Victor Horta, architecte.

Le baron Victor Horta (Gand, 6 janvier 1861 – Bruxelles, 8 septembre 1947), est un architecte belge. Il est un des principaux acteurs de l’Art nouveau en Belgique. Il rompt avec l’architecture traditionnelle des maisons bourgeoises, défend le plan libre, la fluidité de l’espace organisé autour du vestibule et de la cage d’escalier et le passage de la lumière favorisé par les verrières et les puits de lumière. Il conçoit chaque détail de ses habitations, jusqu’au mobilier, assemble les matériaux de construction avec les matériaux les plus luxueux, utilise largement le métal et le verre à côté de la pierre. Son vocabulaire architectural est basé sur la ligne courbe, le coup de fouet qui devient vite sa marque de fabrique. L’Art Nouveau passe rapidement de mode et les œuvres d’Horta sont délaissées puis détruites et, maintenant, réhabilitées.


Pour le côté paternel : le père de Victor Horta, nommé Petrus Horta, était un modeste artisan cordonnier, né à Bruges en 1795 et venu s’établir à Gand. On retrouve ainsi les huit arrière-grands-parents de ce Petrus Horta à Bruges. Le trisaïeul en ligne paternelle de Victor Horta (le père de son arrière-grand-père), et semble-t-il premier porteur de ce nom Horta à Bruges, Salvator Horta, était mort à l’Hôpital Saint-Jean de Bruges le 9 décembre 1727. Le registre des décès mentionne à cette date : 9 (decembre 1727) Salvatoor Oortha van Napels. Il s’agissait vraisemblablement d’un soldat napolitain qui s’était arrêté dans les Pays-Bas méridionaux. Il avait épousé une certaine Isabelle Bruggeman, Bourgeman ou Bourgman. Il laissait trois enfants nés à Bruges, et baptisés à

Notre-Dame (3e portion) : Michaël Carolus né le 5 novembre 1721, Regina née le 14 janvier 1724 et Guido né le 31 mars 1726. Ce dernier sera le père de Jacobus Horta, menuisier, baptisé à Bruges (Notre-Dame 3e portion) le 24 novembre 1768, qui épousa à Bruges en 1790 Anna Theresia De Ceuninck, née à Bruges en 1769. Ces derniers seront les grands-parents de Victor Horta, qui ne les connaîtra cependant jamais car ceux-ci étaient déjà morts lorsqu’il naquit à Gand. Il est vrai que le père de Victor était déjà âgé à la naissance de son fils, et que Victor sortait à peine de l’adolescence lorsqu’il perdit son père en 1880.

Pour le côté maternel : la mère de Victor Horta, que Petrus Horta avait épousé en secondes noces à Gand en 1851 se nommait Henriette Coppieters. Elle était née à Lede en 1824, et son père Jacques Coppieters y était  aubergiste bien que né à Hamme. Le grand-père maternel de celle-ci, Joannes Baptiste Vandersteen, était huissier à Lede. Ainsi , les origines familiales maternelles de Victor Horta sont à trouver dans la région entourant Termonde, avec ses ascendants ayant vécu à Waesmunster, Zele, Lede, etc.

Victor Petrus Horta naît à Gand le 6 janvier 1861 au sein d’une famille nombreuse. Il est le quatorzième de quinze enfants. Sa mère, Henrica dite Henriette Coppieters (née à Lede le 24 novembre 1824), est la seconde épouse de Petrus Jacobus Joannes dit Pierre Horta (né à Bruges le 31 août 1795), qui a déjà dix enfants de son premier mariage. C’est un artisan cordonnier qui « exerçait son métier avec une telle supériorité que pour lui il était un art » (Mémoires, p.283). Henrica donne naissance à cinq enfants, Victor étant le quatrième. Pierre Horta aimait également la musique et le jeune Victor se sentit brièvement attiré par la pratique du violon. Mais il est renvoyé pour indiscipline du Conservatoire de Musique et s’inscrit en dessin d’architecture à l’académie royale des beaux-arts de Gand. En 1878, il part pour Paris chez l’architecte décorateur, Jules Dubuysson à Montmartre et revient à Gand deux ans plus tard, à la mort de son père. Il épouse en 1881 Pauline Heyse. Elle est enceinte, ils sont mineurs et Victor Horta n’a pas encore achevé sa formation. Le couple s’installe à Bruxelles. Leur fille, Marguerite, née à Bruxelles le 11 juillet 1881, meurt à l’âge de sept mois à Bruxelles le 14 février 1882.

Victor Horta suit des cours à l’Académie des Beaux-Arts tout en travaillant pour assurer sa vie quotidienne : il est admis dans l’atelier de l’architecte Alphonse Balat qu’il révérera toute sa vie. Il travaille avec Balat sur la construction des serres royales de Laeken, c’est son premier bâtiment à utiliser le verre et le fer.

Horta, carte maximum, Belgique.

Dans son testament, rédigé en 1944, Horta ressent encore le besoin d’affirmer sa dette à l’égard de son maître.

En 1884, Victor Horta remporte le premier prix Godecharle pour l’architecture4. Cette bourse l’amène à voyager en France et en Allemagne.

En 1888, il entre dans la loge maçonnique bruxelloise des Amis philanthropes qui compte déjà son ami le sculpteur Godefroid Devresse parmi ses membres.

C’est grâce à Balat que le jeune homme, fort seulement de trois maisons construites à Gand en 1885, reçoit la commande en 1889 d’un petit édifice destiné à abriter la sculpture monumentale de Jef Lambeaux, Les passions humaines (Parc du Cinquantenaire à Bruxelles).

Le 7 mai 1890, à Bruxelles, naît sa seconde fille Simone : dans ses Mémoires rédigées à partir de 1939, il évoque son amour profond pour cette enfant. Il en obtiendra la garde après son divorce en 19066. Elle mourut à Ixelles le 21 décembre 1939.

Après des années de galère, la carrière d’Horta prend soudainement son essor. Deux amis, Eugène Autrique et Emile Tassel, dont il a fait la connaissance au sein de la loge maçonnique des Amis Philanthropes où il a été admis en 1888, lui confient chacun la construction d’un petit hôtel de maître (Maison Autrique, 266 chaussée de Haecht à Schaerbeek et hôtel Tassel, 6 rue Paul Emile Janson à Bruxelles). Horta touche au but qu’il s’était fixé, « créer une œuvre personnelle dans laquelle se retrouverait le rationalisme constructif, architectural et social » (Mémoires, p.13).

L’ hôtel Tassel, construit en 1893, cette maison est considérée comme la première maison de l’Art nouveau à Bruxelles. Son plan diffère de la répartition classique des habitations bourgeoises de l’époque, tout en répondant parfaitement aux besoins des propriétaires comme toutes les maisons de Victor Horta.

Pour la première fois, Victor Horta emploie la structure comme ornementation. Ainsi, la structure métallique est apparente, à l’intérieur comme à l’extérieur. Au bel étage, de fines colonnettes en forme d’arbres soutiennent les arcs métalliques et permettent la suppression des murs porteurs. Les cornières d’angle se terminant par un double crochet sont aussi un élément de la décoration. Les papiers peints anglais proviennent de chez Henry Van de Velde.

Le passage de la lumière est soigneusement étudié : puits de lumière, portes munies de vitraux ou lanterneaux laissent passer la lumière.

En 1893, Victor Horta fait construire une maison de ville pour son ami Eugène Autrique. L’intérieur a un plan traditionnel, en raison d’un budget limité, mais la façade comprend déjà certains des éléments qu’il va ensuite développer : la mosaïque, les vitraux,les colonnes de fer, les sgraffites et la sculpture sur bois.

Victor Horta ne semble pas avoir conçu le mobilier de cette maison mais l’intérieur comporte des éléments de décorations typiques comme les motifs en gerbe de la rampe d’escalier et la ligne courbe à partir d’un point central dans la mosaïque.

En 1894, Horta est élu président de la Société centrale d’architecture belge, dont il démissionne dès l’année suivante à la suite d’un différend provoqué par l’attribution de la commission pour un jardin d’enfants rue Saint-Ghislain sans concours public.

À cette époque, grâce à des conférences et des expositions organisées par l’association d’artistes Les Vingt, Horta se familiarise avec le mouvement britanique Arts and Crafts qui influence son travail ultérieur.

Horta n’abandonne pas pour autant les structures métalliques en façade pour les grands magasins où elles sont d’une utilité absolue pour ouvrir le plus largement possible les bâtiments vers la rue. Les commandes de L’Innovation (rue Neuve, 1900 et chaussée d’Ixelles à Bruxelles, 1903 ; sur le Meir à Anvers, 1906), du Grand Bazar Anspach (rue de l’Évêque à Bruxelles et à Francfort-sur-le-Main, 1903), des magasins Waucquez (aujourd’hui Centre belge de la bande dessinée, 20 rue des Sables à Bruxelles, 1906) lui valent probablement la désaffection de sa clientèle privée : offert aux regards de la clientèle des grands magasins, son style porteur d’une image d’avant-garde perd de son exclusivité.

Horta divorce en 1906 et épouse deux ans plus tard Julia Carlson, une jeune femme suédoise professeure de gymnastique.

Progressivement le cours de la carrière d’Horta se modifie : il consacre davantage de temps à l’enseignement. Il était devenu en 1893 professeur d’architecture à la Faculté Polytechnique de l’Université Libre de Bruxelles, une charge dont il démissionne en 1911 à la suite d’un différend avec les autorités académiques concernant la construction des nouveaux bâtiments de l’université. Horta devient l’année suivante professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles et obtient en 1913 un mandat de directeur pour trois ans. Il désire reformer l’enseignement de l’architecture et s’attire de vives inimitiés de la part de certains de ses collègues.

Ses activités sont interrompues pendant la Première Guerre mondiale. Parti à Londres en 1915 pour assister à un congrès, il ne peut rentrer en Belgique. Poussé par la nécessité de gagner sa vie, il part aux États-Unis où il donne des conférences. Il revient en 1919 et vend sa maison et son atelier. Après ses années d’exil forcé, il doit faire face à une situation difficile.

Il faut poursuivre les chantiers entamés : le Musée des Beaux-Arts de Tournai (1903-1928), l’hôpital Brugmann à Jette (1906-1923), la Gare centrale (1912 ; achevée par Maxime Brunfaut entre 1946 et 1952) et se battre pour prouver qu’il est toujours un grand architecte. En 1919, Horta présente ses premiers plans pour la construction d’un Palais des Beaux-Arts. L’État belge refuse le projet jugé trop onéreux. Celui-ci sera relancé en 1922 grâce à l’intervention d’Henri Lebœuf et à la création de la « Société du Palais des Beaux-Arts » dont le capital rémunéré est garanti par le gouvernement. L’architecture magistrale du Palais des Beaux-Arts sera longtemps méconnue probablement à cause d’un langage formel classicisant, inspiré par l’architecture de la place Royale, et de la discrétion de l’implantation en contrebas de la place des Palais. Pour compliquée qu’elle fût après la Première Guerre mondiale, la vie d’Horta ne manqua pas de témoignages de reconnaissance : en 1925, il construit le Pavillon d’Honneur de la Belgique au sein de l’exposition des Arts décoratifs à Paris. L’année suivante, il préside le jury du concours international pour la conception du Palais de la Société des Nations à Genève et est nommé officier de la Légion d’honneur. Il est élevé au titre de baron en 1932 par le roi Albert Ier.

En 1935, il écrit une Etude objective sur les auteurs des serres du jardin botanique de Bruxelles.

En 1939, Victor Horta commence la rédaction de ses Mémoires. Il connaît des drames dans sa vie privée à ce moment là, son second mariage est un échec et sa fille Simone décède inopinément en décembre 1939. Il arrête la rédaction et ne la reprend qu’en 1941, sous une forme différente et ne couvrant que la période 1894-1906. Les Mémoires de Victor Horta sont publiées en 1986, avec des annotations de la conservatrice du musée Horta, Cécile Dulière.

En 1945, au cours d’un déménagement, il se débarrasse d’une demi-tonne d’archives personnelles .

Il décède le 9 septembre 1947 à Bruxelles, dans la clinique de le rue de Linthout qu’il a construite.

Trois ans après, la maison Aubecq est détruite, en 1965 c’est la Maison du Peuple et en 1968 le magasin Innovation est ravagé par un incendie.

Jean Delhaye, qui a débuté avec Victor Horta en 1934, s’évertue de sauvegarder documents et patrimoine. Il fonde le musée Horta, fait démonter pierre à pierre les bâtiments voués à la démolition et encourage la publication de la première monographie consacrée à l’architecte, rédigée par Franco Borsi et Paolo Portoghesi2. Barbara van der Wee est une des spécialistes chargées de la restauration de ses œuvres.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

 

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