Jacques Boullaire, peintre, graveur et illustrateur.

Né à Paris le 23 décembre 1893 d’une famille originaire de Champagne,  normand par sa mère, Jacques Boullaire se lasse bien vite de s’occuper de la publicité des automobiles de l’industriel Louis Renault (1877 – 1944), son beau-frère.Élève de Guy Arnoux et de Démétrius Galanis, s’il commence à graver sur bois en 1926, ses premiers burins ne seront réalisés que dix ans plus tard.

Il expose au salon des Tuileries à partir de 1926, au salon des Indépendants de 1927 à 1945, puis au salon d’Automne à compter de 1928. Il devient par la suite invité et exposant non sociétaire de la Société de la Gravure sur Bois Originale (S.G.B.O.), et organise des expositions particulières de ses œuvres, notamment à Bruxelles en 1923, à Paris en 1929, à Londres en 1930 et à Chicago en 1931.

Dans les années trente, ses estampes se trouvent en permanence à la Galerie André à Paris.

En 1935, Boullaire fait la connaissance de la fille d’un administrateur de l’archipel des Tuamotu et l’épouse. Elle l’entraîne vers Tahiti qu’il découvre en 1937 ; il réalise alors sa première série de gravures inspirée par cette île si attirante pour les artistes et va désormais œuvrer pour révéler la Polynésie au monde entier.

Même s’il a peint ou gravé des figures, des scènes et des paysages de la Provence, de la Bretagne ou du Vieux Paris, la Polynésie fut le cadre de la majeure partie de l’œuvre de Boullaire, une œuvre qui évoque avant tout les visions océaniennes auxquelles son nom reste attaché. C’est au cours de son deuxième séjour en Polynésie, de 1949 à 1952, qu’il va beaucoup produire : quatre mille croquis, avec la certitude pour Boullaire d’avoir réalisé la synthèse de la race maorie. A cette époque, il est incontestablement devenu l’illustrateur de Tahiti (*), et les gravures tirées de ses carnets de voyage constituent une véritable somme, une sorte de dictionnaire iconographique.

Il a illustré de nombreux ouvrages de gravures (bois, burins, pointes-sèches, eaux-fortes, lithographies) notamment Le Mariage de Loti (1944) de Pierre Loti.

Parmi les autres ouvrages illustrés par Boullaire, en se limitant au thème océanien, citons O’Reilly (Patrick), Victor Ségalen et l’Océanie (1944), Les Immémoriaux (1949) de Victor Ségalen et Mon île Maupiti (1957) d’André Ropiteau. Parmi ses gravures les plus significatives, Eiha taoe manae Tahiti (à quoi penses-tu ?) (1937) constitue un hommage à Gauguin ; Reva (1938), Pahi Rurutu (1939), Vahiné, Haumani, Paru Paru (1939), La goélette de Rurutu (1940), Te ahiahi Tahiti (1946), Tahiti : Te parau api (1949), doivent plus particulièrement retenir l’attention parmi la production énorme de Jacques Boullaire qui a aussi travaillé à la gouache et à l’huile. En 1959 Jacques Boullaire, ancien photographe d’aviation, devient peintre officiel de la Marine.

Il meurt à Paris le 3 octobre 1976.

Les éditions Le Motu lui ont consacré plusieurs publications. De  nombreuses cartes postales, enveloppes et papiers à lettres reproduisent des œuvres de Jacques Boullaire.

A l’occasion du centenaire de sa naissance, l’administration des postes de la Polynésie a émis une série de cartes «Premier jour d’émission» en 1993 pour lui rendre hommage.

Enfin une rétrospective lui a été consacrée à Paris à la Galerie Régine Lussan, 7, rue de l’Odéon (VIème arrondissement) du 27 février au 14 mars 1997.

Source : AAFP.

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