Georges Charpak, physicien prix Nobel de physique.

Georges Charpak (né à Dąbrowica le 8 mars 1924 et mort à Paris le 29 septembre 2010) est un physicien français lauréat du prix Nobel de physique en 1992 pour ses travaux sur les détecteurs des particules à hautes énergies.


Georges Charpak est né le 8 mars 1924, déclaré le 1er août 1924, dans le village de Dąbrowica en Pologne, aujourd’hui Doubrovytsia en Ukraine. Sa famille, juive, émigre en France en 1931 alors qu’il a sept ans et emménage à Paris, avenue d’Orléans, avant de déménager en 1936 pour le square Albin-Cachot, dans le 13e arrondissement.

En 1937, dès l’âge de treize ans, Georges Charpak rejoint le mouvement les « Faucons rouges », « mouvement semblable aux scouts… mais laïc et d’obédience socialiste » dont le local est situé rue du Château dans le 14e arrondissement. Il quitte ce mouvement en 1938 après les accords de Munich et rejoint les « Auberges de Jeunesse ». En juin 1940, la partie nord de la France est occupée par les Allemands.

Il obtient son baccalauréat à dix-sept ans en 1941, alors qu’il est inscrit au lycée Saint-Louis à Paris. Il débute ses classes préparatoires dans le même lycée où il est pensionnaire. Mais son jeune frère et ses parents refusent de porter l’étoile jaune et sont dénoncés par leur concierge ; ils choisissent de s’enfuir avant la rafle du Vél’ d’Hiv de juillet 1942. Il possède une fausse carte d’identité, sous le nom de Jacques Charpentier, qui le domicilie à Troyes.

Georges Charpak, carte maximum, Gardanne, 26/02/2016.

En 1942, il vit à Montpellier, avec sa mère et son jeune frère et poursuit ses classes préparatoires au lycée Joffre de Montpellier. Son père travaille comme bûcheron dans les Cévennes pour passer inaperçu en raison de son fort accent.

En novembre 1942, les Allemands franchissent la ligne de démarcation et occupent la totalité du territoire national.

Georges Charpak entre dans un mouvement de Résistance, par l’entremise d’une de ses camarades de lycée. On lui donne des responsabilités, il rencontre des résistants du réseau FTP communiste et des résistants du réseau gaulliste Combat. A posteriori, il estime qu’il n’avait pas l’étoffe suffisante pour remplir sa tâche, en raison de son jeune âge et de son impréparation, et se sent responsable de la fin tragique de certains résistants qu’il a côtoyés.

En 1943, âgé de dix-neuf ans, il échoue au concours d’entrée à l’École polytechnique mais réussit à celui de l’École des mines de Paris ; pendant l’été, il est arrêté par la police à la suite d’imprudences, interrompant ainsi ses études.

Il est d’abord interné au centre de détention d’Eysses, dans lequel il donne et reçoit des cours de mathématiques et de physique. En février 1944, une tentative d’évasion collective échoue où treize de ses camarades sont tués ou fusillés. Il est ensuite déporté au camp de concentration de Dachau près de Munich en Allemagne : il y reste pendant un an, sa pratique de plusieurs langues ayant selon lui contribué à sa survie.

Après la guerre, il reçoit « quelques décorations et [est] homologué au grade de lieutenant des FFI ».

Il devient citoyen français en 1946, en partie grâce à son statut d’élève-ingénieur de l’École des mines. Cette naturalisation lui avait précédemment été refusée, malgré sa croix de guerre.

Georges Charpak, entier postal repiqué, Espagne.

Il sort diplômé de l’École des mines en 1947. En 1948, il est admis au CNRS comme chercheur dans le laboratoire de physique nucléaire du Collège de France, dirigé par Frédéric Joliot-Curie et il obtient son doctorat de sciences en 1955. Alors que Frédéric Joliot-Curie veut lui faire faire de la physique nucléaire, il choisit le sujet de sa propre thèse19, qu’il soutient en 1954, sur des détecteurs.

Promu maître de recherches au CNRS en 1959, il est recruté par Leon Lederman à l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire près de Genève. Il en devient chercheur permanent en 1963. C’est dans ce dernier laboratoire qu’il met au point la chambre proportionnelle « multifils » qui remplace rapidement les chambres à bulles en permettant un traitement informatique des données. Il prend soin de déposer des brevets. Il choisit alors de résider à Gex où il s’achète une maison.

Il est professeur associé du laboratoire d’électricité générale de l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI) à partir de 1980 et titulaire de la chaire Joliot-Curie pour un an en 1984. Il y développe les applications médicales de ses détecteurs de particules (radiologie douce développant des doses irradiantes moindres) et participe, avec son collaborateur Claude Hennion, à la fondation de nombreuses « startups » d’imagerie biomédicale dont « Molecular Engines Laboratories », « Biospace Instruments » avec son fils Yves Charpak, médecin-consultant et « SuperSonic Imagine » avec Mathias Fink.

Il est élu membre de l’Académie des sciences le 20 mai 1985. Il prend sa retraite du CERN en 1991.

Il reçoit le prix Nobel de physique en 1992 « pour son invention et le développement de détecteurs de particules, en particulier la chambre proportionnelle « multifils » », avec comme double affiliation l’ESPCI et le CERN. Tout comme Pierre-Gilles de Gennes un an plus tôt, le prix Nobel de Georges Charpak est « entier » : depuis cette date, il n’y a pas eu d’autre cas d’attribution du prix Nobel de physique à un lauréat seul.

À partir de 1996, avec le soutien de l’Académie des sciences et de ses collègues Pierre Léna et Yves Quéré, il prend la tête d’un important mouvement de rénovation de l’enseignement des sciences à l’école primaire, baptisé « La main à la pâte », qui touche aujourd’hui près d’une école sur trois en France et essaime dans le monde entier. Des collaborations internationales ont été signées pour étendre cette initiative à de nombreux pays dans le monde.

Militant de l’énergie nucléaire civile, il a proposé en 2001 une nouvelle unité de mesure de la radioactivité, le DARI (pour dose annuelle due aux radiations internes), correspondant à environ 0,25 millisievert.

En août 2009, il s’élève contre le coût de la construction du réacteur nucléaire expérimental français Iter, dont le budget prévisionnel venait de passer de cinq à quinze milliards d’euros, menaçant les financements de la recherche scientifique européenne ainsi que « de nombreuses recherches autrement plus importantes, y compris pour l’avenir énergétique de notre planète », mais considère que « … notre problème d’énergie est urgent. C’est immédiatement qu’il faut économiser l’énergie, et remplacer les combustibles fossiles ».

Il meurt le 29 septembre 2010 à Paris.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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