Zeus, dieu suprême de la mythologie grecque.

Zeus (en grec ancien Ζεύς / Zeús) est le dieu suprême dans la mythologie grecque. Fils du titan Cronos et de la titanide Rhéa, marié à sa sœur Héra, il a engendré, avec cette déesse et avec d’autres, plusieurs dieux et déesses, et, avec des mortelles, de nombreux héros, comme l’a expliqué la théogonie d’Hésiode (viiie siècle av. J.-C.).

Zeus est fréquemment représenté par des artistes grecs dans l’une des deux poses suivantes : debout, s’avançant avec un tonnerre dans sa main droite levée ou assis en majesté.


Zeus est, selon Hésiode, le dernier-né des six enfants du Titan Cronos et de sa sœur Rhéa. Cette descendance sera considérée comme la branche olympienne par opposition à celle des Titans. Cronos, craignant la prédiction de ses parents, Ouranos et Gaïa, qu’il engendrerait un rival qui régnerait à sa place, avalait ses enfants dès leur naissance. Pour qu’un de ses fils échappe à ce sort, Rhéa, sur le conseil de Gaïa, substituera au dernier-né une pierre emmaillotée. Emporté en Crète, il fut élevé par les nymphes du mont Idab, allaité grâce à la chèvre Amalthée dans une grotte secrète de Lyctos. Ses cris qui auraient pu trahir sa présence furent couverts par le fracas des armes que les Curètes entrechoquaient dans leurs danses guerrières.

Zeus, carte maximum, Grèce.

Le culte d’un Zeus « Krêtagénês »d dans une grotte de cette montagne remonte à l’époque dite minoenne (-2000 – -2500).

Ses premiers gestes d’adulte seront d’évincer le titan cruel qui l’a engendré : Cronos, géant monstrueux et primitif comme Ouranos, avide de pouvoir sans partage, le père provoquant des avortements à coups de pied et le fils engloutissant à son repas ses nouveau-nés. Si Ouranos fut neutralisé par son propre fils qui l’émascula au moment d’une étreinte avec Gaïa, Zeus va entreprendre à son tour d’abattre la puissance de Cronos. Courtisant la Titanide Métis, qui devait devenir sa première épouse, il la persuade de faire absorber à son père une boisson émétique. Cronos va ainsi rejeter tous les enfants engloutise. Zeus retrouve ses sœurs : Hestia, leur aînée, qui restera vierge, Déméter et Héra, qui seront ses épouses successives. Héra restera sa dernière épouse, maintes fois bafouée ; ils s’aimèrent pour la première fois « à l’insu de leurs parents ».

Avec l’aide de ses frères et de divinités ralliées à sa cause, Zeus entreprend de renverser les Titans. Des enfants de la déesse Styx, son alliée des Enfers, le rejoignent, ainsi que certains fils de Gaïa délivrés pour l’occasion du Tartare : les trois Géants Cyclopes Argès, l’éclair, Brontès, le tonnerre, et Stéropès, la foudre, tous trois forgerons des armes de Zeus, et trois autres Géants, nés du « sang » de l’émasculation de leur père Ouranos : Briarée et ses deux frères Cottos et Gyès. Ces derniers, appelés les Hécatonchires, « géants aux-cent-bras », retiendront les Titans éternellement derrière des portes de bronze dans les ténèbres insondables au-dessous de l’Hadès après la victoire de Zeusg. Toutes les Titanides et certains Titans, dont Japet et Océan, qui sera le géniteur de tous les dieux et déesses aquatiques, resteront en retrait de cette guerre qui durera « dix grandes années divines ».

Une fois la guerre contre les Titans terminée, Zeus et ses deux frères aînés Poséidon et Hadès se partageront l’univers, le premier s’appropriant le Ciel, le second, la Mer, le troisième, le monde souterrain.

Gaïa, après avoir ruminé sa haine, avait incité à la guerre ses enfants, les Géants (Gigantès ou Gegeneïs, nés de la Terre) pour détrôner Zeus et délivrer les Titans du Tartare. Ces monstres étaient à la fois immunisés contre les coups des divinités et immortels sur leur terre nataleh. Zeus dut engendrer avec Alcmène, sa dernière maîtresse mortelle connue, un héros à la force sans égale : Héraclès dont les flèches, empoisonnées au sang funeste de l’Hydre de Lerne, feront merveille.

Les frères Otos et Éphialtès, Géants facétieux, entreprirent d’atteindre le ciel et d’y menacer les dieux. Ils empileront sur l’Olympe les montagnes Pélion et Ossa mais seront détournés de leur intention par leur père Poséidon avant que ne les frappe la foudre de Zeus. Dans une autre version, ils sont rapidement vaincus et enfermés dans le Tartare par Apollon, sa sœur Artémis et leur père Zeus.

Aidée d’Apollon et d’Athéna, elle réussit à enchaîner Zeus, mais Briarée alerté par Thétis vint délivrer le dieu. Cet épisode est raconté par Homère dans l’Iliade, mais il rend compte d’un événement isolé et difficile à situer dans l’ensemble. Pourtant, il commence à éclairer la situation paradoxale d’un Zeus maître de l’harmonie du monde, mais aussi, en vertu des lois qu’il se doit d’imposer, d’un tyran implacable.

Épiméthée, frère de Prométhée, accepte la belle Pandore que lui offre Hermès au nom de Zeus, qui l’a créée, et l’épouse. Pandore, dont le nom signifie ironiquement « tous les dons » (alors qu’elle va transmettre à sa race tous les maux) est d’abord une création vengeresse de Zeus, mécontent du résultat précédemment obtenu et, depuis le début, réticent à la création personnelle de Prométhée. La privation préalable de la « nourriture facile » et la confiscation du feu précieux, obligeront les hommes à travailler plus durement.

Prométhée enchaîné : on a épilogué beaucoup sur la symbolique du dieu dévoué au genre humain mais déchu, supplicié et lié à son rocher de douleur. Prométhée est une figure allégorique du panthéon. Il représente sans doute la créature opportuniste, roublarde, rebelle et débrouillarde dont l’idéal est de devenir une force à l’égale des dieux et que Zeus est contraint désormais de prendre à un certain niveau de considération.
Le combat contre Typhon

Ce fut le plus terrible combat que Zeus eut à engager. Ce monstre immortel aux cent têtes de dragon, menaça l’Olympe avant que les traits de foudre de Zeus ne le fissent reculer et rejoindre les Titans dans les profondeurs du Tartare, d’où il souffle, depuis, sa rage en ouragans dévastateurs. Cette version simple par Hésiode est, du point de vue de la continuité du récit, la plus satisfaisante.

Pourtant, la naissance de ce monstre a été l’occasion de faire de Zeus, dans un curieux épisode mouvementé et décrit avec des variantes selon les auteurs8, un personnage faible et même désemparé, mettant en péril, par son état d’impuissance — laissé à terre, pantin désarticulé, sans les tendons de ses quatre membres, qu’il devait finalement recouvrer — la cohésion même de l’univers. Cet épisode montre des analogies avec la lutte de Baal et de Çéphôn de la fable phénicienne ; on a pensé aussi à le rapprocher de la légende du « Seth » égyptien poursuivant Osiris. C’est un exemple où chez les Grecs la théogonie rejoint précisément la cosmogonie. Par ailleurs, le mythe de Typhon, génie maléfique et indestructible, resurgira plus tard dans d’autres religions pour incarner Satan.

Zeus, en reléguant les Titans dans les bas-fonds du Panthéon, des créatures frustes et malfaisantes, débute la grande mythologie olympienne et préfigure la maturité de la culture grecque, car Zeus et ses congénères vont vivre désormais intensément à travers des récits imaginatifs, une littérature de haute volée et un goût artistique prodigieux. Les Titans vaincus tomberont dans l’oubli et resteront à jamais sans culte pour les honorer. Il n’est guère de contrées préhelléniques qui ne fassent référence de près ou de loin à un maître-dieu, d’une stature similaire à celle de Zeus.

Originellement, dieu du Ciel diurne, sa mort a été envisagée dans le cadre du cycle cosmique. Ainsi, les Crétois montraient le tombeau de Zeus au mont Iouchtas et contaient sa mort au grand scandale des autres Grecs. Par sa nature cyclique, le Zeus originel tendait nécessairement à devenir un dieu déchu et menacé. À partir du moment où il est devenu le dieu suprème, cet aspect a été occulté et les Grecs ont rejeté l’idée d’une « mort » ou d’un renversement de Zeus. Néanmoins, il reste de nombreuses traces de cet état ancien tels le complot contre Zeus mentionné dans l’Iliade, le mythe de Prométhée…

Zeus Upatos, Upsistos « très-haut, suprême » a reçu, au cours du partage du monde, la sphère céleste, la partie la plus considérable, la plus imposante et la plus mystérieuse aux yeux du genre humain. Le Ciel est un poste privilégié : Zeus observe les actions des hommes, peut intervenir et les corriger. Hésiode écrivait : « L’œil de Zeus voit tout, connaît tout ». Ce domaine inaccessible aux hommes va paradoxalement le rapprocher d’eux. Maître d’en haut, ce dieu commande à toute la machinerie atmosphérique. Il est le maître du temps météorologique : orages, tonnerres, pluies, neige, grêles, foudrep, bourrasques, trombes, nébulosités… mais aussi les canicules et les sécheresses. Le dieu peut se montrer dans « son mauvais jour » : Zeus Terpichéraunos « qui aime manier la foudre » ; Zeus Néphélégèrétès « qui accumule les nuages » ; Zeus Maïmaktès « qui souffle la tempête », etc. Le bien-être de l’humanité dépend de ses volontés, de ses caprices ou de ses colères.

Les montagnes dont le sommet tutoie les nuages et les éclairs vont être le truchement sacré et privilégié entre Zeus et les hommes : l’Olympe principalement (la plus haute : environ 2 900 m), mais aussi le Parnès (en Attique, Zeus Ombrios, le dieu des pluies) ; le Pélion (en Thessalie, Zeus Akraïos, le dieu du sommet) ; le Lykaion (en Arcadie l’actuelle Diaphorti : Zeus Lykaïos), etc. C’est de ces hauteurs terrestres qu’il descend parfois vers les Hommes et c’est tout naturellement qu’Iris dont l’arc coloré joignait la terre aux cieux fut sa messagère. La vallée de Tempée, creusée par les eaux du Pénée entre l’Olympe et l’Ossaq, est attribuée au bras puissant de Zeus qui sépara la montagne. Cet événement était fêté pendant les Pélôria (Zeus Pélôrios, tout-puissant) devenue une grande fête de la moisson. La richesse et la fertilité de la terre sont en son pouvoir.

Zeus, maître de la destinée, est parfois représenté ou décrit avec une balance où s’estime le sort octroyé à chacun. En dépit de ceux qu’il aimerait favoriser, même si les péripéties peuvent en être modifiées, il ne change pas le destin, mais le réalise, fatalisme entre autres illustré par le châtiment infligé à Asclépios, qui osa ressusciter un mort.

L’influence du dieu s’étend sur les richesses et les cultures : il est dit Zeus Plousios « qui apporte la richesse ». Pour les moissons : à Athènes, c’est Zeus qu’on célébrait pendant les Bouphonies (sacrifices de bœufs) et les Pandia (fête des plantations) pour s’attirer la faveur de Zeus Épikarpios « qui donne des fruits » et, en automne, on fêtait régulièrement le Zeus Géôrgos « cultivateur ».

Bien que l’étymologie indique que Zeus était à l’origine un dieu du ciel diurne, de nombreuses villes grecques ont honoré un Zeus local qui vivait sous terre. Les Athéniens et les Siciliens ont honoré Zeus Chthonios ou Katachthonios, c’est-à-dire le dieu souterrain, car du ventre de la terre sortent les cultures. On constate une fois de plus l’extrême prépondérance de Zeus : Hadès, son frère, qui en est le dieu légitime est souvent supplanté dans ce rôler. Ce frère mal-aimé, essentiellement rattaché aux forces obscures des bas-fonds de la terre, autrement dit le monde des morts, sera craint et ne sera jamais populaire.

Dans Les Travaux et les Jours, Hésiode s’adresse à Zeus afin qu’il replace les lois dans l’équité. Le premier acte du dieu est de neutraliser ses encombrants ancêtres préolympiens, de libérer les innocents suppliciés et de rétablir sa fratrie légitime. Sûr de sa force et de son bon droit, il sera désormais « le père des dieux et des hommes ». Homère avait, à juste titre, fait de Zeus, dans l’Iliade, l’aîné de la famille. Car c’est bien en véritable grand frère qu’il va exercer son autorité. Plus tard, sa nombreuse progéniture, divine ou mortelle, renforcera ce caractère de patriarche de la famille. De par son aspect de dieu-père d’inspiration indo-européenne mais immergé dans une société méditerranéenne où prédominent les déesses-mères[réf. nécessaire], Zeus est, selon Louis Séchan, « pour l’essentiel, la grande divinité des immigrants hellènes ». Homère, en mêlant les dieux aux affaires des hommes, va contribuer puissamment à « humaniser » les divinités et ainsi renforcer les liens entre eux. Hérodote faisait déjà la différence entre la divinité « à forme humaine » des Asiatiques (ανθρωποειδείς / anthrôpoeideís) et la divinité « à nature humaine » des Grecs (ανθρωπουφυείς / anthrôpouphueís).

Il est le grand protecteur des liens du mariage (Zeus Téléïos, « dieu qui accomplit ») ; du foyer domestique (Zeus Ktêsios, « dieu domestique ») ; de la propriété familiale (Zeus Herkéios, « dieu de la clôture ») ; de la famille ou droit du sang (Zeus Sunaïmos, « dieu de la race ») ; de la sécurité de la cité (Zeus Polioûkos, « dieu qui protège la ville »). Il est le dieu bienveillant des rois — ils sont souvent issus de héros — et le dieu de toutes les royautés car elles émanent du pouvoir divin : sur terre, les souverains sont l’équivalent des dieux et Homère ne craint pas de les qualifier de « dioguénès » et de « diotréphès » (né de Zeus et nourri par Zeus). Il est encore le garant des libertés civiques (Zeus Éleuthérios, « dieu libérateur »)v ; des pactes et des serments (Zeus Orkios, « dieu des serments »), etc.

Zeus Sôtêr « dieu sauveur » : il n’y a pas d’autres dieux qui soient autant invoqués par les Grecs pour le secours et la sauvegarde. À l’esprit des grands capitaines, pas de décisions importantes sans le consulter. On lui sacrifie après un voyage et on l’invoque avant d’entreprendre : Zeus Alexikakos, « qui écarte les maux ». De nombreux ports ont un temple dédié à Zeus Sôtêr (dieu salvateur). Les Athéniens célèbrent, le dernier jour de l’année, la fête des Disotéria. On l’invoque pour se faire pardonner en offrant des sacrifices à Zeus Meïlikios « doux comme le miel » et, par extension, de bonne disposition, prêt à pardonner ou à accueillir les sacrifices. Il est honoré sous cette épithète à Athènes et à Sycione qui organisait les Jeux pythiens.

Zeus est surtout un dieu purificateur et cela donne lieu à des fêtes importantes à Athènes : les Diasia (fêtes de Zeus, « dios »). En automne, une période de sacrifices d’ovins à Zeus Phratrios durait de 3 à 4 jours, à Athènes et dans les grandes cités : c’étaient les Apaturies (Apatouria) ou fêtes des phratries. Les sacrifices sont en effet un moyen d’atteindre le dieu et d’obtenir la purification et la réconciliation. Tout criminel ne doit pas être puni avant d’être purifié car il s’est souillé aux yeux de Zeus et porte atteinte aux lois divines et non plus aux lois des hommes qui ne réclament que vengeance.

Zeus est par nécessité un dieu qui délivre des présages et il se montre attentif aux suppliques (Zeus Hikésios, « dieu des suppliants ») et, selon Hésiode, le recours suprême des opprimés. Zeus communique ses intentions par des moyens variés : ornithomancie (vol des oiseaux), oniromancie, bruits (les klèdonès), extase, tirage au sort (les Klèroï ; latin : sortes), et nombre de manifestations atmosphériques. Trois principaux sanctuaires lui furent consacrés pour entendre ses oracles.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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