Cholem Aleikhem, écrivain.

Cholem Aleikhem (en yiddish et hébreu : שלום עליכם, en russe : Шолом-Алейхем) nom de plume de Cholem Naoumovitch Rabinovitch, né le 2 mars 1859 à Pereïaslav (gouvernement de Poltava, Empire russe) et mort le 13 mai 1916 à New York, est un écrivain ukrainien de langue yiddish. Très populaire de son vivant, il est l’auteur de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre. Il a fait beaucoup pour promouvoir le yiddish dans la littérature et a été le premier à écrire des contes pour enfants dans cette langue.

Ses œuvres ont été traduites dans de très nombreuses langues. La comédie musicale Un violon sur le toit basée sur le personnage de Tevye le laitier (première à Broadway en 1964) est le premier succès commercial d’une pièce en anglais qui décrit le quotidien d’un village juif d’Europe de l’Est. Par la suite, la pièce a été reprise de nombreuses fois dans le monde entier puis adaptée au cinéma en 1971.


Cholem Naoumovitch Rabinovitch (alternativement : Sholom, Sholem, Shulem, Solomon, Rabinovitz, Rabinovitsh, etc. ; en russe : Шо́лем Нау́мович Рабино́вич) naît dans une pauvre famille juive. Il est le fils de Menachem-Nukhem et de Khaye-Ester Rabinovitch à Pereïaslav (région de Poltava en Ukraine) dans l’Empire russe. La mère de Cholem décède quand il a quinze ans. Il écrit peu après sa première œuvre, l’adaptation juive du roman Robinson Crusoé. Cholem décide alors de se vouer à l’écriture. Tirant parti de l’homophonie en yiddish entre son prénom (Salomon) et le mot signifiant « la paix », il prend pour pseudonyme Cholem Aleichem qui est l’équivalent en yiddish de la salutation usuelle en hébreu « Shalom Alekhem (שלום עליכם, Que la paix soit avec vous) ».

En 1876, après avoir terminé ses études à l’école locale de Pereïaslav avec d’excellentes notes, il quitte la maison de ses parents à la recherche d’un emploi. Pendant trois ans, il donne des cours à Olga (Golde) Love, la fille d’un propriétaire foncier fortuné, avant de l’épouser le 12 mai 1883. Ils auront six enfants (par exemple le peintre Norman Raeben qui enseignera la peinture à Bob Dylan et qui l’influencera lors de la réalisation de son disque Blood on the Tracks) et Lyalya (Lili) Kaufman, écrivaine de langue Yiddish dont la fille est l’écrivaine américaine Bel Kaufman, auteure du livre Up the Down Staircase (« Escalier interdit »).

Aleikhem, carte maximum, Israël.

Cholem Aleikhem écrit d’abord en russe et en hébreu avant d’opter, à partir de 1883, pour la langue Yiddish, langue dans laquelle il écrira plus de quarante volumes. On le considère dès 1890 comme la figure de proue de la littérature de langue Yiddish, langue couramment parlée mais méprisée par la plupart des écrivains juifs russes qui préfèrent écrire en hébreu, la langue liturgique, exclusivement utilisée par les Juifs éduqués.

Outre son abondante production littéraire en langue Yiddish, il utilise sa fortune personnelle pour jouer les mécènes et encourager les écrivains de langue Yiddish. Il inclut leurs œuvres dans son almanach, Die Yiddishe Folksbibliotek (La bibliothèque populaire Yiddish), publié en 2 éditions, 1888 et 1889 et qui donne une place importante à de nombreux jeunes écrivains de langue Yiddish.

Il n’y aura pas de troisième édition, Cholem Aleikhem ayant perdu toute sa fortune dans une spéculation boursière en 1890, bien que l’almanach soit déjà rédigé. Obligé de se diversifier, il revient, sans abandonner la langue Yiddish, au russe pour Voskhod (le renouveau), la plus importante revue juive russe de l’époque et pour le journal Odessa et à l’hébreu pour Hamelitz ainsi que pour rédiger une anthologie éditée par Y.H. Ravnitzky.

C’est au cours de cette période que l’écrivain contracte la tuberculose.

Après 1891, Cholem Aleikhem vit à Odessa, puis plus tard à Kiev. En 1905, il émigre à la suite d’une vague de pogroms qui déferle sur l’Ukraine et dans tout le sud de la Russie. Tout d’abord, il s’installe à New York tandis que le reste de sa famille vit à Genève. Il s’aperçoit assez vite que ses revenus relativement limités ne lui permettront pas d’entretenir deux foyers et il décide de retourner à Genève. Malgré sa grande popularité, beaucoup de ses ouvrages ne lui génèrent que très peu de revenus et il est forcé d’effectuer des voyages et des tournées harassantes pour donner des conférences et subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.

En juillet 1908, lors d’une tournée en Russie, il s’évanouit dans le train le menant à Baranovitchi. Les médecins diagnostiquent une récidive de la tuberculose hémorragique aiguë qui l’oblige à passer deux mois de convalescence dans l’hôpital de la ville. Il décrira plus tard cet incident comme une rencontre en face à face avec sa majesté l’Ange de la mort, et proclame que ce fut le catalyseur pour rédiger son autobiographie, Funm Yarid. Pendant sa convalescence, il ne peut se rendre à la Première Conférence de langue Yiddish qui se déroule à Tchernivtsi et il doit être remplacé par un autre militant, son collègue Nathan Birnbaum. Aleichem passe les quatre années suivantes en semi-invalidité, ce qui ne lui permet que de retrouver un travail d’écriture à peu près régulier. Durant cette période, sa famille ne survit que grâce à des dons d’amis et d’admirateurs de Cholem Aleichem.

En 1914, la grande majorité de la famille de Cholem Aleichem émigre aux États-Unis et s’établit à New York. Le fils d’Aleichem, Micha, atteint de tuberculose, n’est pas en état de voyager 2 et reste au Danemark avec sa sœur Emma ; il mourra en 1915 dans un sanatorium de Copenhague. Cet évènement enfoncera l’écrivain dans une profonde dépression.

Cholem Aleikhem meurt à New York le 13 mai 1916 à l’âge de 57 ans, alors qu’il travaille sur son dernier roman, Mottel, le fils du chantre. Il est enterré au cimetière du Mount Carmel dans le Queens. Ses funérailles sont parmi les plus grandioses de l’histoire de New York avec un cortège funèbre de plus de 100 000 personnes. Le lendemain, son testament est publié dans The New York Times et consigné dans les annales du Congrès. Son testament contient des instructions détaillées pour sa famille ainsi que pour ses proches, aussi bien en ce qui concerne ses funérailles, que la façon dont il désire être célébré et commémoré pour les yohrzeit (dates anniversaires du décès) le 10e jour du mois Iyar, 25e jour de l’Omer. Il demande à ses amis et à sa famille de « se réunir, de lire son testament, de sélectionner l’une de ses nouvelles, parmi les plus joyeuses et de la réciter dans le langage qui leur semblera le plus accessible » et il ajoute : « Que mon nom ne soit associé qu’avec des rires ou ne soit pas célébré du tout ». Les rassemblements annuels continuent de nos jours et ils sont aujourd’hui ouverts au public.

En 1997, un monument à la mémoire de Cholem Aleikhem est érigé à Kiev et un autre en 2001 à Moscou.

Source : Wikipédia.

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