Ville de Pejë (Kosovo).

Pejë (en albanais) ou Peć (en serbe latin, Пећ en serbe cyrillique) est une ville et une commune/municipalité du Kosovo. Elle fait partie du district de Pejë/Peć. En 2009, la population de la commune/municipalité était estimée par l’OSCE à 170 000 habitants. Selon le recensement kosovar de 2011, la ville intra muros compte 48 962 habitants et la commune/municipalité 96 450.

Pejë/Peć est le centre administratif du district de Pejë/Peć. Elle est également le siège du patriarcat de Peć, le centre religieux historique de l’Église orthodoxe de Serbie.

Pejë/Peć se trouve à environ 10 km au sud et à l’est de la frontière entre le Monténégro et le Kosovo et à peu près à la même distance de la frontière entre l’Albanie et le Kosovo. La ville est située sur les bords de la rivière Lumbardhi i Pejës/Pećka Bistrica. Le Drin blanc, la plus grande rivière du Kosovo, prend sa source sur son territoire.


Sous l’Empire romain, la ville était connue sous le nom de Pescium ; Ptolémée, dans sa Géographie, lui donne le nom de Siparantum.

Entre 1180 et 1190, le grand župan serbe Stefan Nemanja s’empara de Pejë/Peć et du district de Hvosno, qu’il conquit sur l’Empire byzantin, établissant ainsi une domination serbe sur la ville pendant 300 ans. En 1220, le roi serbe Stefan Nemanjić fit don de Pejë/Peć et de plusieurs villages alentour au monastère de Žiča qu’il venait de fonder. Comme Žiča était le siège d’un archevêché serbe, la ville passa ainsi sous le contrôle direct des archevêques et, plus tard, sous celle des patriarches qui y firent construire des résidences et des églises ; parmi ces édifices religieux figure l’église des Saints-Apôtres, construite par l’archevêque Saint Arsenije Ier de Syrmie. Après que le monastère de Žiča eut été brûlé par les Coumans, entre 1276 et 1292, le siège de l’archevêché de Serbie fut transféré à Pejë/Peć, qui était considérée comme un lieu plus sûr ; il y resta jusqu’à l’abolition du Patriarcat de Serbie en 1766.

Sous le règne de l’empereur serbe Stefan Dušan, la ville devint un centre religieux majeur de la Serbie médiévale ; Dušan fit de Pejë/Peć le siège de l’église autocéphale de Serbie en 1346. Le Patriarcat de Peć, construit sur un site dominant la ville, abritait quatre églises décorées de fresques, une bibliothèque et un trésor.

Pejë/Peć fut conquise par les Ottomans à la fin du XIVe siècle. La ville changea de nom et devint Ipek. De nombreux Turcs vinrent s’y installer et la ville prit une allure orientale, avec des rues étroites et des bâtiments caractéristiques du style balkanique. La religion musulmane se répandit et de nombreuses mosquées furent construites ; l’une des plus célèbres est la mosquée Bajrakli, construite au XVe siècle et située au centre de la ville.

La ville prit de l’importance politique à travers la ligue de Peja, créée en 1899 par des patriotes albanais dirigés par Haxhi Zeka ; par ses traditions et son caractère, cette ligue s’inspirait de la ligue de Prizren ; il s’agissait de défendre les droits des Albanais et d’obtenir pour eux l’autonomie au sein de l’Empire ottoman. En 1900, au terme de sa lutte armée contre l’Empire, la ligue fut dissoute.

Les Ottomans perdirent le contrôle de la région au cours de la première guerre balkanique en 1912-1913, au cours de laquelle le royaume du Monténégro s’empara de la ville. À la fin de 1915, pendant la Première Guerre mondiale, l’Autriche-Hongrie occupa Pejë/Peć qui leur fut reprise en octobre 1918. Après la guerre, la ville fit partie du royaume des Serbes, Croates et Slovènes qui, en 1929, devint le royaume de Yougoslavie. Entre 1931 et 1941, la ville fit partie de la Banovine de Zeta. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Pejë/Peć fut occupée par l’Albanie. Après la guerre, la ville fit partie de la république fédérative socialiste de Yougoslavie et intégrée dans la province de Kosovo et Métochie, autonome au sein de la république socialiste de Serbie.

Les relations entre Serbes et Albanais, souvent tendues au cours du XXe siècle, conduisirent à la guerre du Kosovo de 1999 ; à cette époque la ville connut des massacres et des destructions. Plus de 80 % des 5 280 maisons que comptait la ville furent gravement endommagées (1 590 maisons) ou détruites (2 774 maisons). La ville eut encore à subir les violences inter-ethniques des troubles de 2004 au Kosovo.

Source : Wikipédia.

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