Gueorgui Nisski, peintre.

Gueorgui Nisski (en russe : Нисский, Георгий Григорьевич), né le 8 janvier 1903 (21 janvier dans le calendrier grégorien) à Novobelitsa dans l’Empire russe (actuelle Biélorussie dans le gouvernement de Moguilev, près de la ville de Homiel) et mort le 18 juin 1987 à Moscou est un peintre soviétique.


Gueorgui, pseudonyme Jora, est né le 21 janvier 1903 à Novobelitsa, gare de jonction à quelques kilomètres de Gomel maintenant Homiel où son père était médecin, ambulancier selon d’autres sources, pour les cheminots. La petite maison de ses parents n’étant qu’à une centaine de mètres du chemin de fer, très vite il a pu profiter de cette proximité pour observer et participer à la manœuvre de locomotives sur le réseau secondaire et ainsi pénétrer plus loin dans la nature de sa région natale, découvrir forêts, ruisseaux, champs, marais, lacs mais aussi réseau ferré, stations de pompage, entrepôts, scieries. Et tout au long de sa vie il peindra locomotives, trains, haltes ferroviaires, gares, gares de triage, sémaphores, passerelles, viaducs sur lesquels circulent des trains, paysages traversés par des voies ferrées. Mais enfant il vivait aussi dans la nature : s’enfonçait dans les bois, se baignait avec ses camarades dans la Soj et regardait les radeleurs sur le lac voisin. De même il gardera cette attirance pour la nature en devenant un paysagiste reconnu mais aussi un grand sportif qui voulant revivre, prolonger le plaisir que lui avaient procuré ses expériences d’enfant, il deviendra un plaisancier sur les canaux, les lacs, les rivières, les fleuves de son pays. Ces moments passés sur l’eau, près de l’eau, au bord de la mer seront le sujet d’un grand nombre d’œuvres.

Tout jeune, très réceptif à son environnement l’enfant dessine ce qui est à sa portée c’est-à-dire ce qui est près de lui et ce qu’il est capable de représenter. A quatorze ans il pense à devenir artiste. Encouragé, initié d’abord par Vladimir Petrov un peintre d’icônes, c’est ensuite Vsevolod Zorine, un artiste étudiant, qui le conseille et lui fait connaître Isaac Levitan, Kouzma Petrov-Vodkine, Nicolas Roerich, Mikhaïl Vroubel…Il persévère en entrant à l’école Mikhaïl Vroubel des Beaux-Arts de Gomel tout en travaillant aux entrepôts du chemin de fer. Sous la direction de J. Bykhovski il travaille la couleur, la composition…avec des camarades comme Alexandre Chevtchenko, E. Machkovtseva, E. Smekhov, Iakov Telichevski. Rapidement on se rend compte de son talent donc on décide de l’envoyer continuer sa formation à Moscou.

En 1921, il se rend dans la capitale et en 1922 entre dans les cours préparatoires des ateliers d’art supérieur et techniques au Vkhoutemas. L’année suivante il est inscrit dans le département de peinture où ses professeurs sont Robert Falk et Aleksandrs Drēviņš. Parallèlement à ses études de peinture il travaille dans une imprimerie et passe la plupart de son temps au gymnase où il pratique plusieurs sports, surtout le volleyball. Ceci le conduit à préparer ses examens en passant des contrôles partiels. En 1926, il rencontre Alexandre Deïneka qui va l’influencer pour développer son style avec l’OST (association artistique), Piotr Kontchalovski et Albert Marquet qui déclara en 1934 lors de la visite d’un musée qu’il aimait beaucoup Automne,sémaphores. En 1928 il fait un premier voyage au bord de la mer Noire, à Novorossiïsk pour recueillir des matériaux pour son examen de sortie. C’est précisément l’illustration d’un événement survenu dans cette région qui va lui permettre d’obtenir son diplôme de fin d’études en 1930 : La révolte des marins français à Odessa, ceux du Jean Bart (cuirassé 1911) chantant l’Internationale.

En 1930-1931 il effectue son service militaire dans l’Armée Spéciale de la Bannière Rouge de d’Extrême-Orient où il réalise des journaux muraux, des affiches et des panneaux et commence à participer à des expositions, sa première en 1930 à Moscou consacrée à des sujets révolutionnaires et soviétiques. C’est pendant cette période qu’il rejoint l’OST, une association de peintres ayant une approche plus contemporaine du travail de l’artiste et des sujets des œuvres, souvent le monde industriel. Il s’y fera des amis comme Alexandre Deïneka, Sergueï Loutchichkine, Konstantine Vialov.

Gueorgui Nisski voyage beaucoup : à partir de 1932, il se rend presque tous les ans sur les bords de la mer Noire à Batoumi, Nouvel Athos appelé à son époque «Novyï Afon», Novorossiïsk, Odessa, Sébastopol, Soudak. En 1936, il retourne à Sébastopol puis se rend à Balaklava où en compagnie de Fiodor Bogorodski, Deïneka, Gueorgui Riajski, il peint la flotte soviétique, des paysages marins et industriels : Sébastopol en 1933, Rencontre ou retrouvailles à Sébastopol en 1935, La Baie de l’Artillerie à Sébastopol en 1936, Les Manœuvres de la flotte en mer Noire en 1937 pour ne citer qu’eux. Toujours en 1936, afin de préparer l’exposition Industrie du socialisme il est envoyé en Extrême-Orient sur la côte de l’océan Pacifique de la Baie de Possiet à Vladivostok où il se trouvera encore en 1937. L’année suivante lors de l’exposition « Vingt ans de l’Armée rouge » trois de ses œuvres sont sélectionnées pour être présentées : Sous-marin, Les Manœuvres des navires de la flotte de la Mer noire, Détention d’une goélette japonaise. Il va continuer de peindre pendant l’hiver 1940 sur le littoral de la mer Baltique et en automne de la même année jusqu’au printemps 1941 sur celui de la mer de Barents où la flotte du nord va être le sujet de ses travaux.

Pendant la grande guerre patriotique il est resté à Moscou où il a collaboré aux fenêtres Tass (ru) de 1941 à 1943, affiches ainsi appelées car elles étaient placardées sur la face interne des vitrines des magasins auxquelles il faut ajouter un grand nombre de tableaux illustrant la vie, parfois la fureur, de son pays pendant le conflit : bâtiments au mouillage, naufrage de convoyeurs nazis bombardés par l’aviation de la Baltique, massacre après le départ des Allemands, blindés partant au combat, fantassins se dirigeant vers le front, débarquement de marins jaillissant de véhicules amphibies, corps à corps pendant la défense de Sébastopol, navires tirant des bordées, avions partant en mission, l’exploit de Pavel Pologov. Certains de ses tableaux font partie d’une série de treize que le Musée naval central lui avait commandée pour illustrer l’héroïsme des soldats et des marins soviétiques. On sait aussi que faisant partie des mobilisés, avec son ami Alexandre Deïneka, ils se rendent en février 1942 dans la région d’Ioukhnov, dévastée par les combats. La guerre qui n’est pas terminée ne l’empêche pas de pratiquer la navigation sportive puisqu’en 1944, à la manœuvre avec Iouri Fedorenko et Alekseï Naoumov barreur, ils remportent la première place en équipe lors de la semaine de la navigation sur la Volga à Gorki, ville à nouveau appelée Nijni Novgorod.

Dans les années qui suivent la guerre ses œuvres traduisent le calme retrouvé : le plaisancier qu’il est parcourt plus de 1 000 kilomètres avec son yacht le «Kaïra» sur l’Oka, la Kliazma, la Volga et peint le plus souvent, en été, de son voilier ou sur les rives, sous un ciel dégagé, un paysage paisible inondé de lumière : Sur le canal Moscou-Volga (1945), Printemps sur la Kliazma (1947), Soirée sur la Kliazma (1946), Au quai (1946), Au bord de la mer (1946), Sur la jetée (1946), À Pestovo (le plan d’eau) (1947), La haute Volga (1947), L’Albatros (un petit yacht) (1949), Fête sur l’eau (1949), Sous la pluie (1949)… Il devient aussi un des rares soviétiques à avoir le permis de conduire, une moskvitch et un caniche qu’il appelle «Redsoï» (Radis). Grand sportif, en plus du volley-ball déjà cité, il a pratiqué ou il pratique la boxe, le parachutisme, le ski et, à plusieurs reprises, représente des skieurs : Skieur et Paysage de neige en 1950, année où a lieu la première exposition qui lui est entièrement consacrée. En 1951 il est lauréat du Prix Staline troisième degré, soit une récompense de 25000 roubles, pour trois tableaux : Sur la côte lointaine, Paysage avec un phare et le Port d’Odessa et trois ans après il reçoit le titre d’Artiste émérite de la RSFSR. De membre correspondant de l’Académie des Arts de l’URSS en 1954, il en devient membre à part entière quatre ans après. Elle lui décernera en 1964 la médaille d’argent pour la composition En Extrême-Orient (1963). L’année suivante, son ami Alekseï Kokorekine (ru) qui avait contracté la peste lors d’un voyage en Inde, meurt. En 1965 il est distingué par le titre d’Artiste du peuple de la fédération de Russie et décoré de l’Ordre du Drapeau rouge du Travail en 1973. Il reçoit de nombreuses médailles : médaille pour le vaillant travail pendant la grande guerre patriotique de 1941-1945 créée le 6 juin 1945, médaille en mémoire du 800e anniversaire de Moscou créée le 20 septembre 1947, médaille de bronze à l’Exposition universelle de 1958 à Bruxelles, médaille du jubilé pour célébrer le 100e anniversaire de la naissance de Vladimir Ilitch Lénine créée le 5 novembre 1969.

Et il continue à voyager et à peindre dans le Caucase à Dombaï (1957), en Extrême-Orient, Baie de l’Oussouri (1963), Sur la tombe d’un ami (1963) ce qui ne l’empêche pas d’héberger chez lui, vraisemblablement à partir de 1958, Igor Alexandrovitch Voulokh. Son invité fait ses études au Vkhoutemas ce qui permet à Nisski de nouer de nombreux contacts avec les amis de son ami. Il n’a pas seulement représenté abondamment des paysages d’aménagement urbain contemporain mais aussi des sites et des monuments du patrimoine traditionnel russe. En visite à Souzdal avec Mikhaïl Petrovitch Kontchalovski il part tout de suite à visiter la ville et amoureux des monuments de la vieille Russie il est allé également à Novgorod, Pskov, Rostov-sur-le-Don, Vladimir. Il admirait sans doute les églises parce qu’en plus du clocher de l’église de Mychkine en 1953, on a Église de l’Ascension de Kolomenskoïe (1961), Église de l’Intercession-de-la-Vierge sur la Nerl (1964) et d’autres.

Il est considéré comme l’un des précurseurs du style sévère en URSS mais ses peintres préférés ont été Arkhip Kouïndji, Isaac Levitan, Nicolas Roerich qu’il considère comme un de ses professeurs, Arkadi Rylov dans des styles différents quant au peintre Taïr Salakhov il a reconnu qu’il avait été influencé par Nisski.

Gueorgui Nisski habitait son appartement de la rue Verkhniaia Maslovka dans la Cité des Artistes. N’ayant pas de famille et des problèmes de santé, il est difficile de trouver des œuvres après 1965 car il passe les vingt dernières années de sa vie dans une maison de retraite. Il meurt le 18 juin 1987, sans héritier mais en nous léguant une œuvre très importante. Il est enterré au Cimetière de Kountsevo.

Sur le net, on trouve en plus de nombreuses reproductions de ses travaux, des photographies dont au moins une prise par son épouse Tatiana Maiat et ses portraits de 3/4 peints par Viktor Tsyplakov (artiste peintre) et par NikitaTchebakov en 1962.

Source : Wikipédia.

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