Ville d’Ankara (Turquie).

Ankara — anciennement appelée Angora et Ancyre durant l’Antiquité — est la capitale de la Turquie depuis le 13 octobre 1923 et la deuxième plus grande ville du pays, après Istanbul. Elle est située en Région de l’Anatolie centrale.

C’est également la préfecture de la province du même nom. Ses habitants sont les Ankariotes. Peuplée de plus de cinq millions d’habitants, la ville est située à 938 m d’altitude. La capitale turque se trouve à 776 km au nord-nord-ouest de Damas, à 819 km à l’est-nord-est d’Athènes, à 854 km à l’est-sud-est de Sofia, à 992 km à l’ouest d’Erevan et à 2 598 km à l’est de Paris.


Connue sous le nom de Ἄγκυρα (Ankyra) par les Galates, les Romains et les Phrygiens. Ce mot désignant une ancre en grec, cela a motivé l’émergence de légende expliquant qu’il s’agissait de l’endroit où le roi des Phrygiens, Midas a trouvé une ancre. Ce symbole est également frappé sur certaines pièces de monnaie anciennes, exposées au musée des civilisations anatoliennes (turc : Anadolu Medeniyetleri Müzesi). Toutefois, il doit en réalité s’agir d’un hasard de corrélation entre ce mot grec et la racine ank- attestée dans plusieurs toponymes hittites comme Ankuwa, Ankala ou Ankuwash. Le nom de cette ville a été retranscrit en alphabet latin dans le monde occidental avec l’orthographe « Ankyra » et « Ancyra ».

À la suite de l’arrivée des peuples turcs en Anatolie au XIe siècle, le nom de la ville s’est transformé en Engürü et Engüriye en turc, et en Angora en langues occidentales. Ce n’est qu’au XVIe siècle que l’orthographe Ankara (انقره) a commencé à être utilisée, selon divers documents officiels ottomans7. La bataille d’Ankara a lieu à proximité en 1402.

L’officialisation de cette orthographe a seulement lieu à la suite de la demande officielle de la République turque, formulée le 28 mars 1930. À partir de cette date-là, l’office de poste turc n’a plus autorisé la livraison des courriers portant la mention « Angora » comme adresse de destinataire afin d’universaliser l’utilisation de l’orthographe « Ankara ».

Bien qu’Ankara soit en grande partie une ville nouvelle, ses origines sont très anciennes. Certains vestiges hittites découverts dans la citadelle attestent la présence d’une cité du temps de l’Empire hittite.

Après les Hittites, Ankara connut la domination des Phrygiens, des Perses, d’Alexandre le Grand et enfin celle des Galates, parmi lesquelles celle des Tectosages. La cité, alors nommée Ancyre, devient en 25 av. J. -C. la capitale de la province romaine de Galatie.

Des traces écrites mentionnent qu’Alexandre le Grand s’est rendu à Ankyra en l’an 333 av. J.-C., lors de son avancée vers l’est.

Les Romains qui s’étaient emparés de la ville en 189 av. J.-C., en laissèrent le gouvernement aux Galates jusqu’en 25 avant notre ère, date à laquelle le royaume galate fut annexé à l’Empire romain. La ville fut promue au rang de « métropole » par Néron qui fit reconstruire ses murailles.

Durant la période byzantine, la ville connut une certaine prospérité mais les invasions des Sassanides et des Arabes au VIIe siècle furent dévastatrices.

Tour à tour, prise par les Byzantins, les croisés et les Turcs, Ankara fut, à partir de 1354, administrée par les Ottomans. En 1402, dans la plaine d’Ankara eut lieu une bataille (Ankara Muharebesi) au cours de laquelle Tamerlan anéantit l’armée ottomane et fit prisonnier le sultan turc Bayezid Ier. Mais la ville redevint ottomane en 1414.

Elle devint une ville secondaire de l’Empire ottoman, connue des Occidentaux sous le nom d’Angora, d’où vient le nom donné aux chats, lapins et chèvres à long poil typiques de la région. Liée au système des chemins de fer ottomans à la fin du XIXe siècle, elle restait pourtant une bourgade de 30 000 habitants au début du XXe siècle.

Loin des zones occupées découlant du traité de Sèvres, elle est choisie par Mustafa Kemal Atatürk comme le centre de la lutte nationale et la Grande Assemblée nationale de Turquie y est inaugurée le 23 avril 1920. À la suite de la victoire des forces kémalistes, elle devint la capitale de la Turquie le 13 octobre 1923, remplaçant Istanbul, la capitale historique de trois empires : l’Empire romain, l’Empire byzantin et l’Empire ottoman.

Mustafa Kemal Atatürk a choisi cette petite ville de 20 000 habitants comme capitale de la nouvelle république : d’une part pour des raisons stratégiques car située au milieu du plateau anatolien, elle n’était pas aussi vulnérable aux attaques venant des côtes comme l’était Istanbul ; d’autre part, pour des raisons politiques, car la République voulait couper les ponts avec l’ancien régime et tous les symboles de l’ancienne capitale impériale, dont l’influence des milieux affairistes levantins était jugée néfaste.

Le choix d’Ankara était audacieux en raison de sa situation géographique et ses conditions climatiques. Au centre d’un plateau sec et aride, le climat y est continental, avec des étés chauds et secs, des hivers rudes.

L’urbanisation d’Ankara pour doter cette ville de bâtiments nécessaires à la fonction d’une ville-capitale devint un projet ambitieux du nouveau régime et fut confié à l’urbaniste et architecte allemand Hermann Jansen, qui remporta un concours en 1929 face à deux autres concurrents, dont le Français Léon Jaussely. Obéissant à un zonage strict, le projet Jansen prévoyait un « quartier des ministères » prolongé par celui des ambassades et culminant à la résidence présidentielle. Les logements des hauts-fonctionnaires se répartissaient autour de cet ensemble, tandis que ceux des employés et des ouvriers étaient regroupés autour de la gare.

Le plan prévu par Jansen fut appliqué jusqu’en 1939. Après la Seconde Guerre mondiale, la spéculation foncière et l’exode rural rendirent impossible toute tentative de planification urbaine. La ville devint alors une importante agglomération habitée par une population qui au deux tiers vivait dans les années 1960-1970, dans des logements illégaux autoconstruits (bidonvilles).

Ankara est une ville tout à la fois moderne et ancienne puisqu’elle possède de nombreux vestiges romains et une forteresse byzantine bien conservée. Elle contient notamment un temple romain dédié à Auguste ainsi que le plus grand musée hittite au monde. Ataturk y est enterré au Anıtkabir, un mausolée grandiose achevé en 1953.

Source : Wikipédia.

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