François-Michel Le Tellier, marquis de Louvois, ministre et surintendant des Postes.

François Michel Le Tellier, marquis de Louvois (18 janvier 1641 à Paris – 16 juillet 1691 à Versailles), est un homme d’État français et l’un des principaux ministres de Louis XIV.

François-Michel Le Tellier voit le jour dans une famille proche du pouvoir, alors que la France connaît une crise profonde, notamment avec les événements de la Fronde. Il est le fils du chancelier Michel Le Tellier, marquis de Barbezieux, et d’Élisabeth Turpin, fille de Jean Turpin, seigneur de Vauvredon, conseiller d’État.

 

 

Il épouse le 16 mars 1662 Anne de Souvré (1646-1715), marquise de Courtanvaux et de Messei, fille de Charles de Souvré, petite-fille de Jean II de Souvré et arrière-petite-fille du maréchal Gilles de Souvré. Née posthume, Anne de Souvré a été élevée dans la famille du second mari de sa mère Marguerite Barentin, Urbain II de Montmorency-Laval, marquis de Bois-Dauphin et de Sablé, le fils de la célèbre Madeleine de Souvré alias « Madame de Sablé » (Madeleine de Souvré était la sœur de Jean II de Souvré, la fille du maréchal Gilles et la grand-tante d’Anne de Souvré ; elle avait eu Urbain II de son mari Philippe-Emmanuel de Laval, fils du maréchal Urbain Ier de Laval-Bois-Dauphin ; Marguerite Barentin (1626-1704) avait épousé successivement les deux cousins germains Charles de Souvré en 1645 puis Urbain II de Laval en 1649, d’où postérité des deux mariages).

Son père lui obtient de la part de Louis XIV la transmission de sa charge de secrétaire d’État de la Guerre, alors qu’il n’a même pas quinze ans, le 14 décembre 1655. Il n’en fut le plein détenteur qu’en 1677 mais, dès le 24 février 1662 (soit à 21 ans), il est autorisé à exercer la charge en l’absence de son père et assiste celui-ci dans l’administration de la Guerre, et on estime que vers 1670 il y joue le premier rôle. En 1672, il devient ministre d’État et entre au Conseil d’en haut. C’est lui qui découvrit l’existence du complot de Latréaumont en 1674, en pleine guerre de Hollande.

Il intrigue contre Jean-Baptiste Colbert pendant l’« affaire des poisons » et, à la mort de ce dernier, obtient sa place de surintendant des Bâtiments, Arts et Manufactures de France (6 septembre 1683), ce qui lui permet de prendre en main la construction du château de Versailles.

En 1689, il convainc Louis XIV de la nécessité d’un second ravage du Palatinat.

Louis, épreuve d’artiste.

Voltaire le décrit ainsi dans « Le siècle de Louis XIV » : « Il fut plus estimé qu’aimé du roi, de la cour et du public ; il eut le bonheur, comme Colbert, d’avoir des descendants qui ont fait honneur à sa maison, et même des maréchaux de France ; il n’est pas vrai qu’il mourut subitement au sortir du conseil, comme on l’a dit dans tant de livres et de dictionnaires. Il prenait les eaux de Balaruc, et voulait travailler en les prenant : cette ardeur indiscrète de travail causa sa mort, en 1691. »

François Michel Le Tellier, marquis de Louvois meurt subitement, dans ses appartements situés au premier étage de l’ancien hôtel de la Surintendance des Bâtiments du Roi à Versailles dont les fenêtres donnent sur la Petite Orangerie de Versailles11, le 16 juillet 1691, à l’âge de cinquante ans, d’une apoplexie pulmonaire. Avec les évolutions médicales et sur la base des documents existants, une analyse rétrospective est réalisée, en 1984, par le Pr Roger Rullière affirmant que François Michel Le Tellier est mort d’un infarctus du myocarde avec œdème aigu du poumon mais que la science n’avait pas encore identifiée la pathologie coronaire. Autopsié par le Dr Pierre Dionis, le marquis de Louvois est la deuxième des trois personnes célèbres mortes subitement à la cour de Louis XIV. Il est précédé par Jean-Baptiste Colbert de Seignelay et suivi par Philippe d’Orléans.

Deux jours plus tard, Louis XIV accorde à la veuve l’autorisation de faire inhumer le défunt, ancien directeur et administrateur général de l’hôtel royal des Invalides sous le dôme de la chapelle royale de cet hôtel que Louvois avait jadis contribué à fonder. Comme la construction de la chapelle royale n’est pas encore achevée, le corps est déposé dans un caveau de l’église Saint-Louis-des-Invalides, dite église des soldats. Les entrailles de Louvois sont confiées aux révérends pères du couvent des Capucins de Meudon, son cœur est porté aux Capucines de Paris.

Louvois, carte maximum, 15/03/1947.

Le 22 janvier 1699, soit plus de sept ans après le décès, la dépouille de Louvois est exhumée et transférée, à minuit, dans l’une des chapelles latérales de l’église du nouveau couvent des Capucines de Paris, soit par la volonté du roi, soit par celle de la famille. Cette église, construite de 1686 à 1688 au nord de la place des Conquêtes (place Vendôme depuis le XVIIe siècle) occupait une partie de la chaussée, des trottoirs et des maisons de l’actuelle rue de la Paix. Orientée nord-sud, son portail fermait la perspective de la place.

Le tombeau de Louvois à l’Hôtel-Dieu de Tonnerre. Son visage est une empreinte de son masque mortuaire.[réf. nécessaire]
La veuve et les enfants de Louvois font alors appel au Premier architecte du Roi Jules Hardouin-Mansart pour l’aménagement, dans l’église des Capucines, de la chapelle des Louvois (qui se situait à la hauteur du n° 4 de l’actuelle rue de la Paix), et pour le dessin de son décor, spécialement conçu pour accueillir le magnifique tombeau, également réalisé d’après les dessins d’Hardouin-Mansart, par les sculpteurs François Girardon (1628-1715), Corneille Van Clève (1645/1646-1732) et Martin Desjardins (1637-1694), tous trois actifs au château de Versailles. Commandé dès 1693 par Anne de Souvré et en voie d’achèvement en 1699, ce monument funéraire est composé d’un sarcophage stylisé de marbre noir veiné de blanc surmonté des gisants en marbre blanc du couple Le Tellier de Louvois (le marquis par Girardon, la marquise par Van Clève) et flanqué de deux statues allégoriques en bronze (Desjardins et Girardon). Il est profané sous la Révolution, mais échappe à la destruction.

Entreposé dans le dépôt installé dans l’ancien Couvent des Petits-Augustins le tombeau a été remonté pour être exposé au Musée des monuments français, créé par Alexandre Lenoir et ouvert au public dans les mêmes lieux de 1795 à 1816, avant d’être restitué aux descendants de Louvois. Il est conservé depuis 1819 à l’Hôtel-Dieu de Tonnerre dans l’Yonne.

Source : Wikipédia