanne-Claude, artistes contemporains.

Christo et Jeanne-Claude, communément Christo, est le nom d’artiste sous lequel est identifiée l’œuvre commune de Christo Vladimiroff Javacheff, né le 13 juin 1935 à Gabrovo en Bulgarie et mort le 31 mai 2020 (à 84 ans) à New York, et de Jeanne-Claude Denat de Guillebon, née (le même jour) le 13 juin 1935 à Casablanca au Maroc et morte le 18 novembre 2009 (à 74 ans) à New York. Ce couple d’artistes contemporains s’est rendu célèbre à la fois par le gigantisme de ses réalisations et par leur caractère éphémère.


Né à Gabrovo en Bulgarie, il se dit bulgare macédonien d’origine tchèque. Son père possédait une usine de produits chimiques et sa mère était secrétaire générale de l’Académie des Beaux-Arts de Sofia jusqu’en 1931. Sa mère avait fui la Macédoine en 1913. La famille de Christo a beaucoup servi de refuge à des artistes et des amis fuyant les bombardements des villes par les Alliés.

Au nombre des souvenirs d’enfance de Christo figurent aussi les corps de partisans exécutés dans les rues et l’entrée de l’Armée rouge en Bulgarie en 1944. Le père de Christo a été harcelé et emprisonné par le nouveau régime communiste pour « sabotage ». On peut donc dire que l’enfance de Christo a été assez rude et qu’elle a sûrement eu un impact important sur l’artiste. Très tôt il eut des contacts avec l’art. À l’âge de 6 ans, il fit des portraits de nombreuses femmes du village. En 1953, il débuta sa

formation artistique aux Beaux-Arts de Sofia où il étudia la peinture, la sculpture et l’architecture jusqu’en 1956. Il est chargé, par le pouvoir en place, d’aménager les abords du train Orient-Express pour donner aux passagers occidentaux une image riante de la Bulgarie. Cependant, en raison de la forte propagande du régime, seuls les vrais partisans du parti communiste pouvaient accéder au diplôme, ce que Christo n’était pas. En effet, Christo défiait le système en peignant des toiles allant à l’encontre de l’idéologie (comme des paysans se reposant). Il eut donc quelques ennuis avec le réalisme socialiste qui était la norme et qui imposait un traitement marxiste-léniniste des sujets comme du style. Il décide en 1956 de fuir à Vienne.

Christo et Jeanne-Claude, carte maximum avec autographe, Paris, 13/06/2009.

Il s’installe à Paris en 1958. Pour vivre il fait des portraits à l’huile qu’il signe de son nom « Javacheff » et c’est en livrant le portrait de l’épouse du général Jacques de Guillebon, directeur de l’École polytechnique, qu’il rencontre leur fille Jeanne-Claude, une « rousse flamboyante comme empaquetée d’un film plastique ». En 1963, il côtoie le groupe des nouveaux réalistes. Ses premières œuvres sont des peintures abstraites et des empaquetages d’objets (bouteilles, bidons, cartons, tables, etc.) ou de modèles vivants dans de la toile ou du plastique.

Il meurt le 31 mai 2020 à New York.


Française, elle est née à Casablanca au Maroc (où son père, un officier de l’armée, était en poste) — Christo et elle seraient nés le même jour à la même heure. Sa mère, Précilda, avait 17 ans lorsqu’elle a épousé le père de Jeanne-Claude, le major Léon Denat. Précilda et Léon Denat ont divorcé peu de temps après la naissance de Jeanne-Claude et Précilda s’est remariée trois fois.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jeanne-Claude a vécu avec la famille de son père pendant que sa mère combattait dans la Résistance française. En 1946, Précilda épouse l’influent général Jacques de Guillebon. La famille a vécu à Berne de 1948 à 1951, puis en Tunisie de 1952 jusqu’à leur retour à Paris en 1957. Elle passe son baccalauréat de philosophie et de latin en 1952 à Tunis.

Elle rencontre Christo Javacheff en 1958, année qui marque le début de leur collaboration artistique. Christo travaillait déjà à Paris en tant qu’artiste ; l’année suivante, elle quitte son mari pour épouser Christo. Christo est plutôt l’artiste, et Jeanne-Claude l’organisatrice : « Les réalisations destinées à l’extérieur sont signées par Christo et Jeanne-Claude, les dessins par Christo. »

Après avoir émigré aux États-Unis en 1964 et s’être installés à New York, ils commencent à réaliser des projets de grande envergure, intervenant de façon directe et éphémère sur des édifices, des monuments ou des paysages entiers.

Jeanne-Claude est surtout connue pour ses œuvres réalisées en collaboration avec son époux Christo. Plasticienne spécialisée dans l’environnement, elle fut à l’origine décrite comme une publiciste et chef d’entreprise pour son mari. Mais à partir de 1994, elle reçut la même attention que lui dans tous les aspects créatifs et administratifs de leur travail. Tous deux sont reconnus comme coauteurs de chacune de leurs installations, Christo développant leurs projets à l’aide de maquettes et de dessins, tandis que Jeanne-Claude se charge d’en assurer la réalisation. Sa ténacité est légendaire. Porte-parole du couple, elle passe ainsi plusieurs années à défendre leurs projets lors de nombreuses audiences publiques, devant des tribunaux et à l’occasion de sessions parlementaires. À titre d’exemple, il aura fallu aux deux artistes dix ans pour emballer le Pont-Neuf à Paris (1985) et vingt-cinq ans de préparatifs avant de pouvoir empaqueter le Reichstag de Berlin, en Allemagne (1995).

Jeanne-Claude travaillait sur un projet, conçu en 1992, de suspension d’une toile de dix kilomètres au-dessus de la rivière Arkansas (Colorado) quand elle meurt en novembre 2009 à New York des suites d’une rupture d’anévrisme.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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