La broderie.

La broderie est un art de décoration des tissus qui consiste à ajouter sur un tissu un motif plat ou en relief fait de fils simples, parfois en intégrant des matériaux tels que paillettes, perles voire pierres précieuses.

On peut la diviser en trois grandes classes :

  • manuelle : faite à la main, au moyen d’une aiguille ou faite au crochet ;
  • semi-mécanique : à la machine ;
  •  mécanique : industrielle.

Le point compté désigne toute forme de broderie où le motif se constitue en comptant une quantité spécifique de points sur une trame régulière, par opposition à la broderie libre. Peut-être la forme la mieux connue de point compté s’appelle le point de croix. Très répandu, et depuis longtemps dans le monde entier, ce point de broderie en forme de « x » est réalisé d’après un modèle appelé diagramme, parfois sur une toile pré-imprimée pour l’apprentissage ; l’un des types d’ouvrages les plus courants est l’abécédaire.

La broderie, carte maximum, Fonteny-le-château, 1980.

Dans ce cas, le dessin d’une grille est reproduit en comptant les points sur une toile à trame régulière (étamine de lin, de coton, canevas ou toile Aïda).

Pour réaliser les points de croix, il existe deux méthodes :

la traditionnelle, où chaque croix est formée l’une après l’autre : xxx xx xxxx par exemple.
la danoise, où l’on brode d’abord les demi-points du dessous à l’aller et les demi-points du dessus au retour pour former les croix : /// // //// à l’aller puis \\\\ \\ \\\ au retour, ce qui donne le même résultat : xxx xx xxxx.
Dans les deux cas, il est important que tous les points se fassent dans le même sens. Dans un même ouvrage, les deux techniques peuvent être mélangées : la manière danoise pour les séries de point en ligne, la manière traditionnelle pour les points isolés.

Le choix du tissu à broder se fait en fonction du résultat final souhaité et de la dextérité du brodeur. Les débutants préfèrent généralement une toile Aïda pour commencer, car elle offre une trame très régulière et un large maillage. Les toiles Aïda sont disponibles en plusieurs couleurs, les plus communes étant le blanc et l’écru. Le lin quant à lui est réservé aux brodeurs expérimentés, car il offre la trame la moins régulière. La broderie se fait alors en comptant les fils de la toile, en général deux fils de trame et deux fils de chaîne. Pour un rendu plus fin, les points peuvent se faire sur un seul fil. La toile de lin est le plus souvent non teinte, de couleur brunâtre.

Le point de croix peut également être réalisé sur un tissu standard, pour orner un vêtement le plus souvent. On utilise alors une toile « tire-fils », qui reproduit une trame légère. Cette toile est fixée sur le tissu du vêtement par quelques points de bâti ou par de la colle en bombe pour tissus. Une fois la broderie terminée, on tire sur les fils verticaux et horizontaux de la toile « tire-fils » pour les en extraire. La broderie est alors régulière quel que soit le tissu du vêtement sur lequel elle est réalisée.

Pour les grands ouvrages, la toile est tendue sur un métier à broder (ou un tambour à broder), ce qui permet de garder une qualité et une tension constantes.

Le fil utilisé le plus souvent est le coton mouliné, présenté en bobinettes appelées « échevettes ». Elles sont généralement composées de six fils de huit mètres de longueur. Plus de 500 couleurs sont disponibles et certains effets spéciaux existent, comme l’« effet lumière » (fil brillant) et l’« effet variation » (variation de teinte le long du fil en dégradé ou en harmonie).

Plusieurs grandes marques proposent des fils, des toiles et des kits à broder, dont DMC et Anchor. De nombreux livres et magazines proposent des diagrammes à reproduire.

Corinne Chambras-Gangloff, brodeuse et collectionneuse d’abécédaires en particulier2, écrivain (elle préfère dire « écrivailleuse ») à ses heures, a proposé en 1991 de nommer « crucifiliste » le brodeur ou la brodeuse au point de croix.

Les œuvres en point de croix peuvent également incorporer d’autres types de point compté pour compléter le motif, notamment le point arrière, fréquemment utilisé pour former des lignes minces pour circonscrire les formes du motif ou ajouter des formes délicates comme de petites lettres, des effets de mouvement, les moustaches d’un chat, etc.

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Sources : Wikipédia, YouTube.