Camille Lemonnier, écrivain.

Camille Lemonnier, né à Ixelles, Belgique le 24 mars 1844 et mort dans sa ville natale le 13 juin 1913, est un écrivain belge.


Fils d’un avocat wallon et d’une mère flamande, Camille Lemonnier vint à la littérature par le détour de la critique d’art. Il effectue ses études secondaires à l’Athénée Royal de Bruxelles, avant d’entamer à l’université libre de Bruxelles un cursus de droit qu’il n’achève pas. Il est ensuite employé au Gouvernement provincial mais démissionne rapidement de ce poste pour se consacrer à la critique. En 1864, il fait partie de la vingtaine d’auditeurs venus assister à une conférence de Charles Baudelaire à Bruxelles.

En 1883, il se remarie avec Valentine Collart, la nièce de Constantin Meunier. Il a alors déjà deux filles d’un premier mariage : Marie (née en 1872) et Louise (née en 1876).

En 1863, Lemonnier publie à compte d’auteur le Salon de Bruxelles et commence à fréquenter le monde artistique. Il se distingue immédiatement par son désir de défendre l’art réaliste contre l’académisme, et la liberté de l’artiste contre les institutions d’État. En 1870, Lemonnier parcourt le champ de bataille de Sedan avec son cousin Félicien Rops (peintre et dessinateur). Son roman-reportage Sedan relate ses impressions : « une odeur de terre, de pourriture, de chlore et d’urine mêlés ». Cet ouvrage réaliste sera repris sous le titre Les Charniers qui précède La Débâcle d’Émile Zola.

Lemonnier commence à être reconnu dans le milieu naturaliste. Il collabore d’ailleurs à des revues françaises où il fait connaître les peintres belges. C’est avec son roman Un Mâle (1881) qu’il atteint la notoriété. Le scandale provoqué par la parution de ce livre, récit d’une passion amoureuse rustique, est tel que la jeune génération (les poètes rassemblés autour de la revue la Jeune Belgique) organise un banquet de « réparation » à leur aîné le 27 mai 1883 pour lui témoigner son appui face aux foudres de la critique traditionaliste des « perruques » et de certains journalistes catholiques.

On a souvent surnommé Lemonnier le « Zola belge » bien qu’il ait affirmé que cette étiquette ne lui convenait pas. En fait, l’auteur du Mâle est trop soucieux de son style (qu’on nommait « macaque flamboyant ») et de recherche de néologismes et d’archaïsmes pour être rangé parmi les naturalistes. La filiation avec le naturalisme français s’arrête, en effet, à l’influence du milieu, et plus précisément de la vie animale, sur le comportement des personnages.

Dans des romans tels Le Possédé, La Fin des bourgeois ou L’Homme en amour, Lemonnier se rattache davantage au courant dit « décadent », représenté en France par J.-K. Huysmans, Peladan, Lorrain ou Rachilde ; la préciosité de son style, son obsession pour le thème de la femme fatale, la névrose et la perversion peuvent être considérés comme une contribution originale à l’esthétique décadente. Si, dans ces romans des années 1890, Lemonnier se rapproche davantage de Félicien Rops, il n’en demeure pas moins que les chapitres du Mâle qui décrivent la kermesse ou la vie à la ferme renvoient davantage à la tradition flamande et aux tableaux de Pieter Brueghel l’Ancien.

Le Prix quinquennal de littérature lui est attribué en 1888 pour son ouvrage La Belgique, illustré de gravures dessinées, entre autres, par Constantin Meunier. En 1905, il publie La Vie belge et deux ans avant sa mort, Une vie d’écrivain, son autobiographie. Dans ces trois œuvres, Lemonnier rend hommage à sa terre natale, souhaitant présenter au lecteur la vie et la culture de son pays. Ce « témoin au passé », selon sa propre expression, relate, avec un talent de conteur, la naissance des lettres belges : « La Jeune Belgique avait frappé le roc aride et à présent les eaux ruisselaient. » Parfois lyrique, épique et excessif, Lemonnier laisse cependant un document historique très instructif.

Lemonnier, carte maximum, Belgique, 1977.

En définissant le talent du peintre belge comme la capacité de « suggérer des correspondances spirituelles par un chromatisme expressif et sensible » (La Vie belge), il parle aussi de son propre style: il s’agit de frapper l’imagination par la couleur et les images. En cela, il s’oppose à l’imitation du réel et rejoint un symbolisme universel tout en restant proche de l’instinct et de la spontanéité en même temps que de la tradition baroque de ses ancêtres (Rubens, Jacob Jordaens, David Teniers).

Sa maison ixelloise abrite le siège de l’Association Belge des Écrivains Belges de langue française. Sur l’emplacement de sa maison de campagne de La Hulpe a été construite l’École d’horticulture de cette commune. Un monument sculpté par Dolf Ledel le rappelle encore. Dans ce village habitaient son ami écrivain Pierre Broodcoorens et le couple d’artistes-peintres Adolphe et Juliette Wytsman-Trullemans.

Source : Wikipédia.

 

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