Wilhelm Furtwängler, chef d’orchestre et compositeur.

Gustav Heinrich Ernst Martin Wilhelm Furtwängler, né le 25 janvier 1886 à Berlin et mort le 30 novembre 1954 à Baden-Baden, est un chef d’orchestre et compositeur allemand.

Wilhelm Furtwängler fut l’un des plus importants chefs d’orchestre de l’histoire de la musique classique occidentale, notamment grâce à ses interprétations de la musique symphonique allemande et autrichienne qui font encore référence pour les musicologues et les interprètes actuels.

Il mena à son apogée l’orchestre philharmonique de Berlin auquel il s’identifia toute sa vie. Furtwängler synthétisa la tradition d’interprétation germanique initiée par Richard Wagner et poursuivie par les deux premiers chefs d’orchestre permanents de l’orchestre philharmonique : Hans von Bülow et Arthur Nikisch.

Sa manière d’aborder la musique, profondément influencée par les théories du musicologue juif viennois Heinrich Schenker, a souvent été comparée et opposée au style d’Arturo Toscanini, son rival de toujours, qui se voulait jouer strictement come è scritto. Il a eu une influence considérable sur tous les chefs d’orchestre de l’après-guerre, et notamment sur Sergiu Celibidache.

Son rôle, son image et certains de ses choix dans le contexte de l’Allemagne nazie lui valurent de nombreuses critiques. Toutefois, il n’apparaît pas qu’il ait eu de sympathie pour l’idéologie nazie.


À l’époque où Furtwängler fit ses débuts comme chef d’orchestre, à l’âge de vingt ans, il avait déjà écrit diverses œuvres, notamment sa première symphonie en ré majeur trois ans plus tôt, créée par la Schlesische Philharmonie en 1903. Toutefois, elles avaient reçu un accueil très mitigé. Craignant l’insécurité matérielle liée à une carrière de compositeur, il préféra se consacrer à la direction d’orchestre. Lors de son premier concert à Munich le 19 février 1906, il dirigea la Consécration de la maison de Beethoven, un poème symphonique en si mineur de sa composition et la neuvième symphonie d’Anton Bruckner. Les musiciens de l’orchestre furent irrités qu’un si jeune débutant choisisse une œuvre aussi difficile que la neuvième symphonie de Bruckner pour son premier concert. Lors de la première répétition, sa technique de direction était tellement catastrophique qu’ils furent persuadés que le concert n’aurait jamais lieu. Mais, curieusement, Furtwängler sut leur transmettre, par delà ses gestes incontrôlés, sa conception de cette symphonie. Après le concert, les musiciens furent enthousiastes et la réaction du public et des critiques encourageante. Il fut répétiteur et assura des directions d’orchestres temporaires à Breslau en 1905, Zurich durant la saison 1906/07, Munich de 1907 à 1909 et à Strasbourg de 1910 à 1911, où il travailla sous la direction du compositeur Hans Pfitzner. Ce dernier eut une grande influence sur Furtwängler : il dirigea et loua les compositions de Pfizner jusqu’à la fin de sa vie.

En 1911, Hermann Abendroth démissionna de son poste de directeur musical de l’orchestre municipal de Lübeck. En avril 1911, la ville organisa un concours pour trouver son remplaçant. En fait, l’orchestre avait déjà choisi officieusement le successeur mais devait organiser un concours pour la forme et Furtwängler se présenta. Ce dernier ne fut pas pris au sérieux par le jury : il n’avait presque aucune expérience et sa technique de direction était dramatique, il bougeait les mains dans tous les sens sans raison. Cependant, pendant les répétitions et durant l’audition, les musiciens de l’orchestre furent bouleversés par ce jeune candidat qui semblait possédé par la musique et qui leur transmettait sa passion à travers un «  sixième sens »SC 14 : ils exigèrent Furtwängler. Ce dernier devint donc le chef d’orchestre de la ville hanséatique où la vie culturelle jouait un rôle très important. C’est à Lübeck, le 28 avril 1913, qu’il dirigea pour la première fois de sa vie la Neuvième. Cette Neuvième n’a évidemment pas été enregistrée mais ceux qui l’entendirent déclarèrent n’en avoir jamais entendue d’aussi extraordinaire et allèrent jusqu’à prétendre que l’on ne pourrait jamais en entendre de meilleures. Des commentaires similaires furent rapportés lorsqu’il dirigea l’Eroica (2 janvier 1915) ainsi que pour l’adagio de la Symphonie nº 8 de Bruckner (28 mars 1914). Cependant, conscient de la nécessité d’améliorer sa technique de direction, Furtwängler se rendit à Hambourg, en février 1912, pour assister à un concert sous la direction d’Arthur Nikisch le directeur de Orchestre philharmonique de Berlin, considéré à l’époque comme le plus grand chef d’orchestre d’Allemagne voire du monde. Alors que Furtwängler fut toujours très critique vis-à-vis de ses confrères, il fut ce soir-là bouleversé. Après le concert, une amie le présenta à Nikisch mais le jeune homme fut tellement ému qu’il ne put dire un mot. Néanmoins, Furtwängler continua à aller assister à de nombreux concerts dirigés par Nikisch à Hambourg pour essayer de découvrir ce qu’il considérait comme le « secret » du vieux maître et qui correspondait exactement à ce qui lui manquait : la capacité qu’avait Nikisch à obtenir des sons magnifiques en utilisant un nombre très réduit de gestes simples. Ce dernier invitait systématiquement Furtwängler aux diners qu’il organisait après ses concerts. Un convive demanda un soir à Nikisch qui était ce jeune homme mal habillé et qui était si timide qu’il ne parlait presque pas. Il lui répondit simplement : « Il est sûr qu’il est destiné à de grandes choses » et prophétisa « ce sera probablement mon successeur ». Furtwängler considéra toujours Nikisch comme son unique modèle pour la direction orchestrale.

Furtwängler, carte maximum, Berlin, 1986.

Il fut ensuite nommé à l’opéra de Mannheim en 1915. C’était son premier poste important et le début de sa fulgurante carrière : le 7 septembre 1915, pour son premier concert à Mannheim il dirigea Fidelio qui demeura toujours son opéra favori. Les critiques ne tarissaient plus d’éloges : on parla dans toute l’Allemagne du « miracle Furtwängler ». Le poste à Mannheim a aussi une forte valeur symbolique : c’est là, en effet, qu’un groupe de musiciens du milieu du XVIIIe siècle, que l’on dénomme l’École de Mannheim, développa la forme sonate dans sa confection classique, laquelle devint ensuite celle de la symphonie. Son épouse Elisabeth rapporte que sa nomination à Mannheim fut la plus grande joie de sa carrière, plus encore que celle à Berlin, qui intervint plus tard.

Furtwängler a raconté à de nombreuses reprises comment s’était déroulée l’audition. Friedrich Schnapp, qui était chargé des enregistrements de Furtwängler pendant une longue période, en fit également le récit : il fallait remplacer le chef d’orchestre Bodansky, lequel devait décider, avec un jury de trois personnes, qui allait être son successeur. Furtwängler dirigea Fidelio mais commit de nombreuses erreurs techniques alors que ses concurrents dirigèrent sans le moindre accroc. Schnapp raconta que Furtwängler était totalement déprimé et absolument sûr qu’il ne serait pas retenu. Mais, contre toute attente, Bodansky l’invita à dîner et, pendant le repas, il lui demanda quand il voulait commencer. Furtwängler fut très surpris et lui fit remarquer qu’il avait fait de nombreuses erreurs et pas les autres candidats. Schnapp raconta : « Bodansky [dit] : « cela ne m’intéresse pas du tout. Vous étiez de loin le meilleur ! Les autres ne font pas le poids c’est certain. » Et Furtwängler me dit alors : « voyez-vous, et c’était un Juif, et il faut… je devrais écrire un jour tout ce que je dois aux Juifs ! Ils avaient effectivement un sens de la qualité qui est unique » […] Et ce fut le début de l’ascension de Furtwängler. »

En 1920-1922, Furtwängler travailla tour à tour à Francfort-sur-le-Main, à Vienne, à la Staatskapelle de Berlin, à l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig en 1922, où il succéda à Arthur Nikisch et, simultanément, au prestigieux Orchestre philharmonique de Berlin. En 1922, à 36 ans seulement, il devint le principal chef d’orchestre en Allemagne. George Schneider raconta : « au mois d’octobre 1922, dans la vieille salle de la Philharmonie, un jeune homme de trente-six ans dirige l’orchestre philharmonique de Berlin. Il vient d’être choisi pour prendre la tête du plus prestigieux orchestre du monde. Dans une loge Marie von Bülow, seconde femme du grand chef d’orchestre Hans von Bülow, ami de Liszt, Brahms et Wagner, remarqua : « c’est la première fois que, depuis Bülow, j’ai retrouvé cette impression de chair de poule dans le dos ». »

Furtwängler eut toute sa vie une forte affinité pour la musique de Brahms. Son grand-père maternel fut l’ami du compositeur. Ultérieurement, il participa régulièrement au festival de Salzbourg et au festival de Bayreuth. Plus précisément, il dirigea à Bayreuth à partir de 1931 et à Salzbourg à partir de 1937. Il travailla très souvent avec l’orchestre philharmonique de Vienne qui avait été celui de Gustav Mahler. Furtwängler succéda à Felix Weingartner à la direction de cet orchestre en 1927. En 1930, il abandonna ce poste sous la pression du Sénat allemand qui voulait le conserver par tous les moyens en Allemagne. Clemens Krauss lui succéda et, à partir de 1933, l’orchestre n’eut que des chefs invités. Cependant, Clemens Hellsberg expliqua « qu’entre 1927 et 1954, le véritable chef principal de l’orchestre de Vienne fut Wilhelm Furtwängler qui s’est produit plus de 500 fois à la tête de l’orchestre. » Mais Furtwängler déclara toujours que l’orchestre de Berlin avait la priorité par rapport à celui de Vienne. Il s’identifia toute sa vie à l’orchestre de Berlin, ce qui est une des raisons principales pour lesquelles il ne quitta jamais l’Allemagne. Les musiciens de l’orchestre de Vienne se plaignirent toujours que leur orchestre n’était que la « maîtresse » de l’illustre chef d’orchestre alors que celui de Berlin était sa « femme ». Furtwängler considérait que tous les musiciens de l’orchestre philharmonique de Berlin étaient sa famille, les traitant toujours avec grande affection, voire les protégeant durant la période nazie.

S’intéressant au plus haut point au travail de création des œuvres, pendant la première partie de sa carrière, Furtwängler programma régulièrement des œuvres de compositeurs qui lui étaient contemporains. Parmi beaucoup d’autres, il joua régulièrement Arthur Honegger, Hans Pfitzner, Igor Stravinsky, Arnold Schönberg, Béla Bartók, Gustav Mahler, Sergueï Prokofiev, Carl Nielsen, Maurice Ravel et Richard Strauss. Son compositeur préféré de cette période était Béla Bartók. En outre, il dirigea la création mondiale de plusieurs œuvres importantes du répertoire contemporain. À partir de 1920, Furtwängler travailla avec le musicologue Heinrich Schenker dont les théories font souvent encore aujourd’hui autorité pour l’interprétation de la musique tonale. Jusqu’à la mort de Schenker, en 1935, ils étudièrent ensemble en profondeur les partitions des œuvres que Furtwängler dirigeait ensuite et Schenker venait assister à ses concerts, commentant et corrigeant ses interprétations.

Fin 1944, Berlin et Vienne étaient sous les bombardements alliés. Les salles de concert étaient détruites les unes après les autres. Furtwängler réalisa une dernière série de concerts souvent « sans public », pour être ensuite retransmis à la radio. Il est difficile de se représenter ce qui se passe dans son esprit, dirigeant ses derniers musiciens dans des salles vides, dans un univers complètement apocalyptique. Toujours est-il que Furtwängler, particulièrement inspiré par l’effondrement du IIIe Reich, enregistra une série d’œuvres de tout premier plan : une symphonie no 3 de Beethoven, l’Eroica, la symphonie no 8 de Schubert, l’ouverture de Léonore III et la symphonie no 6 de Beethoven, une symphonie no 8 de Bruckner, une symphonie no 9 de Bruckner, elle aussi considérée par certains critiques comme le « plus extraordinaire enregistrement symphonique du XXe siècle1 » et, in extremis, début 1945 à Vienne alors qu’il s’enfuyait en Suisse, poursuivi par la Gestapo, la Symphonie en ré mineur de César Franck et une ultime symphonie no 2 de Brahms.

Les Soviétiques occupèrent Berlin dès 1945 et s’emparèrent des enregistrements de Furtwängler avec l’Orchestre philharmonique de Berlin. Ces derniers ne furent rendus officiellement par l’Union soviétique qu’à la fin des années 1980.

Ayant appris qu’il allait être arrêté par la Gestapo, Furtwängler s’était enfui en Suisse au début de l’année 1945. Après l’effondrement du Troisième Reich et la découverte des crimes contre l’humanité d’une échelle sans précédent commis par les nazis, une partie de la presse helvétique se déchaîna contre Furtwängler lui reprochant d’être resté en Allemagne (voir la section la solitude et le soutien de grands musiciens juifs). En dépit du fait qu’il n’avait jamais été membre d’une organisation nazie et que des musiciens juifs de haut niveau comme Yehudi Menuhin, Nathan Milstein et Arnold Schönberg prirent publiquement sa défense, Furtwängler dut passer par une commission de dénazification sur fond de guerre froide. En effet, les Soviétiques souhaitaient le récupérer pour Berlin-Est, mais Furtwängler souhaitait reprendre la direction de l’orchestre de la ville, situé en zone américaine. Sa défense fut préparée en grande partie par deux Juifs allemands qui avaient fui le régime nazi (voir la section « Curt Riess, Berta Geissmar, le procès et l’acquittement »). La première de ces deux personnes était Berta Geissmar, qui avait été son assistante jusqu’en 1935. Elle avait préparé un grand nombre de documents prouvant l’aide apportée par Furtwängler à de nombreuses personnes. Ces documents disparurent mystérieusement lors de leur transfert à la commission de dénazification. La deuxième était Curt Riess, écrivain et journaliste qui croyait au départ que Furtwängler avait été un collaborateur nazi. Après l’avoir rencontré, Curt Riess passa l’année 1946 à aider Furtwängler.

Lors du procès, on reprocha à Furtwängler deux concerts officiels pendant la période 1933-1945, son titre honorifique de Staatsrat de Prusse (il avait démissionné de ce titre en 1934 mais sa démission avait été refusée) et une réflexion antisémite contre le « demi-Juif » Victor de Sabata. Des musiciens vinrent pour témoigner en sa faveur, comme Hugo Strelitzer qui déclara à la fin du procès : « si je suis vivant aujourd’hui c’est grâce à ce grand homme. Furtwängler a aidé et protégé de nombreux musiciens juifs et cette attitude prouve un grand courage car il le faisait sous les yeux des Nazis, en Allemagne même. L’histoire jugera cet homme. » La commission blanchit Furtwängler. En dépit de cela, certains reprochèrent toujours à Furtwängler d’être resté en Allemagne et d’avoir dirigé de la musique en présence d’Hitler, comme en témoigne le boycott de l’orchestre de Chicago organisé en 1948 par des musiciens américains pour empêcher sa venue aux États-Unis.

Interdit de diriger tant que la commission de dénazification ne s’était pas prononcée, Furtwängler passa les années 1945-1946 à composer : il finit sa deuxième symphonie et commença sa troisième.

En 1947, Furtwängler reprit sa carrière tout d’abord en Italie. Maria Callas raconta en août 1968 qu’elle assistait régulièrement à ses concerts à cette époque et, après s’être plainte de la baisse du niveau des chefs d’orchestre depuis la mort de Furtwängler, elle conclut : « pour moi, il était Beethoven. » Furtwängler enchaîna les concerts avec beaucoup de succès.

Le 25 mai 1947, il revint au Philharmonique de Berlin où il dirigea les 5e et 6e symphonies de Ludwig van Beethoven. La presse parla d’un triomphe, de seize rappels et surtout d’un public « international ». En effet, de nombreuses personnes que Furtwängler avait aidées pendant la période nazie étaient venues pour le remercier. La même chose se reproduisit durant sa tournée à Londres en 1948 où de nombreuses personnes d’origine juive que Furtwängler avait aidées vinrent lui faire un triomphe. Le fait que de « nombreux Juifs » étaient allés aux concerts de Furtwängler à Londres en 1948 fut rapporté même dans la presse américaine.

En 1954, Furtwängler enregistra un Freischütz de Carl Maria von Weber, une ouverture de l’Alceste de Christoph Willibald Gluck et, surtout, il dirigea son ultime 9e à Lucerne avec l’Orchestre Philharmonia de nouveau avec Elisabeth Schwarzkopf. Cette version sublimement équilibrée est pleine de retenue et d’acceptation face à la mort qu’il sent venir. L’adagio, le troisième mouvement, atteignit une beauté ineffable du même niveau que celui de la version de 1942. Il est certain que le maître de Furtwängler, Heinrich Schenker, aurait été fier de lui tant cette version atteint la perfection sur le plan musicologique. Bradshaw, le timbalier de l’orchestre, confia à Sami Habra que jouer le premier mouvement de cette symphonie avec Furtwängler fut l’expérience la plus éprouvante et la plus enrichissante de toute sa carrière. Denis Vaughan, qui était l’un des contrebassistes de l’Orchestre Philharmonia, ajouta : « la manière dont Furtwängler employait les notes de Beethoven pour nous décrire la vérité a été pour moi une expérience indélébile… »

Cette année-là, Furtwängler et l’Orchestre philharmonique de Berlin furent invités de nouveau aux États-Unis. Furtwängler, qui avait été très échaudé en 1936 et 1948, ne souhaitait pas y aller. Le gouvernement américain finit par envoyer une invitation officielle et le chancelier Konrad Adenauer déclara qu’il engageait sa « responsabilité personnelle » dans cette affaire. La tournée du plus grand chef d’orchestre allemand devenait une affaire politique, au plus haut niveau, qui devait symboliser la réconciliation entre l’Allemagne de l’Ouest et les États-Unis. Furtwängler accepta et la tournée fut prévue pour 1955.

En septembre, juste après une ultime Walkyrie, lors d’une répétition de sa Deuxième symphonie, Furtwängler se rendit compte qu’il n’entendait plus du tout la ligne de basson initiale. Il semble que le chef d’orchestre, qui n’avait vécu que pour la musique, n’avait plus tellement goût à la vie. Les événements se déroulèrent alors très vite : il attrapa une pneumonie qui se guérissait bien à l’époque comme les médecins le déclarèrent à sa femme. Mais il déclara à cette dernière, avant d’entrer dans l’hôpital à Baden-Baden : « de cette maladie je vais mourir et ce sera une mort facile. Ne me quitte pas un seul instant. […] Tu sais, ils croient tous que je suis venu ici pour guérir. Moi, je sais que je suis venu pour mourir. » Le médecin de l’hôpital déclara à sa femme après l’avoir vu : « je dois reconnaître que, quand je suis entré dans sa chambre, il n’avait plus envie de vivre. Il avait compris qu’il perdait l’ouïe, et il avait certainement peur de connaître le destin de Beethoven… Je suis certain qu’aucun médecin ne peut guérir un malade qui a perdu la volonté de vivre. »

Wilhelm Furtwängler mourut le 30 novembre 1954 de cette pneumonie, à Baden-Baden, dans la sérénité la plus profonde. Il fut enterré au cimetière de Heidelberg, le Bergfriedhof, dans le caveau de sa mère. Un grand nombre de personnalités du monde artistique et de la politique étaient présentes dont le chancelier Konrad Adenauer.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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