Si l’occupation du site de Saumur est attestée sous l’Antiquité, c’est seule-ment en 968 que le lieu est mentionné pour la première fois sous le nom de “Salmurus”. Un monastère s’y était établi vers 950 mais ce n’est pas la présence de ces moines qui devait marquer l’histoire religieuse de la cité.
En effet, le calvinisme avait fait de nombreux adeptes parmi la population. Devenue place de sûreté en 1589, la citadelle de Saumur voit la création en 1593 d’une Académie protestante qui attirera de nombreux étudiants de toute l’Europe et qui exercera un rayonnement intellectuel considérable jusqu’à sa suppression en janvier 1685, dix mois avant la révocation de l’Édit de Nantes. L’implantation de l’École de Cavalerie à la fin du XVIIIe siècle jettera de nouvelles lumières sur la ville.
Supprimée à deux reprises, elle est définitivement rétablie en 1825. C’est alors que Saumur devient la capitale du cheval. Un manège académique s’y développe. Son rôle est d’enseigner l’équitation classique aux élèves officiers. La veste noire du cadre des instructeurs d’équitation, qui étaient des civils, lui donnera son nom de “Cadre Noir”.
En 1945, l’École de Cavalerie se transforme en École d’application de l’Arme blindée et de la Cavalerie. Cette évolution ne nécessitait plus la présence d’un manège académique. Le Cadre Noir est alors détaché de l’armée et devient en 1972 l’ossature de l’École Nationale d’Équitation. Son but est d’instruire les cadres de l’équitation française, de maintenir les traditions
équestres françaises et de favoriser leur rayonnement. Les musées de Saumur y concourent. Outre le musée des Arts décoratifs, le château, propriété de la ville depuis 1908, abrite le musée du Cheval. C’est là que l’on pourra découvrir cette tapisserie de Bruxelles provenant de l’atelier de
Reydams. Réalisée au XVII siècle, cette œuvre représente le jeune roi Louis XVIII faisant des exercices équestres sous la conduite de son maître d’équitation, Monsieur de Pluvinel. Celui-ci est l’auteur d’un ouvrage “l’Instruction du Roi” (1625) qui reste un sommet de la littérature équestre. On ne pouvait choisir meilleur sujet pour illustrer philatéliquement “la perle de l’Anjou”.
Source : La Poste.