La bataille du Garigliano (Campagne d’Italie, 1944).

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La bataille du Garigliano (nom de code Diadem), connue aussi comme la percée des Monts Aurunci, ou quatrième bataille de Monte Cassino, est une bataille de la campagne d’Italie livrée en mai 1944, près du mont Cassin, dans la province de Frosinone, par les Alliés contre les forces allemandes pour percer la ligne Gustave afin de faire la jonction avec les forces débarquées à Anzio et d’occuper Rome.

Cette bataille permit aux troupes du Corps expéditionnaire français de déborder puis d’enfoncer la ligne Gustave sur le fleuve Garigliano, permettant ainsi aux Alliés de reprendre leur progression vers Rome, interrompue depuis janvier 1944.

L’opération de rupture de la Ligne Gustave est initialement confiée à la 2e division d’infanterie marocaine (2e DIM), « le bélier du CEF » selon l’expression de Juin, qui doit s’emparer pour cette mission des monts Faito et Majo. L’offensive générale des Alliés (opération diadème) se déclenche le soir du 11 mai 1944, à 23 heures, sur l’ensemble du front italien. Une intense préparation d’artillerie de 2 000 canons précède l’attaque. Mais dans le secteur de la 2e DIM, ce bombardement n’arrose que les crêtes, sans détruire le dispositif de défense allemand (blockhaus, barbelés, mines…), qui sillonne les pentes que doivent gravir les tirailleurs marocains avant de pouvoir s’emparer des sommets. Dans les autres secteurs d’attaque du CEF, comme celui de la 4e division marocaine de montagne (4e DMM), aucune préparation d’artillerie n’a lieu. Cet assaut va s’avérer redoutable. Les régiments de la 2e DIM se lancent ainsi dans une attaque de nuit aux combats souvent confus et très meurtriers, mais la ligne Gustav tient toujours. Juin décide la reprise de l’offensive pour la nuit suivante, après une préparation d’artillerie plus importante et mieux ciblée. Très tôt dans la matinée du 13 mai, c’est la ruée des tirailleurs marocains sur les positions allemandes, ravagées par le « rouleau de feu » des canons français, qui finissent par céder. La prise du mont Majo par les troupes marocaines de la 2e DIM est saluée par un drapeau français de 30 m2 hissé à son sommet (940 mètres) et visible à des kilomètres à la ronde, par les troupes du CEF comme par les Allemands.

Bataille du Garigliano, carte maximum, Paris 10/05/1969.

L’exploitation est maintenant possible vers les monts Aurunci puis, plus à l’ouest, les monts Lépins. C’est la 4e DMM et les trois Groupes de Tabors marocains (GTM) du général Guillaume, formant le corps de montagne du CEF, qui s’en chargent dès le 14 mai, à « un train d’enfer ». « Les Français avancent si rapidement, que les communiqués ne peuvent suivre leur rythme », rapporte un journaliste américain3. À la suite de cet assaut des goumiers marocains dans les monts Aurunci, les Britanniques prirent l’habitude de qualifier toute attaque audacieuse de « goumisation »4. Les combattants marocains prennent par la suite le mont Fammera (1 175 mètres) et le mont Revole (1 307 mètres).

Parallèlement, le 4e régiment de spahis marocains (4e RSM) incorporé temporairement à la 3e DIA œuvre à la prise de Castelforte, sur le Garigliano, qui ouvre la route d’Ausonia dans la vallée de l’Ausente ; ce qui permet de déboucher sur la vallée du Liri, au sud-ouest de Cassino, derrière les lignes allemandes. De son côté, le 3e régiment de spahis marocains (3e RSM), mis provisoirement à la disposition de la 1re division de la France libre (1re DFL), participe au mouvement général de cette division qui s’engage dans la haute vallée du Liri via San Apollinare (6 kilomètres au sud de Cassino), en débordant également Cassino par le sud.

Tandis qu’une attaque aérienne détruit le quartier général de la Xe armée allemande, l’avancée du CEF, tant en montagne que dans les vallées, entame le dispositif défensif allemand de la ligne Gustav et facilite la progression des Britanniques et des Américains. Ces derniers atteignent ainsi rapidement Spigno, sur l’axe Minturno – Cassino.

Le 17 mai 1944, Kesselring ordonne à ses troupes de laisser Cassino de côté, de crainte de se voir envelopper par la manœuvre française. Le même jour, la route nationale est coupée par le 13e corps britannique et les Polonais parviennent à s’emparer du mont Cassin qui leur avait coûté de lourdes pertes.

Sur la gauche du CEF, le 2e corps américain réussit à faire sauter les verrous et avance le long de la côte. Il rencontre une résistance plus forte en approchant d’Anzio.

Le 21 mai, le corps de montagne du CEF atteint la rocade Itri-Pico à l’extrémité nord du massif Petrella et le 23, la VIIIe Armée, qui était arrêtée face à la ligne Hitler, reprend l’offensive et le 1er Corps canadien s’empare de Pontecorvo, arrivant à la hauteur de la 1re DFL.

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Source : Wikipédia, YouTube.