Jan van Hout, poète et linguiste.

Jan van Hout, né le 14 décembre 1542 à Leyde et décédé le 12 décembre 1609 dans cette ville, est un poète et linguiste de la Renaissance néerlandaise qui prit la défense du néerlandais en tant que langue académique.


Il était le fils d’un marchand de drap, Cornelis Meeszoon van Hout, et de Margriete Pieter Jaspersdochter. De sa jeunesse et de son éducation, peu est connu. Il se maria avec Lijsbeth Reyersdochter van Wing (décédé en 1605). De ce mariage, il eut trois enfants : Maria (épouse du professeur Pieter Pauw), Catherina (mariée à M. Jacob van Leeuwen, le premier greffier de Leyde, mort en 1604) et Bartholomeus (probablement décédé peu après le 21 juillet 1584.

En 1562, Van Hout devint commis du secrétaire de la ville de Leyde, Jacob de Milde, et c’est à ce dernier qu’il succéda deux ans plus tard. Il est resté  secrétaire jusqu’à sa mort avec une interruption de quelques années. En février 1569, à l’insistance du comte de Boussu, il dut se retirer de sa fonction, devenu victime de suspicions, et il dut émigrer. Il passa son exil en grande partie à Emden, où il semble avoir exercé l’office notarial. Il retourna aux Provinces-Unies après la prise de Brielle en 1572 et, avec Van der Werf, il recueillit des fonds pour Guillaume d’Orange dans le but de soutenir la révolte des gueux. Lorsque la ville de Leyde se fut déclarée partisan du prince, il demanda, en janvier 1573, d’être réintégré dans sa fonction. D’abord cette requête tomba sur un refus. Toutefois, en août de la même année, il fut nommé, initialement sous des conditions restrictives, mais son pouvoir, son influence et sa rémunération s’accrurent au cours des années.

Le 10 mars 1573, le prince d’Orange le nomma notaire dans tous les pays, villes et lieux ressortissant à son gouvernement et son obédience (« […] in allen lande, steden ende plaetse onder onsen gouvernemente ende gehoorsaemheit […] »), en raison des bienfaits apportés (« […] om ‘tgoet aenbrengen ons gedaen […] »), après consultation du bailli (Schout), et des bourgmestres et échevins de Leyde. Le 28 mars 1573, Van Hout prêta serment dans les mains d’un conseil ordinaire de la Cour de Hollande. Il semble pourtant qu’il n’ait pas été très actif en tant que notaire, après 1573.

Le 2 mai 1577, il composa un poème de circonstance à l’occasion de la démolition du château Vredenburg à Utrecht. À partir de cette même année, il eut l’imprimerie de la ville sous son administration et, encore en 1577 fut apposé sur la façade de l’hôtel de ville de Leyde, de sa plume, un chronogramme commémoratif du second siège et de la délivrance de Leyde (1573-1574), dans lequel il emploie des trochées et des ïambes en alternance ; c’est dans l’espace public que ce poème, exemple précoce en littérature néerlandaise de ces schèmes métriques, fit fonction de manifeste de la littérature nouvelle et humaniste.

Jan van der Does était son meilleur ami, tandis que Bertius et Spieghel comptaient parmi ses intimes, comme aussi Canter Dirk et Joh. Bollius. Le Vrunt-buuc de Van Hout rend témoignage de ses amitiés : entre le 1er avril 1578 et le 28 septembre 1583, en total 25 personnes avaient écrit une dédicace dans ce liber amicorum. Il s’agit d’une compagnie d’éminents, dont Dousa, Lipsius, Plantin et des étudiants et professeurs de l’université tels que Theodorus Leeuwius, Victor Giselinus, Janus Lernutius, Jan de Groot (le père de Hugo) et Georgius Benedicti Wertelo, ou encore le secrétaire des États de Hollande Coenraet de Rechtere, ainsi que Coornhert et les poètes Jeronimus van der Voort et Roemer Visscher, qui forment un cercle d’amis dominé par des humanistes et de futurs remontrants.

S’il envisagea, en 1583, d’accepter le secrétariat de l’Intendance des Eaux, des Digues et des Polders (hoogheemraadschap) du Rijnland, rapportant 600 florins ainsi que des émoluments considérables, la ville réussit à le retenir en fixant son salaire à 500 florins.

Il était secrétaire des curateurs de l’Université de Leyde depuis sa fondation. Ce n’est pourtant qu’en 1586, et tout en rencontrant une certaine opposition de Paulus Buys, qu’il fut nommé officiellement en tant que tel, avec un salaire de 24 florins et 200 florins en rémunération des services qu’il avait rendus gratuitement jusqu’en 1586. À plusieurs reprises, Leyde l’envoya en mission en tant que représentant des intérêts de la ville, comme en juin 1586, avec Van der Werff, à Utrecht dans le but de retenir Leicester pour qu’il ne transférât pas l’université à cette ville. Les notes que Van Hout aurait prises lors de ces missions n’ont pas été retrouvées à ce jour. Le 6 novembre 1592, il fut nommé secrétaire à vie du Hoogheemraadschap, percevant un salaire de 900 florins auxquels s’ajoutaient plusieurs dispensions. Son Ordonnantie ende onderrichtinge (Ordonnances et enseignements) concernant le poste de secrétaire, de 1592, montre avec quel soin et quel savoir il a rempli sa fonction.

Il fut également secrétaire du tribunal (Vierschaar) de Leyde, bien que temporairement ; sans doute de 1593 à 1596.

Comme il payait tous les frais de sa poche, la ville lui céda toute  l’imprimerie, à l’exception des presses, en 1597. En dépit de ses grands mérites et de sa force de travail, il eut des ennemis. C’est en 1596 qu’il en aurait été accusé par le gouvernement de la ville d’avoir accompli son travail de façon insatisfaisante (« « […] aanneming niet voldeed […] » »). Il répondit par une apologie qui n’a pas encore été retrouvée. Quelques années auparavant, il avait intenté un procès pour injures contre Dirk van Egmond, qui l’avait accusé d’avoir falsifié un acte. Le procès est toujours resté pendant à la Cour, mais il est assez bien établi que Van Hout avait agi en toute bonne foi et que Paulus Buys avait voulu l’embarrasser.

En 1598, des députés de Hollande et de Frise occidentale invoquèrent son aide pour établir un taux général de réduction à l’égard des « seize sous » (un taux d’intérêt d’un seizième à payer sur un prêt) de sorte que ceux-ci puisassent être employés partout (« Generalen voet van reductie jegens den penning zestien opdat die eenpaerlicken alomme mocht werden gebruict »). Il l’a réalisé en collaboration avec Symon van Merwen, Ludolff van Coelen, Mathijs Mintens et Jan Dou. Van Hout a également sauvé de la destruction, copié et dépouillé les chartes des archives, datant de 1306 jusqu’à son temps, comme d’ailleurs les archives de différents monastères fermés et de fondations supprimées.

Van Hout était un excellent père de famille. Son cousin, le futur bourgmestre Jan Orlers, lui devait toute son éducation ; tout aussi important étaient les soins dont il entourait ses parents et, surtout, ses petits-enfants. Son économie et ses multiples activités faisaient de lui un citoyen aisé. À sa mort, il possédait, à Leyde, huit maisons d’une valeur de 20 000 florins, des terres et des vergers avec des maisons attenantes, etc. Van Hout vécut dans la Breestraat (aujourd’hui no 84), puis, en 1596, au Nieuwsteeg et à la fin de sa vie, après la mort de sa femme, dans une petite maison de la Nonnensteeg. Il fut enterré dans son tombeau de famille dans l’église Saint-Pierre dans le déambulatoire extérieur au nord.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.