Philipp Reis, scientifique.

Johann Philipp Reis, né le 7 janvier 1835 à Gelnhausen et mort le 24 janvier 1874 à Friedrichsdorf, est un scientifique amateur allemand et, d’après certaines sources, l’inventeur du premier téléphone.


A cette époque, un Américain nommé Page reconnut qu’un barreau aimanté peut émettre des sons lorsqu’il est soumis alternativement à des  aimantations et à des désaimantations rapides.

En approchant brusquement les pôles d’un aimant en fer à cheval d’une bobine aplatie roulée en hélice, il obtenait un son auquel il donna le nom de battement magnétique.

Des interruptions fréquentes du courant augmentaient notablement l’effet des vibrations de Page et donnaient naissance à des sons distincts très intenses.

En 1854, un Français, Charles Bourseul, publia sur la transmission électrique de la parole un travail dans lequel il disait : « Imaginez que l’on parle près d’une plaque mobile assez flexible pour ne perdre aucune des vibrations produites par la voix, que cette plaque établisse et interrompe successivement la communication avec une pile, et vous pourrez avoir à distance une autre plaque qui exécutera en même temps les mêmes vibrations… Il est certain que, dans un avenir plus ou moins éloigné, la parole sera transmise à distance par l’électricité. J’ai commencé à faire des expériences à cet égard ; elles sont délicates et exigent du temps et de la patience, mais les approximations obtenues font entrevoir un résultat favorable. »

Page et Bourseul, sont donc les précurseurs de Philippe Reiss, qui réussit à construire le premier téléphone électrique.

Reiss en 1860, est professeur de physique dans une école de Friedrichsdorf.
« Je fus amené, écrivit-il en 1868, à poursuivre, dans l’intérêt de mes  leçons, un travail que j’avais commencé depuis longtemps au sujet des organes de l’ouïe, et j’eus bientôt la joie de voir mes efforts couronnés de succès : je réussis à inventer un appareil au moyen duquel il est possible de rendre claires et évidentes les fonctions de l’ouïe, et qui peut aussi servir à reproduire toute espèce de sons à n’importe quelle distance par le courant électrique. »

Passionné de sciences, c’est également un ingénieux inventeur amateur : il met au point en 1860 le premier appareil électrique capable de transmettre une mélodie musicale à distance, un modèle d’oreille humaine dans lequel une membrane joue le rôle de tympan et une pièce de platine celui du  marteau. Il le nomme « telephon ». On peut considérer cet appareil comme le premier des « téléphones ». Il décrit cet appareil dans un document de 1863 et le nomme téléphone pour l’émetteur et appareil de reproduction pour le récepteur.

En 1864, il affirme pouvoir également transmettre la parole. Il réalise la même année une démonstration devant l’association de physique de Francfort. Il ne sera jamais considéré comme l’inventeur du téléphone, n’ayant pas réussi à vendre son projet et à améliorer son appareil afin de lui trouver une utilisation pratique ; en revanche, il demeure à l’origine du mot “téléphone”.

L’instrument de Reiss n’était destiné qu’à la reproduction des sons musicaux.

C’était un téléphone musical, qui ne transmettait que la hauteur du son ; toutefois il renfermait les éléments essentiels des téléphones-actuels.
Cet instrument était formé de deux parties bien distinctes : le transmetteur et le récepteur.

Le transmetteur se composait d’un tube A, débouchant dans une boîte sonore, à la partie supérieure de laquelle se trouvait une membrane bien tendue qui vibrait à l’unisson des ébranlements qu’elle recevait.

« Le téléphone de Reiss n’eut pas le succès qu’il méritait, dit M. Louis Figuier dans les Merveilles de la science. Personne ne sut entrevoir l’avenir réservé à ce remarquable appareil, que les physiciens allemands regardèrent comme un simple perfectionnement du vibrateur de Page.

Il existe en Allemagne un recueil scientifique qui fait autorité, les Annales de physique de Poggendorff, dans lequel sont publiés tous les travaux de physique ayant une véritable valeur.

Philippe Reiss sollicita de Poggendorff l’insertion de son mémoire dans ce recueil magistral; mais Poggendorff ne daigna pas donner asile à l’œuvre d’un pauvre instituteur inconnu du monde savant.

Il arrête ses recherches en 1865, atteint de tuberculose. Il décède à Friedrichsdorf en Allemagne le 24 janvier 1874, deux ans avant “l’invention du téléphone” par Bell.

Source : Jean Godi

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