Antonio Pigafetta, explorateur et chroniqueur.

Antonio Pigafetta, (date de naissance inconnue généralement située entre 1480 et 1491, probablement à Vicence et date de décès également inconnue, est un marin et chroniqueur italien du XVIe siècle qui a participé sous les ordres de Magellan puis Juan Sebastián Elcano au premier voyage des Européens autour du monde et qui en a laissé la chronique la plus complète et la plus célèbre, celle sur laquelle se basent tous les travaux relatifs au voyage de Magellan.


Les historiens doivent se contenter de très peu de documents concernant la vie d’Antonio Pigafetta : quelques lettres autographes, quelques indices éparpillés dans diverses archives, le tout postérieur à son voyage autour du monde. La famille Pigafetta est une ancienne lignée identifiée dès le XIe siècle. En 1920, P. Pastells identifia son père, Giovanni Pigafetta, mais celui-ci ayant eu au moins trois femmes, il n’est toujours pas possible de savoir qui est sa mère. Léonce Peillard écrit : « Puisqu’il n’est pas possible de faire entrer Antonio Pigafetta dans les tables généalogiques de cette famille, bien que celles-ci ne présentent aucune lacune, certains pensent qu’il était peut-être un enfant naturel ; mais alors il n’eût pas été nommé chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem dont les bâtards étaient exclus. ». Sinon qu’il a été nommé chevalier de Rhodes par décision personnelle du grand maître.

Antonio Pigafetta, également connu sous le nom d’Antonio Lombardo vient en Espagne en 1519 où il accompagne le nonce apostolique, monseigneur Chieregati, dont il était le secrétaire. Recommandé par le nonce apostolique, il se rend à Séville, où il s’enrôle dans l’équipage de la flotte de Fernand de Magellan à bord de la Trinidad. Il est inscrit comme supplétif et serviteur de Magellan, « criados del Capitan y sobresaliente » en espagnol.

Pigafetta, carte maximum, Italie.

Pigafetta raconte la mésaventure qui le 25 mars 1521 manque de le noyer lorsque pêchant du bord du navire il tombe à la mer ; mais ses cris alertent des compagnons qui le tirent de ce mauvais pas, et l’auteur de conclure : « je fus secouru, non point par mes mérites mais par la miséricorde et grâce de la fontaine de pitié. ». Une fois dans le Pacifique, que son texte désigne ainsi pour la première fois sous ce terme, et alors que la flotte rencontre après plus de trois mois de navigation les premières îles habitées, Pigafetta est parfois appelé à établir un contact prolongé à terre avec leurs populations. C’est notamment le cas fin mars 1521 sur l’île de Limasawa où avec un autre compagnon il partage plusieurs repas de bienvenue : « ainsi, avec cette cérémonie et autres signes d’amitié, nous banquetâmes puis soupâmes avec lui. Je mangeai, le vendredi saint, de la chair, ne pouvant faire autrement (…) Là j’écrivis assez de choses comme ils nommaient en leur langage, et quand le roi et les autres me virent écrire et que je leur disais leur manière de parler, ils furent tous étonnés. ». Lors de l’affrontement avec les indigènes de l’île de Mactan le 27 avril 1521, Magellan meurt et Antonio Pigafetta est blessé. C’est d’ailleurs cette blessure qui lui fait échapper au piège du « banquet de Cebu » qui fait vingt-six victimes parmi l’équipage le 1er mai 1521 : « Je ne pus y aller pour ce que j’étais tout enflé de la blessure d’une flèche envenimée que j’avais eue au front ».

Magellan mort, Antonio Pigafetta voit son rôle au sein de la flotte prendre de l’importance. Il est souvent sollicité pour entrer en relation avec les populations rencontrées. Il accomplit finalement le tour du monde avec dix-sept autres survivants du périple sous les ordres de Juan Sebastián Elcano à bord de la Victoria en atteignant Sanlúcar de Barrameda le 6 septembre 1522. Deux autres Italiens, Martino de Judicibus – rentré lui aussi à bord de la Victoria – et Luca Pancaldo – rentré à bord de la Trinidad en 1525 – survécurent à l’expédition de Magellan. Comme l’écrivent Carmen Bernand et Serge Gruzinski dans leur Histoire du nouveau monde : « Pigafetta échappa à tous les maux qui décimèrent les membres de  l’équipage et fut l’un des rares à faire le tour du monde avec Elcano ». Les historiens ont relevé qu’il ne nomme pas une seule fois Elcano dans son récit du voyage de retour et qu’il rend au contraire un hommage très appuyé à son capitaine défunt.

Il remet dès son retour une première version de son témoignage écrit – essentiel pour la connaissance de cette première circumnavigation – à Charles Quint. Il voyage ensuite à Lisbonne pour rencontrer Jean III de Portugal et en France auprès de Louise de Savoie à qui il remet un manuscrit de sa relation. De retour en Italie au début de 1523, il continue la rédaction de son récit dans l’entourage du duc de Mantoue puis à la cour du pape Clément VII, cherchant à faire publier son texte. Il dédie son texte à Philippe de Villiers de L’Isle-Adam et est fait chevalier de Rhodes en 1524 par décision du grand maître. Il reçoit alors une modeste pension et c’est à partir du mois août de cette année que l’historien perd sa trace.

Son long récit de navigation et de découverte n’est pas le premier témoignage imprimé concernant le voyage de Magellan. La « lettre » de Maximilianus Transylvanus publiée en janvier 1523 fut pendant quelques années la source principale d’information du public de l’époque.

Un membre de sa famille, Filippo Pigafetta (1533-1604), a longtemps voyagé en Afrique et s’est fait connaître à la fin du XVIe siècle en publiant une relation de voyage au Congo.

Source : Wikipédia.

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