L’agriculture.

L’agriculture (du latin agricultura, composé à partir de ager, champ et colere, cultiver) est un processus par lequel les êtres humains aménagent leurs écosystèmes et contrôlent le cycle biologique d’espèces domestiquées, dans le but de produire des aliments et d’autres ressources utiles à leurs sociétés. Elle désigne l’ensemble des savoir-faire et activités ayant pour objet la culture des sols, et, plus généralement, l’ensemble des travaux sur le milieu naturel (pas seulement terrestre) permettant de cultiver et prélever des êtres vivants (végétaux, animaux, voire champignons ou microbes) utiles à l’être humain.

La délimitation précise de ce qui entre ou non dans le champ de l’agriculture conduit à de nombreuses conventions qui ne font pas toutes l’objet d’un consensus. Certaines productions peuvent être considérées comme ne faisant pas partie de l’agriculture : la mise en valeur de la forêt (sylviculture), l’élevage d’animal aquatique (aquaculture), l’élevage hors-sol de certains animaux (volaille et porc principalement), la culture sur substrat artificiel (cultures hydroponiques)… Mis à part ces cas particuliers, on distingue principalement la culture pour l’activité concernant le végétal et l’élevage pour l’activité concernant l’animal.

L’agronomie regroupe, depuis le XIXe siècle, l’ensemble de la connaissance biologique, technique, culturelle, économique et sociale relative à l’agriculture.

En économie, l’économie agricole est définie comme le secteur d’activité dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre (culture), de la forêt (sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l’animal de ferme (élevage) et de l’animal sauvage (chasse). Dans la pratique, cet exercice est pondéré par la disponibilité des ressources et les composantes de l’environnement biophysique et humain. La production et la distribution dans ce domaine sont intimement liées à l’économie politique dans un environnement global.

L’agriculture est apparue à partir de 9 000 av. J.C., indépendamment dans plusieurs foyers d’origines, dont les mieux connus à ce jour se trouvent au Moyen-Orient, en Chine, en Méso-Amérique ainsi qu’en Nouvelle-Guinée. C’est ce que l’on a appelé la révolution néolithique. À partir de ces foyers, l’agriculture s’est diffusée en moins de 9 000 ans sur la plus grande partie de la terre5. Néanmoins, au XIXe siècle, 20 % de l’humanité avait encore un mode de vie chasseur-cueilleur.

L’apparition de l’agriculture a probablement entraîné de nombreuses modifications sociales : apparition de sociétés de classe, aggravation des inégalités hommes-femmes, augmentation importante de la population mondiale mais dégradation de l’état sanitaire général des populations, entraînant le passage à un nouveau régime démographique caractérisé par une forte mortalité et une forte natalité.

L’agriculture en Australie.

En se répandant dans les zones précédemment couvertes de forêts, elle a donné naissance à des systèmes de culture sur abatis-brûlis, tandis que dans les écosystèmes de prairie et de steppe, elle a donné naissance à des systèmes agricoles pastoraux. À la suite de la progressive augmentation de la population, les forêts ont régressé et les systèmes de culture sur abatis-brûlis ont laissé la place à une série diversifiée de systèmes agraires : systèmes basés sur la maîtrise complexe de l’irrigation (Mésopotamie, Égypte, Chine, Andes), systèmes de riziculture aquatique, systèmes de savane, systèmes de culture attelée légère (dans l’Empire Romain). À la suite de la révolution agricole du Moyen Âge, les systèmes d’agriculture attelée légère européens (caractérisés par l’usage de l’araire) donnent naissance aux systèmes de culture attelée lourde (caractérisés par l’usage de la charrue).

À la suite de l’échange colombien, à partir de 1492, l’intensification du commerce maritime mondial et la mise en contact de l’ancien et du nouveau monde modifient fortement les systèmes agraires, en permettant aux plantes cultivées américaines (maïs, pomme de terre, tomate, piment, haricot…) de se diffuser en Europe, Afrique et Asie. De même, les plantes et animaux domestiques de l’ancien monde pénètrent en Amérique. Cet échange contribuera à la mise en place du système des plantations et à la colonisation de l’Amérique. Cet échange d’espèce concerne aussi les bioagresseurs, qui sont introduits dans de nouveaux territoires.

La révolution agricole du XVIIIe siècle (parfois appelée première révolution agricole), née en Angleterre et aux Pays-Bas, basée sur la suppression de la jachère et une meilleure complémentarité entre élevage et cultures, augmente la productivité agricole de l’Europe (sans toutefois atteindre celle des systèmes rizicoles d’Asie du Sud-Est).

Au XIXe siècle, la révolution industrielle conduit à une première phase de mécanisation de l’agriculture. Le développement de l’agronomie pendant ce siècle conduit aux premières pratiques modernes de chaulage et de fertilisation. Le XIXe siècle est également caractérisé par la colonisation européenne de nouvelles terres agricoles (en Amérique du Nord, en Argentine, en Russie, en Australie et en Nouvelle-Zélande) et par l’expansion du système des plantations. Les premiers engrais azotés chimiques sont produits industriellement dans les années 1910 (par le procédé Haber-Bosch, principalement). Mais ce n’est qu’à partir de 1945 que l’agriculture d’Europe et d’Amérique du Nord voit une intensification massive de sa production par le recours simultané à la motorisation (tracteur, moissonneuse-batteuse, récolteuse automotrice…), à la mécanisation, aux engrais chimiques, aux pesticides et à de nouvelles variétés végétales adaptées à ces conditions (céréales à paille courte, par exemple). Se développe en parallèle l’élevage hors-sol. Le développement de la recherche et du conseil agronomique est également un élément clé de ce processus (en France, par exemple par la création de l’INRA et des instituts techniques agricoles, développement de l’enseignement agricole). Cette intensification accélère fortement le phénomène d’exode rural, qui avait commencé en Europe vers 1870, ainsi que la spécialisation des régions et des exploitations agricoles dans quelques productions. En France, la Bretagne se spécialise dans l’élevage intensif, l’Île-de-France dans les grandes cultures (céréales, betterave…), le pourtour méditerranéen dans la vigne et les fruits et légumes, etc.

Dans les pays en développement, un processus de modernisation analogue se produit, la révolution verte, basée sur de nouvelles variétés de plantes, des intrants et la maîtrise de l’irrigation. Néanmoins, au début du XXIe siècle, la majorité de la paysannerie des pays du Sud n’a pas accès aux techniques de la révolution verte.

Dans la dernière moitié du XXe siècle, la déprise agricole, diverses crises économiques de l’agriculture intensive, plusieurs crises environnementales et sanitaires, ainsi que le développement de la prise de conscience environnementale, conduisent à une critique des conséquences sociales et environnementales de l’intensification agricole. Elles conduisent à la création et à la diffusion de modèles agricoles alternatifs (agriculture biologique, agriculture paysanne, agroécologie…).

Malgré l’exode rural massif contemporain, la population agricole active serait d’environ 1,34 milliard de personnes soit près de 43 % de la population active mondiale.

L’agriculture recouvrait 37,7 % des terres émergées en 2013.

Source : Wikipédia