Henri Breuil, prêtre catholique et préhistorien.

Henri Breuil, connu sous le nom de l’« abbé Breuil », né le 28 février 1877 à Mortain (Manche) et mort le 14 août 1961 à L’Isle-Adam (Val-d’Oise, à l’époque Seine-et-Oise), est un prêtre catholique et préhistorien français. Il fut surnommé le « pape de la Préhistoire », il s’est illustré par ses contributions à la classification des industries paléolithiques et à l’étude de l’art pariétal préhistorique. Il est enterré à Belleu (Aisne).

Dès 1905, il enseigne la préhistoire à l’université de Fribourg, puis à Paris prend en charge la chaire d’ethnographie historique de l’Institut de paléontologie humaine en 1910, ce qui fait de lui le premier préhistorien professionnel de France. Il enseigne au Collège de France de 1929 à 1947. Il est nommé membre de l’Institut de France en 1938. Bien que détestant l’enseignement, il construit paradoxalement sa carrière dans ce domaine afin de le faire reconnaître et financer par l’université et la Caisse des monuments historiques et préhistoriques.

En 1901, avec Louis Capitan et Denis Peyrony, il participe à la découverte de deux grottes ornées majeures de Dordogne, les Combarelles et Font-de-Gaume. Il commence à réaliser des relevés des gravures de la première et des peintures et gravures de la deuxième. En 1902, Émile Cartailhac le convie à étudier les peintures de Marsoulas et d’Altamira. Dès lors, il va participer à l’étude de nombreux sites ornés, en France (les grottes du Tuc d’Audoubert, des Trois-Frères et de Saint-Cirq dite grotte du Sorcier), en Espagne (Castillo, Tajo de las Figuras) mais aussi en Afrique du Sud. Il sera notamment le premier préhistorien à visiter et décrire sommairement la grotte de Lascaux, avant de gagner l’Afrique.

Abbé Breuil, carte maximum, Mortain, 15/10/1977.

En 1915, il découvre une grotte préhistorique ornée de dessins sous le château de Commarque.

Ses études lui permettent d’être reconnu désormais comme le spécialiste international de l’art pariétal préhistorique : en 1929, il reçoit une chaire au Collège de France, et en 1935 il obtient la première chaire du genre à l’université de Bordeaux.

Son ouvrage majeur, Quatre cents siècles d’art pariétal paru en 1952, dresse pour la première fois un panorama de l’art pariétal paléolithique franco-cantabrique connu à l’époque et lui confère une autorité mondiale. Ce livre est l’aboutissement de plus de 700 jours d’études sous terre. Henri Breuil s’attache avant tout à relever et à décrire minutieusement les œuvres paléolithiques et à en préciser la chronologie qu’il imagine se dérouler en deux cycles successifs.

Plus tard, malgré son âge et ses difficultés visuelles, en septembre 1946 il visite Arcy-sur-Cure où ont été découvertes plus tôt cette année-là les gravures de la grotte du Cheval, et – l’entrée à la grotte étant trop malaisée pour lui – les authentifie sur la foi des relevés d’André Leroi-Gourhan et de son équipe. Il authentifie également les découvertes de Rouffignac (révélées par le Spéléo-Club de Périgueux dès 1948 et reconnues seulement en 1954 par Louis-René Nougier et Romain Robert) et de Villars (découvertes par ces mêmes spéléologues).

Abbé Breuil, essais de couleurs.

renant conscience de l’importance des phénomènes périglaciaires, sa contribution majeure concernant les industries lithiques reste sa révision de stratigraphies de références du Paléolithique supérieur et la restitution en 1906 de la véritable position de l’Aurignacien dans la chronologie de cette période, au terme d’une étude méthodique de l’outillage lithique et osseux d’Europe en stratigraphie menée depuis 1905.

Sa passion le conduit à s’intéresser à toutes les formes de la culture matérielle paléolithique, toutes périodes confondues. Avec le père Pierre Teilhard de Chardin, exilé en Chine dans les années 1930, il participe aux recherches concernant le Sinanthrope à Zhoukoudian en Chine.

Il s’intéressa aux découvertes faites dans les gravières du quartier de Montières à Amiens et proposa de donner le nom de levalloisien pour désigner les industries à éclats sans biface dont de nombreux exemplaires furent trouvés de 1930 à 1950 à Montières. Il distingua également d’autres industries avec éclats le Clactonien et le Tayacien, en 1932.

En 1939, l’abbé Breuil proposa de substituer le nom d’Abbevilien à celui de Chelléen aux plus anciens silex taillés grossièrement et de façon irrégulière trouvés à Abbeville.

Ses nombreux voyages en Afrique lui permettent de se lier à sir Ernest Oppenheimer, alors leader mondial de l’industrie de l’or et du diamant. Il peut examiner de nombreuses collections et livrer les premières publications synthétiques traitant de la Préhistoire africaine.

En Afrique du Sud, il prend une part importante au développement académique de la discipline et est même élu Président de la South African Archeological Society. Il se lie d’amitié avec le maréchal Jan Smuts, grâce à qui il obtient les moyens financiers et logistiques de ses expéditions. Plus tard, il se lie avec l’anthropologue sud-africain Phillip Tobias.

En 1918, le prospecteur et topographe allemand Reinhard Maack découvre sur une paroi rocheuse, une importante fresque rupestre dans les monts du Brandberg (2 573 m), le plus haut massif montagneux de Namibie. En 1947, Henri Breuil visite cette découverte dont le personnage central, qu’il appelle la « Dame blanche », le hante depuis qu’il a appris son existence dix-huit ans auparavant.

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Sources : Wikipédia, YouTube.