Georges Eugène Haussmann, l’homme qui transforma Paris.

Georges Eugène Haussmann, communément appelé le baron Haussmann, né le 27 mars 1809 à Paris et mort le 11 janvier 1891 dans la même ville, est un haut fonctionnaire et homme politique français.

Préfet de la Seine de 1853 à 1870, il a dirigé les transformations de Paris sous le Second Empire en approfondissant le vaste plan de rénovation établi par la commission Siméon1, qui vise à poursuivre les travaux engagés par ses prédécesseurs à la préfecture de la Seine, Rambuteau et Berger. Les transformations sont telles que l’on parle de bâtiments Haussmaniens pour les nombreux édifices construits le long des larges avenues percées dans Paris sous sa houlette.

Le 21 mai 1831, il est nommé secrétaire général de la préfecture de la Vienne, puis, le 15 juin 1832, sous-préfet d’Yssingeaux (Haute-Loire). Il est successivement sous-préfet de Nérac en Lot-et-Garonne (le 9 octobre 1832), de Saint-Girons en Ariège (le 19 février 1840), de Blaye en Gironde (le 23 novembre 1841), conseiller de préfecture de la Gironde (1848), puis préfet du Var (le 24 janvier 1849), de l’Yonne (15 mai 1850) et de la Gironde (en novembre 1851).

En poste à Nérac, il fréquente la bourgeoisie bordelaise, au sein de laquelle il rencontre Louise Octavie de Laharpe, protestante comme lui (son père est ministre du culte réformé selon l’acte de mariage), avec laquelle il se marie le 17 octobre 1838 à Bordeaux. Ils ont deux filles : Henriette, qui épouse en 1860 Camille Dollfus, homme politique, et Valentine, qui épouse en 1865 le vicomte Maurice Pernety, chef de cabinet du préfet de la Seine, puis, après son divorce (1891), Georges Renouard (1843-1897), fils de Jules Renouard. Il a une autre fille, Eugénie (née en 1859), de sa relation avec l’actrice Francine Cellier (1839-1891), et descendance.

Sous l’administration d’Haussmann, les travaux et projets girondins ont été importants. De nombreuses lignes de chemin de fer ont été construites ainsi que des usines à Bègles. Les travaux de défense de la Pointe de Grave ont été finalisés. Au niveau social, il a mis en place un système d’allocations aux filles-mères indigentes pour les aider à élever leur enfant et encouragé l’installation de bureaux de bienfaisance. À Bordeaux, de nombreuses voies ont été percées, l’éclairage au gaz et l’adduction d’eau se sont améliorés, notamment grâce à un projet de construction de trois fontaines monumentales.

Baron Haussmann, carte maximum, Paris, 18/10/1952.

Présenté à Napoléon III par Victor de Persigny, ministre de l’Intérieur, il devient préfet de la Seine le 22 juin 1853, succédant ainsi à Jean-Jacques Berger, jusqu’en janvier 1870. En 1857, il devient sénateur et, vingt ans plus tard, député de la Corse.

Le 29 juin 1853, l’empereur lui confie la mission d’assainir et embellir Paris.

Au milieu du XIXe siècle, le centre historique de Paris se présente à peu près sous le même aspect qu’au Moyen Âge : les rues y sont encore étroites, peu éclairées et insalubres.

Lors de son exil en Angleterre (1846-1848), Louis-Napoléon Bonaparte fut fortement impressionné par les quartiers ouest de Londres ; la reconstruction de la capitale anglaise à la suite du grand incendie de 1666 avait fait de cette ville une référence pour l’hygiène et l’urbanisme moderne. L’empereur voulait faire de Paris une ville aussi prestigieuse que Londres : tel fut le point de départ de l’action du nouveau préfet.

Haussmann souhaitait instaurer une politique facilitant l’écoulement des flux, aussi bien de population, de marchandises que d’air et d’eau, convaincu par les théories hygiénistes héritées des Lumières et qui se sont diffusées à la suite de l’épidémie de choléra de 1832. Cette campagne fut intitulée « Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie ».

Un autre objectif, politiquement moins défendu, était de prévenir d’éventuels soulèvements populaires, fréquents à Paris : après la Révolution de 1789, le peuple s’est soulevé notamment en juillet 1830 et en juin 1848. En démolissant et réorganisant le vieux centre de Paris, Haussmann a déstructuré les foyers de contestation : parce qu’éparpillée dans les nouveaux quartiers, on avait rendu plus difficile à la classe ouvrière d’organiser une insurrection.

Baron Haussmann, épreuve d’artiste.

Par ailleurs, Haussmann écrit à Napoléon III qu’il faut « accepter dans une juste mesure la cherté des loyers et des vivres […] comme un auxiliaire utile pour défendre Paris contre l’invasion des ouvriers de la province. »

Haussmann a l’obsession de la ligne droite, ce que l’on a appelé le « culte de l’axe » au XIXe siècle ; pour cela, il est prêt à amputer des espaces comme le jardin du Luxembourg mais aussi à démolir certains bâtiments comme le marché des Innocents ou l’église Saint-Benoît-le-Bétourné.

En dix-huit ans, des boulevards et avenues sont percés de la place du Trône (actuelle place de la Nation) à la place de l’Étoile, de la gare de l’Est à l’Observatoire. Les Champs-Élysées sont aménagés.

Dans le but d’améliorer l’hygiène, par une meilleure qualité de l’air, suivant les recommandations de son prédécesseur le préfet Rambuteau, il aménage un certain nombre de parcs et jardins : ainsi est créé un square dans chacun des quatre-vingts quartiers de Paris, ainsi que le parc Montsouris et le parc des Buttes-Chaumont.

D’autres espaces déjà existants sont aménagés. Ainsi, les bois de Vincennes et de Boulogne deviennent des lieux prisés pour la promenade. Il transforme aussi la place Saint-Michel et sa fontaine, dont la saleté l’avait marqué lorsque, étudiant, il y passait pour se rendre à l’École de droit.

Des règlements imposent des normes très strictes quant au gabarit et à l’ordonnancement des maisons. L’immeuble de rapport et l’hôtel particulier s’imposent comme modèles de référence. Les immeubles se ressemblent tous : c’est l’esthétique du rationnel.

Afin de mettre en valeur les monuments nouveaux ou anciens, il met en scène de vastes perspectives sous forme d’avenues ou de vastes places. L’exemple le plus représentatif est la place de l’Étoile, dont le réaménagement est confié à Hittorff.

Haussmann fait aussi construire ou reconstruire des ponts sur la Seine ainsi que de nouvelles églises, comme Saint-Augustin ou la Trinité.

Il crée en parallèle, avec l’ingénieur Belgrand, des circuits d’adduction d’eau et un réseau moderne d’égouts, puis lance la construction de théâtres (théâtre de la Ville et théâtre du Châtelet), ainsi que deux gares (gare de Lyon et gare de l’Est). Il fait construire les abattoirs de la Villette afin de fermer les abattoirs présents dans la ville.

En 1859, Haussmann décide d’étendre la ville de Paris jusqu’aux fortifications de l’enceinte de Thiers. Onze communes limitrophes de Paris sont totalement supprimées et leurs territoires absorbés par la ville entièrement (Belleville, Grenelle, Vaugirard, La Villette) ou en grande partie (Auteuil, Passy, Batignolles-Monceau, Bercy, La Chapelle, Charonne, Montmartre). La capitale annexe également une partie du territoire de treize autres communes compris dans l’enceinte. Dans le même temps, il procède à l’aménagement du Parc des Princes de Boulogne-Billancourt, dans le cadre d’une vaste opération immobilière sous l’égide du duc de Morny.

La transformation de la capitale a un coût très élevé puisque Napoléon III souscrit un prêt de 250 millions de francs-or en 1865, et un autre de 260 millions de francs en 1869 (soit un total de 25 milliards d’euros de 2011). En plus de cela, la banque d’affaires des Pereire investit 400 millions de francs jusqu’en 1867 dans des bons de délégation, créés par un décret impérial de 1858. Ces bons de délégation sont des gages sur la valeur des terrains acquis puis revendus par la ville : la spéculation a donc aidé le financement des travaux parisiens.

On estime que les travaux du baron Haussmann ont modifié Paris à 60 % : 18 000 maisons ont été démolies entre 1852 et 1868 (dont 4 349 avant l’extension des limites de Paris en 1860), alors que 30 770 maisons sont recensées en 1851 dans le Paris d’avant l’annexion des communes limitrophes.

Source : Wikipédia.