Jean Léopold Nicolas Frédéric Cuvier, promoteur de l’anatomie comparée et paléontologue.

Jean Léopold Nicolas Frédéric Cuvier, dit Georges Cuvier, né le 23 août 1769 à Montbéliard et mort le 13 mai 1832 à Paris, est un anatomiste français (né sujet montbéliardais), promoteur de l’anatomie comparée et de la paléontologie au XIXe siècle.

Né d’une modeste famille luthérienne de Montbéliard, il est le fils de Jean-Georges Cuvier (1715-1795) et de Clémentine Chatel (1736-1792) et le frère aîné de Frédéric Cuvier. Il épouse le 2 février 1804 Anne Marie Sophie Loquet du Trazail (1768-1849), veuve de l’ancien fermier général Louis Philippe Alexandre Duvaucel, marquis de Castelnau, guillotiné en 1794, dont elle eut quatre enfants. Du mariage de Georges Cuvier et de Anne Marie Sophie Loquet du Trazail sont nés quatre autres enfants : trois enfants sont morts en bas âge et la quatrième, Clémentine Cuvier (1809-1827) est morte à l’âge de 18 ans.

À la naissance de Cuvier, le territoire de Montbéliard est rattaché au duché de Wurtemberg où l’école est obligatoire. C’est la lecture de Buffon lors de ses brillantes études qui oriente la vie de Georges Cuvier. Après avoir étudié au collège de Montbéliard, il s’inscrit en 1784 à l’Académie Caroline de Stuttgart en Allemagne qui forme les cadres pour le duché de Wurtemberg, et où il est l’élève du botaniste Johann Simon von Kerner. C’est là qu’il acquiert la connaissance de la langue et de la littérature allemandes, reçoit des cours de sciences qui le passionnent mais aussi d’économie, de droit administratif ou de gestion forestière, qui vont l’aider dans ses fonctions futures d’administrateur.

Georges Cuvier, carte maximum, Montbéliard, 17/05/1969.

En 1788, il reprend le poste de précepteur d’un coreligionnaire auprès de la famille du comte d’Héricy, famille noble protestante de Caen en Normandie tenant salon. Sa fonction lui laissant du temps libre, il découvre les sciences naturelles en disséquant le chat ou le perroquet de la comtesse, les poissons et mollusques, en récoltant des fossiles et comparant des espèces vivantes. Il constitue à cette époque un important herbier. Il passe les années troubles de la Révolution française dans le pays de Caux en Normandie à Fiquainville où la famille d’Héricy s’est installée, ce qui ne l’empêche pas de devenir le secrétaire greffier de la commune révolutionnaire, où il continue de consacrer ses loisirs à l’étude de l’histoire naturelle. De ces travaux solitaires, il déduit par la suite la loi de corrélation des formes permettant la reconstitution d’un squelette à partir de quelques fragments. Très tôt, il a l’intuition de la nécessité d’une nouvelle classification du règne animal. Il soumet ses notes au curé Tessier qui les communique à Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, professeur du nouveau Muséum national d’histoire naturelle à Paris, qui remarque les qualités du jeune homme.

Ses talents ayant été appréciés par Henri Alexandre Tessier, agronome, il est appelé à Paris en 1795 et se fait bientôt remarquer, soit par ses cours, soit par ses écrits (notamment ses Mémoires sur les espèces d’éléphants vivants et fossiles). Son savoir d’autodidacte et l’originalité de ses méthodes le font admettre au Jardin des plantes, au sein du tout jeune Muséum national d’histoire naturelle, créé en 1793 à partir de l’institution qui, jusqu’à la décapitation de Louis XVI, avait été le Jardin royal des plantes médicinales. Au Muséum, Jean-Claude Mertrud puis Louis Jean-Marie Daubenton recherchent sa collaboration et l’introduisent à l’Académie des sciences.

En 1796, il est nommé professeur d’histoire naturelle aux écoles centrales du Panthéon, actuel lycée Henri-IV. La même année il occupe le poste de suppléant de Mertrud à la chaire d’Anatomie des animaux et, à cette occasion, il publie ses cours donnés à l’école centrale du Panthéon sous la forme du Tableau élémentaire de l’histoire naturelle des animaux (1797), ouvrage qui revoit l’ensemble de la classification des animaux et qui assure sa notoriété.

Aussi, en 1796, devient-il membre de l’Institut de France à l’Académie des sciences, où il devient secrétaire perpétuel pour les sciences physiques en 1803. La même année, en 1803, il se marie avec la veuve de l’ancien fermier général Duvaucel, guillotiné en l’an I. Aucun de leurs quatre enfants ne survit, et leur mort lui est très douloureuse.

En 1800, il est nommé à vie professeur au Collège de France (1800-1832).

À la mort de Mertrud, en 1802, Cuvier le remplace en tant que professeur titulaire à la chaire d’Anatomie des animaux. Cette dernière prend alors le nom de « chaire d’Anatomie comparée ». Cuvier en sera le professeur titulaire jusqu’à sa mort en 1832. En 1802, dès qu’il est en poste, Cuvier obtient un bâtiment situé dans l’actuelle enceinte du Jardin des plantes et qui donne sur l’actuelle rue Cuvier. Ce bâtiment, qui avait appartenu à la compagnie des fiacres de Paris, était une acquisition du Muséum datant de 1795. Ainsi, en 1802, sûr de son autorité, nouvellement assise sur la chaire qu’il vient d’occuper, Cuvier y installe son cabinet d’Anatomie comparée. En 1806 il décide d’ouvrir aux visites du public ce cabinet, qui devient ainsi la première galerie d’Anatomie comparée du Muséum. Constitué de deux ailes principales séparées par une cour intérieure, le bâtiment finit par être connu comme « les galeries de Cuvier », même si de nos jours il est connu comme le « bâtiment de la baleine » et qu’il n’a conservé finalement qu’une seule des deux ailes qui le constituaient auparavant.

Il devient membre étranger de la Royal Society le 17 avril 1806.

Il devient inspecteur des études, co-conseiller et chancelier de l’Université (1808), et remplit plusieurs fois les fonctions de grand maître ; il profite de cette position pour favoriser l’enseignement de l’histoire et des sciences. Nommé en 1814 conseiller d’État, puis président du comité de l’intérieur, il se signale dans cette nouvelle carrière par une haute capacité, mais il se montre trop complaisant envers le pouvoir et consent à se charger de soutenir à la tribune des mesures impopulaires. Il est critiqué car ambitieux, il se fait de nombreux adversaires parce qu’il n’hésite pas à remettre en cause les thèses de savants renommés (comme Buffon ou Étienne Geoffroy Saint-Hilaire), mais il n’hésite pas non plus à aider financièrement des collègues dans le besoin.

Sous la Seconde Restauration, Georges Cuvier reçoit le titre héréditaire de baron par lettres patentes du roi Charles X du 29 décembre 1829.

Il disparaît le 13 mai 1832 des suites du choléra, à l’âge de soixante-deux ans, à Paris, et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 8).

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Sources : Wikipédia, YouTube.